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POLAR - Inavouable de Zygmunt Miłoszewski

Warsaw InavouableWarsaw Inavouable
Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 10 janvier 2018, mis à jour le 10 janvier 2018

Rien de tel qu’un roman fleuve pour occuper les longues soirées d’hiver. Ça tombe bien, l’étoile montante de la fiction polonaise nous revient avec son dernier policier. Suspense et humour sont au rendez-vous avec en toile de fond le marché de l’art.

 

Résumé

Décembre 1944, dans un hôtel des Tatras qui sert de refuge au nazi Hans Franck, un homme s’enfonce dans la nuit noire et enneigée. Il s’est vu confier par un officier nazi un objet qui constitue «le plus grand secret de cette guerre », qu’il doit remettre au gouvernement en exil à Londres,…

De nos jours à Varsovie, le docteur Sofia Lorentz, responsable du département de recouvrement de biens culturels polonais est chargée par le gouvernement de retrouver Le portrait de Jeune homme du peintre Raphaël et volé pendant la Seconde Guerre mondiale à Cracovie. Elle est entourée du major Anatol Gmitruk (membre des services secrets polonais à la retraite) de Lisa Tolgfors, légendaire voleuse d’œuvres d’art et de Karol Boznanski, expert et marchand d’art. Cette équipe improbable s’envole pour New Rochelle aux Etats-Unis mais leurs aventures ne vont pas s’arrêter là. Il va rapidement s’avérer que cette quête s’inscrit dans une conspiration bien plus large qui va les emmener dans une course poursuite des Etats-Unis à la Pologne en passant par la Suède et l’île Sainte Catherine en Croatie.

 

Auteur

Zygmunt  Miloszewski est né à Varsovie en 1976. Écrivain, journaliste et scénariste, il fait ses débuts en 2005 avec un roman d'horreur remarqué, Interphone.  Il enchaîne avec une trilogie mettant en scène le procureur Theodore Szacki. Celle-ci est composée de Les impliqués (Uwikłanie, 2007), adapté au cinéma en 2011, Un fond de vérité (Ziarno prawdy, 2011), adapté au cinéma en 2015 et La Rage (Gniew, 2014). Ses livres sont traduits dans 9 pays.

Récompensé par plusieurs prix en Pologne, il a été finaliste en France du Grand Prix des lectrices de ELLE, du prix du Polar à Cognac et du prix du Polar européen du Point pour Les impliqués, en 2014. Dès sa sortie en 2016, La Rage (Fleuve Éditions ; Pocket, 2017) a reçu le Prix Transfuge du meilleur polar étranger. Inavouable fait de nouveau partie de la sélection Policier pour le Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018.

 

Critiques

Recherche de peintures impressionnistes, complots internationaux et espionnage sont au coeur de ce thriller captivant et très bien documenté. Bien que l’intrigue soit un peu lente à démarrer, les longueurs du début méritent une lecture attentive indispensable à la compréhension des pièces du puzzle qui se mettent en place petit à petit et nous entraînent dans une escalade de péripéties qui nous tient en haleine jusqu’au bout. L’intrigue bien ficelée, pleine de rebondissements qui s’enchaînent à un rythme effréné et les secrets qui se dévoient petit à petit maintiennent une tension permanente. La longueur de certaines scènes d’actions et le dénouement tiré par les cheveux sont les seuls reproches que l’on pourrait formuler à l’égard de ce thriller dont l’ensemble reste malgré tout très cohérent.

Les descriptions minutieuses et précises des actions, la personnalité très tranchée de chacun des personnages qui ont chacun une véritable consistance rendent le récit très vivant, le tout dans un style mordant et teinté d’humour cynique.

 

Extraits

« Il s'était dit que c'était dommage pour tous ces gens si sympathiques. C'était dommage qu'ils soient nés dans ce pays qui n'avait jamais eu de bol. Vraiment, on avait de la peine à croire qu'ils avaient vécu ici toutes ces années en compagnie des Juifs. Les deux peuples les plus malchanceux du monde côte à côte, comme dans une putain de réserve naturelle de perdants. Si Dieu existait, son sens de l'humour manquait de finesse. »

« Timothy Beagley chercha durant quelques secondes une bonne excuse pour ne pas condamner à mort un homme avec un numéro tatoué sur l'avant-bras. Mais il n'en trouva pas. le seul fait que cet homme sût quoi chercher constituait une menace pour le nouvel ordre. La raison d'État l'exigeait. »

« — Docteur Lorentz, poursuivit le général en cessant de sourire. Quelle serait d'après vous l'oeuvre la plus importante jamais perdue par notre pays ? Elle haussa les épaules.Tout bien considéré, nous n'avons vraiment possédé que deux tableaux en Pologne. du point de vue de l'art mondial, je veux dire. Je ne parle pas ici de la valeur sentimentale des oeuvres nationales, de tout ce fracas d'armures et de ces destriers haletants. Les deux peintures en question ont toujours été accrochées côte à côte, à Cracovie. La Dame à l'hermine de Léonard de Vinci s'y trouve toujours, tandis que le Portrait de jeune homme de Raphaël n'a laissé qu'un cadre vide. Il ne s'agit pas seulement de l'oeuvre d'art la plus importante volée à la Pologne durant la guerre, c'est tout simplement le tableau le plus important et le plus précieux jamais perdu et recherché dans le monde. Je ne crains pas de le qualifier de version masculine de la Joconde. »

 

Alexandra Levy (le petitjournal.com/Varsovie) – Mercredi 10 janvier 2018

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Publié le 10 janvier 2018, mis à jour le 10 janvier 2018