Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

PAROLE D'EXPAT - Simona Sanaren

Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 2 juillet 2015, mis à jour le 3 juillet 2015

Simona Sanaren est d'origine slovène, elle est installée en Tunisie depuis le janvier 2012 et exerce le métier de thérapeute énergéticienne, à Carthage

Lepetitjournal.com : Pourquoi la Tunisie ?
Simona Sanaren : Tout d'abord ma mère, qui avait découvert le pays en 2000, m'incitait énormément à venir visiter la Tunisie.
Or, j'avais un blocage depuis l'enfance à cause d'une personne qui avait fait notre arbre généalogique et qui avait affirmé en public, que nous venions d'Afrique. A l'époque, je ne connaissais de ce continent que les images misérabilistes des petits enfants noirs couverts de mouches, de la pauvreté.
J'ai ensuite étudié le français et sociologie de la culture. Nous avions en civilisation une partie sur Maghreb, et encore une fois j'étais mal à l'aise avec ça.

Finalement, je suis allée en vacances en Tunisie en 2008, à Djerba et dans le sud. Matmata m'a beaucoup aidée à la réflexion dans cette période de ma vie, j'y ai ressenti une grande liberté et j'ai pris la décision de revenir très vite.

Quand s'est produit le déclic ?
En décembre 2008, je suis retournée en Tunisie. C'est lors d'un séjour dans la capitale, Tunis, que j'ai pris la décision de vivre ici dès que possible.
Depuis ce moment j'ai lié des amitiés et je suis toujours restée en contact avec la Tunisie jusqu'à mon installation. Chaque année je suis revenue en vacances avec mes quatre enfants.
J'ai ensuite vécu une période flottement en Slovénie, c'est là que m'est apparue la seule solution de m'installer en Tunisie.

Que vous a apporté la Tunisie ?
Par rapport à mon métier qui est basé sur les énergies et les fréquences autour de nous, la terre ici est très intéressante parce qu'elle est différente. C'est une terre chargée de chaleur et d'énergie primordiale qui a besoin d'un rapport d'échange avec ses habitants. J'apprends chaque jour et avec chaque contact avec les gens.

Je travaille aussi sur l'art et la culture et je ressens que le progrès viendra de ces domaines. L'art en recherchant la perfection nécessairement imite la nature et les artistes sont ceux qui peuvent ressentir mieux que les autres cette énergie ou on pourrait dire aussi les ondes de la Tunisie.

Comment se sont passés les premiers mois d'installation ?
Un peu difficilement, tout d'abord il faut comprendre et intégrer la mentalité. Je viens d'un pays des Alpes, où tout est différent de la Tunisie : les gens, la manière de vivre, le climat.
Cela nous a demandé beaucoup de patience. Mes enfant ses sont intégrés plus vite que moi et ont dû aussi avoir beaucoup de patience avec moi !!

Pourquoi avoir finalement choisi Carthage ?
J'ai été tout de suite attirée par son histoire ou peut-être "ses histoires". J'ai passé mon temps aux Thermes d'Antonin et Port puniques en promenades solitaires, mon endroit préféré est le quartier Magon. Mais j'ai habité avant dans les autres quartiers de banlieue nord, Carthage m'a invité récemment.

Quand avez vous ouvert votre société Armonia ?
Tout d'abord à la Marsa en 2013, puis à Carthage.
Au sein de ma société je donne des conseils individuels en médecine énergétique qui est une technique révolutionnaire qui agit sur le potentiel énergétique de notre corps, qui permet d'enlever le stress, les douleurs et la libération émotionnelle. C'est une spécialité qui commence à intéresser les Tunisiens. La technique est basée sur les découvertes des physiciens et a un lien très fort avec notre planète.

Vous travaillez également sur des événements culturels, pourquoi ?
J'ai voulu lier les deux domaines, car je trouvais intéressant de rapprocher le travail de l'énergéticienne aux groupes culturels : une exposition, un concert sont déjà en eux des thérapies de groupe qui changent notre perception de tout ce qui nous entoure et ramènent la paix intérieure aux participants.

Vous avez donc eu l'idée de Tunis Vibes ?
Oui j'ai créé le concept et le titre pour représenter la gratitude que l'on doit avoir pour la terre tunisienne, et j'ai commencé à appliquer la thérapie de groupe à travers l'événement, pour aider à la créativité et à la réussite. Tunis Vibes est un projet qui aura une continuité.

Vous travaillez maintenant sur Noise Fest qui aura lieu le 7, 8 et 9 aout ?
Je participe à la communication et à l'organisation. Je recherche également des sponsors et des partenaires pour que ce premier festival en Tunisie de musique underground soit une grande réussite.

C'est un travail très responsable car il s'agit de collaborer avec un groupe de jeunes très doués et motivés, mais qui n'ont pour l'instant pas trouvé de soutien de la part des "adultes". Je suis avec eux afin de les encourager jusqu'à ce qu'ils développent leur créativité au maximum et ainsi montrent un bon exemple aux autres.

Je veux ainsi montrer que ce sont les jeunes qui seront les acteurs du changement, qu'ils veulent travailler et atteindre leurs rêves, et que ça peut se réaliser ici, dans leur pays.

Pour la plupart de ceux qui peuvent vraiment faire bouger les choses en Tunisie, ce sont des artistes. En tant que sociologue de la culture et avec les expériences que j'ai eu lorsque j'ai travaillé dans le domaine de la culture en Slovénie, je dirais que le ministère de la culture devrait préparer un programme de soutien aux jeunes artistes, un programme qui leur donnera de l'espace et des ailes, c'est essentiel. 

Noise Fest est aussi une action contre le terrorisme ?
Oui, c'est ce que j'appelle le « Terrisme » : les gens vont être au festival pendant 3 jours, connectés entre eux, à la terre, aux vibrations et aux différents styles de musique et les ateliers artistiques. C'est le contraire du terrorisme qui détruit celle qui nous a fait naître : la Terre.

Il s'agit aussi d'un événement cosmopolite, ici je veux parler surtout de la musique comme une forme universelle de l'art, et il faut envisager que le cosmopolitisme développe et vit au moyen des ressources émotionnels, y compris artistiques et esthétiques : au festival plusieurs nationalités vont fusionner pour réactiver la tolérance, la communication interpersonnelle et indépendamment de la culture d'origine, la musique et le rythme suivront une langue universelle qui contourne les frontières culturelles et linguistiques.

Vos projets ?
J'ai toujours de nouvelles idées et ce qui tourne actuellement dans ma tête est le concert Tunis Vibes 2 avec Carthagods, groupe de metal tunisien et en ce qui concerne mon travail de thérapeute c'est sans doute l'intégration de la technique « constellation familiale » ! Mais mon rêve reste un petit coin pour les végétariens ou je pourrais exercer mon métier de la vraie amoureuse de la Terre : inviter les gens à manger sain et jouir de l'art.

Etes vous optimiste pour l'avenir de la Tunisie ?
Mon choix de vivre en Tunisie est en relation avec l'esprit de Quart Hadasht, la nouvelle ville et la vie que j'ai cherchés. Parce que comme ce qui a fait de cette ville de l'Antiquité une exception ; c'était sa soif de cosmopolitisme, de tolérance, de progrès et des solutions stratégiques, moi aussi je mène de cette manière ma vie. Et je ne peux pas me passer de mentionner Hannibal qui m'inspire beaucoup avec son intelligence supérieure, de larges connaissances linguistiques, une ampleur de vue visionnaire et son esprit du grand stratège, donc je ne perds pas l'espoir pour la Tunisie.

Isabelle Enault (www.lepetitjournal.com/tunis) vendredi 3 juillet 2015

 

logofbtunisie
Publié le 2 juillet 2015, mis à jour le 3 juillet 2015

Flash infos