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AFFAIRE CARACAL - La riposte d'Airbus

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 12 octobre 2016, mis à jour le 13 octobre 2016

Après la décision polonaise de ne pas commander 50 hélicoptère Caracal en dépit des engagement pris par les autorités du pays, Airbus perdait 2% en bourse mardi et Guillaume Faury, président d'Airbus Helicopters, rétorquait par l'envoi d'une lettre ouverte à la Première ministre Beata Szydło (publiée dans son intégralité hier par Rzeczpospolita).

L'industriel précise tout d'abord que la décision de rompre les négociations a été prise unilatéralement par le gouvernement polonais le 4 octobre dernier, et souligne également que sa présélection en avril 2015 avait été motivée par le fait que l'offre était la seule qui cadrait intégralement avec les demandes polonaises, notamment en matière d'engagements en faveur de l'économie locale: des investissements d'une valeur de 13 milliards de zlotys, la création de 6 000 emplois en Pologne et le lancement d'une chaîne de production dont 90% des parts auraient appartenu à l'Etat polonais. Il déclare également que la partie polonaise a posé de nouvelles conditions impossibles à réaliser. Gazeta Wyborcza croit savoir qu'il pourrait s'agir de la technologie nécessaire pour produire des munitions destinées aux chars Leopard. Le président d'Airbus Helicopters souligne également qu'en dépit de ce que certains essaient de faire croire à l'opinion publique polonaise, aucune des usines qui produisent des hélicoptères en Pologne n'appartient à l'Etat.

Plus tard dans l'après-midi, le président du groupe Airbus, Tom Enders, a annoncé qu'il porterait plainte afin d'obtenir de la Pologne des indemnisations pour la rupture du contrat. Rzeczpospolita suggère que le groupe Airbus pourrait demander une compensation liée à la valeur du contrat, mais aussi pour le manque à gagner et les frais des négociations et de préparation de l'offre. En réponse à l'annonce de M. Enders, le ministre de la Défense, M. Macierewicz, a affirmé que ces attentes étaient infondées au motif que ce sont les Français qui n'ont pas rempli les engagements de l'offset et a déclaré qu'au contraire «c'est l'industrie polonaise qui devrait demander des compensations pour le prolongement de négociations infructueuses ».

Lundi, Antoni Macierewicz annonçait déjà l'achat pour l'armée polonaise d'hélicoptères Blackhawk produits par l'usine de Mielec appartenant au groupe d'armement américain Lockheed Martin. Le ministre s'est rendu en compagnie de Beata Szydło à l'usine d'aviation (WZL 1) basée à Łódź, qui aurait dû bénéficier de l'accord offset négocié avec Airbus. Lors d'une conférence de presse, ils ont annoncé que l'usine WZL deviendrait le centre de maintenance des hélicoptères Black Hawk. Alors que les pourparlers avec PZL Mielec n'ont même pas été entamés, M. Macierewicz a également déclaré que son ministère comptait acheter au total 21 hélicoptères et non 6 comme il était annoncé jusqu'ici. 

La Rédaction (lepetitjournal.com/Varsovie) - Jeudi 13 octobre 2016

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Publié le 12 octobre 2016, mis à jour le 13 octobre 2016