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CULTURE AVEC VARSOVIE ACCUEIL – Marie Sklodowska-Curie

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 15 octobre 2013

 

« Je n'ai jamais consacré ma vie à la science, elle était ma passion »

La visite Varsovie Accueil proposée vendredi 11 octobre était consacrée à la célèbre polonaise, naturalisée française, Marie Curie. Notre guide, dans un français parfait, est revenue sur sa vie de physicienne, chimiste, mais aussi de s?ur, femme et mère. A côté des grandes dates scientifiques qui ont marqué son existence ? premier Prix Nobel de physique en 1903 pour la découverte de la radioactivité naturelle (partagé avec Antoine-Henri Becquerel et son mari Pierre Curie), puis second Prix Nobel, cette fois en chimie et en solo, pour avoir isoler les propriétés du radium ? c'est aussi sa vie amoureuse et familiale qui nous a été racontée, sur fond d'histoire polonaise.

Marie Sklodowska-Curie est née le 7 novembre 1867 dans la pension pour jeunes filles, que tenait sa mère, institutrice. Nous avons donc commencé notre visite rue Freta, devant cette maison, aujourd'hui musée consacré à la seule femme double Prix Nobel.

Benjamine d'une famille de quatre s?urs et un frère, elle perd très tôt sa mère et l'une de ses s?urs. Son père, professeur de mathématiques et de physique, fera tout pour que ses enfants aient accès à une bonne éducation.

C'est ainsi que Marie sortira première de sa classe à la fin de ses études secondaires. Notre guide nous a emmené sur l'emplacement de son école, sur l'actuelle Place Marszalka Józefa Pilsudskiego.

A l'âge de seize ans, elle part en province pour travailler comme gouvernante, et donne des cours gratuits aux enfants de paysans. Elle rejoint l'Université volante de Pologne. Cette université illégale permettait d'éduquer les jeunes polonais suite à la répression de la seconde insurrection (1863) et à la russification de la société, qui avaient notamment entraîné l'interdiction de poursuivre leurs études aux femmes. Pendant ces trois années en province, elle vécut une douloureuse histoire d'amour avec le fils de la famille qu'elle servait, qui prit fin du fait de leur différence de niveau social.

En 1890, un de ses cousins, assistant de Dmitri Mendeleïev, se voit confier la direction du Musée de l'industrie et de l'agriculture de Varsovie. Il ouvre à Marie l'accès à deux laboratoires.
L'année suivante, sa s?ur Bronia, partie étudier la médecine à la Sorbonne quelques années plus tôt, lui propose de venir s'installer chez elle pour pouvoir suivre, à son tour, des études supérieures dans la capitale française. De la faculté de Sciences, qui comptait 1800 étudiants pour seulement 23 étudiantes, elle obtient le premier prix pour la licence de physique et le second pour celle de mathématiques. C'est aussi pendant ses années d'étudiante parisienne qu'elle rencontre Pierre Curie, qu'elle épouse en 1895 à la mairie de Sceaux.

La même année, le physicien français, Henri Becquerel, découvre par hasard la radioactivité de l'uranium. Marie Curie, qui cherchait un sujet de thèse de doctorat, décide de se pencher sur le sujet. S'en suivent des années d'étude sur la radioactivité des matériaux. En 1898, avec Pierre Curie, ils réalisent le raffinage de plusieurs tonnes de pechblende jusqu'à la découverte de deux nouveaux éléments : le polonium (nommé ainsi en référence à son pays d'origine) et le radium, respectivement quatre cents et neuf cents fois plus radioactifs que l'uranium. De nombreuses reconnaissances académiques et finalement le Prix Nobel de physique viennent saluer ces travaux, qui ont abîmé la santé du couple.

Le 19 avril 1906 Pierre Curie meurt, écrasé par une voiture à chevaux. Il laisse seules sa femme et ses deux petites filles, Irène et Ève, nées en 1897 et 1903. Marie Curie va alors se replonger dans le travail. Elle devient la première femme nommée professeur la Sorbonne, où elle se battra pour faire entrer plus d'étudiantes. En 1911, elle obtient son second Prix Nobel, cette fois-ci seule et en chimie, pour avoir isolé les propriétés du radium. Juste avant la Première Guerre Mondiale, elle ouvre l'Institut du radium de Paris consacré à la recherche médicale pour soigner le cancer par radiothérapie. Elle en ouvrira un second à Varsovie, dans les années 1930, rue Wawelska.

Pendant la guerre, elle met en place un service médical mobile pour la radiologie, les « Petites Curies », elle forme les médecins et infirmières, futures ambulances radiologiques, mais part aussi sur les routes avec sa fille Irène.

Dans les années 1920, elle souffre de douleurs aux yeux et aux oreilles causées par une surexposition aux éléments radioactifs. Elle décède le 4 juillet 1934 dans un sanatorium de Haute-Savoie. Elle est inhumée à Sceaux dans le caveau familial des Curie. En 1995, les cendres du couple son transférées au Panthéon, sur décision du président François Mitterrand et en présence du président polonais Lech Walesa.

Pour finir, nous ne pouvons parler de Marie Sklodowska-Curie sans évoquer l'attachement qu'elle avait pour la Pologne, attachement renforcé par le fait qu'elle était toujours considérée comme étrangère en France malgré sa naturalisation. Qu'elle ait appris le polonais à ses filles, continué de signer « Sklodowska-Curie », nommé ainsi le polonium du fait de ses origines ou encore ouvert un centre du radium dans sa ville natale, sont autant de témoignages du lien qu'elle n'a jamais cessé d'entretenir avec la Pologne.

Remerciements à l'équipe Visite de Varsovie Accueil

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Mathilde Tête (www.lepetitjournal.com/varsovie) ? Mercredi 16 octobre 2013

Photos: Mathilde Tête

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 15 octobre 2013, mis à jour le 15 octobre 2013
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