EMPLOI - Retour au pays des travailleurs polonais

De plus en plus de polonais exerçant un emploi à l'étranger, rentrent au pays suite aux premiers effets de la crise. Le mythe du plombier polonais toucherait-il à sa fin ?

Ces derniers temps les bureaux du travail polonais enregistrent de nombreuses demandes d'emploi de la part de personnes de retour en Pologne. Ces inscriptions sont près de 3 fois plus élevées par rapport à l'année dernière. 

Après avoir travaillés dans des entreprises en tant que plombier, électricien, vendeur, ou dans les métiers de l'hôtellerie, du bâtiment, des travaux publics, nombre d'entre eux rentrent en Pologne. Ces retours sont particulièrement importants pour les personnes en provenance d'Angleterre ou d'Irlande mais aussi d'Allemagne et récemment d'Islande, suite aux difficultés économiques de ce pays. 

L'émigration des travailleurs polonais a commencé à prendre de l'importance en 2004, année de l'intégration de la Pologne à l'Union Europénne : une époque où les salaires restaient à un niveau bas et où le chômage était élevé. Ainsi bon nombre de polonais ont choisi l'émigration. En 2007, on comptait 1,86 millions de polonais résidant dans les pays de l'Union Europénne principalement en Grande Bretagne, en Allemagne, en Irlande et dans une moindre mesure en France. Lorsque le premier ministre polonais au début de l'année 2008, a évoqué le possible retour de main d'œuvre polonaise, on pouvait alors penser, que ce serait un choix lié à la croissance de l'économie polonaise et aux opportunités de postes de travail (fuite des personnels qualifiés polonais). Mais en ce deuxième semestre, la réalité économique contraint les travailleurs à rentrer en Pologne, ne pouvant plus supporter le coût de la vie dans les pays d'émigration et les difficultés liées au ralentissement économique (coût du logement, des denrées alimentaires, chômage technique…).

Et l'on peut dès à présent s'interroger sur la capacité de l'économie polonaise et du marché du travail à absorber un retour massif d'émigrés si celui-ci se poursuit. Certes, si des secteurs comme la construction, l'électronique sont à la recherche de main d'œuvre, les émigrés de retour sont-ils prêts à accepter de nouveau les conditions salariales polonaises ? Mais auront-ils le choix si la crise perdure ? 

NL. (www.lepetitjournal.com - Varsovie) vendredi 7 novembre 2008