

Après le portrait de l'homme et du cinéaste, lePetitJournal.com/varsovie s'intéresse à l'?uvre de Roman Polanski. Ses films font souvent l'unanimité auprès d'un public fidèle et des critiques. C'est pourquoi nous vous proposons aujourd'hui de découvrir trois longs-métrages ayant marqué la carrière d'un des réalisateurs les plus reconnus et récompensés du septième art.
Chinatown (1974) ou comment Polanski s'approprie les codes du cinéma hollywoodien
Chinatown, c'est l'histoire d'une femme, Madame Mulwray (Faye Dunaway), qui engage un détective privé Jake Gittes (Jack Nicholson), spécialisé en affaires d'adulturère, pour enquêter sur son mari, et ses supposées maitresses. Sauf que l'histoire ne s'arrête pas là, puisque son mari, ingénieur des eaux de la ville, est retrouvé noyé. Commence alors une enquête des plus palpitantes. Roman Polanski dans ce film s'impose comme maitre du suspense au même titre que les cinéastes à l'origine de l'âge d'or du film noir américain. Disposant d'un budget conséquent, Polanski en profite pour dresser le portrait de Los Angeles des années 1930, alors que la ville souffre d'une énième sécheresse. N'oublions pas l'importance de la musique, qui, comme dans chaque bon polar cinématographique, joue un des rôles principaux. La bande-son signée Jerry Goldsmith se prête à merveille à l'intrigue, et ajoute cette note mystérieuse nécessaire au suspense souhaité par Polanski. Les images réalisées et le jeu des acteurs offrent un réalisme plus que saisissant à l'intrigue. D'ailleurs, cette justesse d'interprétation sera bien remarquée par l'industrie du cinéma, puisque les deux acteurs sont nommés aux Oscars. Chinatown reste encore aujourd'hui une référence classique du film noir américain.
Réalisation : Roman Polanski. Avec Jack Nicholson, Faye Dunaway. Durée : 131 minutes.

A l'époque victorienne, dans la campagne anglaise, le pasteur Tringham, un historien de la région, apprend à un paysan, John Durbeyfield, qu'il descend en fait d'une noble famille, remontant à Guillaume Le Conquérant. Cette famille est celle des D'Urberville. Durbeyfield est alors obsédé par l'idée de pouvoir un jour récupérer des terres et de l'argent. Il décide donc d'envoyer sa fille Tess chez leurs nouveaux cousins. Tess est alors employée pour s'occuper des poules des D'Urberville. Alec, cousin de Tess et propriétaire du manoir dans lequel elle travaille, succombe à ses charmes et décide d'en profiter, malgré le consentement de Tess. Suite à cette agression, Tess, enceinte, retourne chez ses parents et donne naissance à un bébé qui meurt peu de temps après. Après avoir trouvé un nouvel emploi, Tess tombe amoureuse d'Angel, fils de pasteur. Commence alors un véritable amour passionnel. Toutefois, le passé de Tess ne tarde pas à remonter à la surface pour venir chambouler une nouvelle fois ses relations. Ce film est une adaptation du roman de Thomas Hardy. Polanski explique que ce film est en fait un hommage à son épouse, l'actrice Sharon Tate, assassinée dans sa maison par le tueur en série Charles Manson. Sharon Tate avait en effet déjà suggéré à son époux que ce livre serait un beau projet d'adaptation sur grand écran. Polanski joue avec les contrastes dans ce film, mêlant ainsi images poétiques de la campagne anglaise et relations passionnelles et tumultueuses entre les personnages. Empreint de touches mélancoliques, Polanski parvient brillamment à capturer la fatalité du personnage de Tess. Le travail de Polanski est de nouveau reconnu par le monde du cinéma, puisque le film obtient, entre autre, l'Oscar du meilleur film en 1981.
Réalisation : Roman Polanski. Avec : Nastassja Kinski, Peter Firth. Durée : 186 minutes.

Après une dure journée dans un théâtre à avoir auditionné des actrices toutes plus incompétentes les unes que les autres, Thomas (Mathieu Amalric), écrivain et metteur en scène, finit presque par abandonner sa quête de la comédienne qui saura incarner le personnage complexe de Vanda. Car s'il y a bien un personnage complexe, c'est Vanda, femme masochiste dont les traits sont inspirés par Leopold von Sacher-Masoch, auteur du roman érotique du XIXème siècle La Vénus à la Fourrure que Thomas a adaptée en pièce. Alors que Thomas s'apprête à rentrer chez lui, une comédienne (Emmanuelle Seigner) arrive, se fait remarquer par sa démarche vulgaire ? et c'est un euphémisme ! ? et supplie Thomas de la laisser auditionner. Dès que l'actrice dit s'appeler Vanda, comme le personnage principal de la pièce, on comprend que Thomas et Vanda vont se fondre dans les personnages de la pièce. Dans ce huit clos déjanté aux allures de pièce de théâtre, comédie et drame se confondent. Si Polanski explore ici au sado-masochisme, il s'intéresse surtout aux rapports de force entre l'homme et la femme. Polanski fait encore une fois sensation avec ce long-métrage puisqu'il obtient le César du meilleur réalisateur pour la quatrième fois de sa carrière.
Réalisation : Roman Polanski. Avec : Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner. Durée : 96 minutes.
Clémence Bragard (www.lepetitjournal.com/varsovie) - lundi 17 mars 2014







