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FEMME EXPAT - Aurélia Feld, la douceur de vivre en Tunisie

Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 28 novembre 2013, mis à jour le 28 novembre 2013

Aurélia Feld a fait des études en biochimie. Ancienne apicultrice, elle s'est installée à la Marsa en octobre 2010, avec son compagnon et son fils

Lepetitjournal.com : Pourquoi avoir choisi la Tunisie ?

Aurélia Feld : J'étais apicultrice en Alsace et mon compagnon, Arnaud, avait une agence événementielle à Paris. Nous avions acheté une ferme dans les Vosges pour que je puisse exercer mon métier d'apicultrice.

En raison de la distance, on se voyait très peu. Nous avions envie de de soleil, je pouvais envisager mon activité ailleurs et Arnaud pouvait exercer son métier en dehors de Paris, il lui suffisait d'avoir un bureau.

Nous avons opté pour la Tunisie, qu'Arnaud connaissait pour y avoir organisé des événements touristiques.

Y avait-il d'autres raisons ?

Nous avons choisi ce pays pour sa modernité et son accessibilité, alliées aux avantages de la mer, du soleil, de l'hospitalité ...

Il y a ici une douceur de vivre, une luminosité exceptionnelle, tout le monde vit plus au moins dehors, contrairement à la France où les gens sont de plus en plus renfermés.

Votre installation a-t-elle été facile ?

Plus ou moins ... Je comptais continuer mon métier d'apicultrice ici, mais nous sommes arrivés en octobre 2010 et il y a eu la révolution.

L'investissement pour cette activité est très important et tant que le pays restait instable, il restait très risqué.

Comment avez-vous vécu la révolution ?

Tristement d'abord, car nous ne savions pas si nous pourrions rester, notre aventure prenait fin assez vite.

Au niveau de la sécurité, nous avons eu de la chance, il n'y a pas eu de problèmes majeurs dans notre quartier, à la Marsa.

Cependant, nous avons comme beaucoup, accumulé des problèmes, surtout logistiques, dans notre vie quotidienne. Par exemple, Alessandro, mon fils, n'allait plus à la crèche pour des raisons de sécurité.

Nous avons donc décidé de repartir quelques temps, et finalement nous sommes très vite revenus.

Comment s'est construite votre nouvelle activité ?

Avec le miel de mes abeilles, je fabriquais déjà des savons et des baumes pour les mains, j'ai donc décidé de faire une gamme de produits naturels avec les produits locaux.

Par ma formation de biochimiste, je connaissais les bases, et j'ai toujours fabriqué mes propres produits pour ma consommation personnelle et celle de ma famille.

J'ai donc créé "Jardin Amazigh" et j'ai commencé par les savons et les huiles de beauté, qui ont eu rapidement du succès. Par la suite, je suis passée au shampoing, qui est plus compliqué à réaliser.

Avez-vous changé votre mode de vie en dehors du travail ?

Avant de venir en Tunisie nous étions très sportifs : vtt, randonnées, traversées de l'Atlas, Mongolie, Cap vert. Nous avons eu ici un deuxième enfant, Flora, et nous avons dû freiner le rythme, mais nous avons déjà fait un trek de chameliers à Tozeur.

Je suis aussi passionnée par la photographie, la peinture, le travail manuel et la culture en général.

Quels sont vos projets aujourd'hui ?

J'aimerais maintenant développer ma gamme, créer de nouveaux produits et pourquoi pas, ouvrir une boutique. Pour l'instant j'ai choisi de diffuser mes produits par les ventes en réunion et les différents marchés, ce qui me permet d'être plus disponible pour ma famille.

Comment voyez-vous l'avenir de la Tunisie ?

J'essaye de rester optimiste. J'ai peur que le côté très pacifique des Tunisiens finisse par les desservir au profit de gens moins bien intentionnés.

Ceci dit, je reste très attachée à ce pays, et je suis très à l'aise ici.

Propos recueillis par Isabelle Enault (www.lepetitjournal.com/tunis) jeudi 28 novembre 2013

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Publié le 28 novembre 2013, mis à jour le 28 novembre 2013

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