

« Je n'ai jamais consacré ma vie à la science, elle était ma passion »
La visite Varsovie Accueil proposée vendredi 11 octobre était consacrée à la célèbre polonaise, naturalisée française, Marie Curie. Notre guide, dans un français parfait, est revenue sur sa vie de physicienne, chimiste, mais aussi de s?ur, femme et mère. A côté des grandes dates scientifiques qui ont marqué son existence ? premier Prix Nobel de physique en 1903 pour la découverte de la radioactivité naturelle (partagé avec Antoine-Henri Becquerel et son mari Pierre Curie), puis second Prix Nobel, cette fois en chimie et en solo, pour avoir isoler les propriétés du radium ? c'est aussi sa vie amoureuse et familiale qui nous a été racontée, sur fond d'histoire polonaise.
Benjamine d'une famille de quatre s?urs et un frère, elle perd très tôt sa mère et l'une de ses s?urs. Son père, professeur de mathématiques et de physique, fera tout pour que ses enfants aient accès à une bonne éducation.
A l'âge de seize ans, elle part en province pour travailler comme gouvernante, et donne des cours gratuits aux enfants de paysans. Elle rejoint l'Université volante de Pologne. Cette université illégale permettait d'éduquer les jeunes polonais suite à la répression de la seconde insurrection (1863) et à la russification de la société, qui avaient notamment entraîné l'interdiction de poursuivre leurs études aux femmes. Pendant ces trois années en province, elle vécut une douloureuse histoire d'amour avec le fils de la famille qu'elle servait, qui prit fin du fait de leur différence de niveau social.
L'année suivante, sa s?ur Bronia, partie étudier la médecine à la Sorbonne quelques années plus tôt, lui propose de venir s'installer chez elle pour pouvoir suivre, à son tour, des études supérieures dans la capitale française. De la faculté de Sciences, qui comptait 1800 étudiants pour seulement 23 étudiantes, elle obtient le premier prix pour la licence de physique et le second pour celle de mathématiques. C'est aussi pendant ses années d'étudiante parisienne qu'elle rencontre Pierre Curie, qu'elle épouse en 1895 à la mairie de Sceaux.
La même année, le physicien français, Henri Becquerel, découvre par hasard la radioactivité de l'uranium. Marie Curie, qui cherchait un sujet de thèse de doctorat, décide de se pencher sur le sujet. S'en suivent des années d'étude sur la radioactivité des matériaux. En 1898, avec Pierre Curie, ils réalisent le raffinage de plusieurs tonnes de pechblende jusqu'à la découverte de deux nouveaux éléments : le polonium (nommé ainsi en référence à son pays d'origine) et le radium, respectivement quatre cents et neuf cents fois plus radioactifs que l'uranium. De nombreuses reconnaissances académiques et finalement le Prix Nobel de physique viennent saluer ces travaux, qui ont abîmé la santé du couple.
Pendant la guerre, elle met en place un service médical mobile pour la radiologie, les « Petites Curies », elle forme les médecins et infirmières, futures ambulances radiologiques, mais part aussi sur les routes avec sa fille Irène.
Pour finir, nous ne pouvons parler de Marie Sklodowska-Curie sans évoquer l'attachement qu'elle avait pour la Pologne, attachement renforcé par le fait qu'elle était toujours considérée comme étrangère en France malgré sa naturalisation. Qu'elle ait appris le polonais à ses filles, continué de signer « Sklodowska-Curie », nommé ainsi le polonium du fait de ses origines ou encore ouvert un centre du radium dans sa ville natale, sont autant de témoignages du lien qu'elle n'a jamais cessé d'entretenir avec la Pologne.
Remerciements à l'équipe Visite de Varsovie Accueil
Mathilde Tête (www.lepetitjournal.com/varsovie) ? Mercredi 16 octobre 2013
Photos: Mathilde Tête







