L'ancien premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a affirmé devant le tribunal militaire permanent du Kef, dans l'affaire des martyrs de Thala et Kasserine, que le président déchu, Zine El Abidine Ben Ali avait déclaré en sa présence : "je suis prêt à plus de morts" durant la révolution, préférant les solutions sécuritaires à celles politiques. Après avoir informé Ben Ali le 14 janvier, de l'augmentation du nombre des morts, il lui aurait répliqué : "le nombre de morts importe peu, qu'ils soient mille tunisiens tués ou plus". L'ancien ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, a confirmé une partie du témoignage de Mohamed Ghannouchi. Il a déclaré que Ben Ali blâmait les dirigeants sécuritaires "pour leurs manquements dans l'accomplissement de leur devoir", réclamant l'arrestation de tous les chefs syndicaux, politiques et opposants dont les islamistes. Il a conclut en indiquant que Ben Ali soutenait que les tirs à balles réelles s'inscrivaient dans le cadre de la "légitime défense". La cour du tribunal militaire permanent de première instance du Kef a décidé de reporter, au 8 février prochain, l'examen de l'affaire des martyrs de Thala et de Kasserine.
Isabelle Enault (www.lepetitjournal.com/tunis.html) jeudi 26 janvier 2012













