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ELECTIONS CONSULAIRES - Interview de Habib Gamha

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Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 20 mai 2021, mis à jour le 20 mai 2021

Les élections des conseillers des Français de l’étranger et des délégués consulaires se tiendront les 29 mai 2021 pour le continent américain et les Caraïbes et le 30 mai 2021 pour le reste du monde. Le vote par internet débute le 21 mai. Nous avons interviewé, à cette occasion, les têtes de liste et publions leurs réponses et visuels de campagne dans l'ordre du tirage au sort publié par le consulat, et dans les délais légaux : entre le 17 et le 20 mai.

Cinquième interview : Habib Gamha, Liste Citoyenne Associative

Lepetitjournal.com Edition Tunisie : Habib Gamha, pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ? 

Habib Gamha, tête de liste Citoyenne Associative, ancien chef d’entreprise et employeur, retraité, père de deux enfants encore scolarisés, membre constitutif et actif de la FCPE PHILIPPE SEGUIN, Sousse, je représente rien qu’à moi un large pan des électeurs sur place. Je vis leurs soucis et je porte leurs interrogations. De par mon statut, j’ai accès à une large communauté qui vit les mêmes difficultés, des difficultés réelles en dehors de toute tergiversation politico-politique. En tant qu’ancien chef d’entreprise florissante, Je me représente pour ces élections, car je suis convaincu de mes capacités à faire entendre la voix des électeurs, de la porter dans les sphères pouvant améliorer leur quotidien et batailler pour qu’ils accèdent à leurs revendications légitimes.

Ma colistière Amel Boughattas quant à elle est Diplômée d’un DEA en économie quantitative de la faculté de Limoges, maman de 3 enfants scolarisés dans les établissements scolaires  de l’AEFE, Présidente de la FCPE, est engagée et active dans de nombreuses association locales Françaises et Tunisiennes (ADFE, Mieux Vivre à Sousse …), Festival de la Francophonie, , SPA…

Comment avez-vous constitué votre liste ?

Notre liste a été constituée autour de femmes et hommes engagés depuis de nombreuses années dans la communauté Française et dans les établissements scolaires Français (associations Françaises et Franco Tunisiennes, fédération de parents d’élèves, activités culturelles, éducation, droits...), des personnes qui naturellement portaient déjà les revendications et attentes des Français de Tunisie tant sur les questions d’éducation, économique ou culturelles, en lien avec le consulat et l’ambassade de France en Tunisie. Nous résidons principalement au Sahel et nous avons des liens forts avec l’ensemble de la Tunisie, du nord au sud.

Quelques mots pour présenter les candidats de votre liste :

Notre liste est composée de personnes représentant l’ensemble du tissu social local, des femmes et des hommes actifs chacun dans leurs domaines ; enseignants, cheffes/chefs d’entreprise, hommes/ femmes au foyer, restaurateurs, hôteliers, médecins, retraités ; en somme représentants d’une majorité des corps de métiers sensibles aux mutations économiques, sanitaires et sociales et aux problèmes auxquels notre communauté de Français de l’étranger doit faire face.  

Quels sont les plus grands défis auxquels font face les Français de Tunisie ?

Sécurité
Santé
Scolarité
Citoyenneté

Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l’Etranger ?

Le conseiller consulaire est un élu de la République au même titre que les conseillers municipaux et les parlementaires, élu de proximité représentant les Français à l’étranger, il a un mandat de 6 ans et un rôle consultatif, mais son champ d’action est plus limité qu’un conseiller municipal et encore bien plus qu’un sénateur ou un député.

Il ne fait pas la loi, ne contrôle pas l’action du gouvernement, ne doit évidemment pas faire d’ingérence avec la politique locale du pays de résidence. Il ne vote pas de budget, mais, il siège dans différentes commissions au Consulat ou à l’Ambassade et représente les Français de son pays de résidence auprès des pouvoirs publics. 

Notre rôle sera avant tout d’être à l’écoute de nos concitoyens, de les associer aux décisions qui les concernent, de leur apporter une aide si nécessaire, de les guider dans leurs démarches et de les représenter auprès de l’Ambassade et du Consulat. 
En participant activement aux différentes décisions, en donnant leurs avis ou recommandations lors des commissions de bourses scolaires, des allocations d’aides sociales, des subventions des associations…, nous saurons nous rendre très utiles et accessible aux Français de Tunisie.

Quelles sont les particularités et la couleur politique de la liste que vous conduisez ?

Notre liste est très diverse, elle reflète parfaitement la composition de la communauté française de Tunisie dans sa diversité mais aussi dans ses interrogations et positionnements politiques, évidemment très majoritairement binationale à l’image des Français de Tunisie, plus de 75% sont binationaux ; Elle est constituée de personnes engagées principalement dans le monde associatif local, avec des appartenances politiques très diverses.

Notre liste s’est engagée pour faire de la proximité et de la double culture une richesse et un exemple, qu'il faut entretenir et développer, nous sommes convaincus que le biculturalisme aidera à construire ensemble un monde meilleur, en permettant la compréhension, la tolérance et le dialogue entre la France et la Tunisie.

Si vous êtes élus, comment voyez-vous votre mandat de conseiller consulaire ?

Passionnés et engagés pour une réelle démocratie locale participative, la place des Français en Tunisie nous tient beaucoup à cœur dans notre implication dans la vie locale, car elle est la clé de tout, d’autant que les Français de Tunisie sont présents dans toutes les strates de la société.

La communauté française doit être davantage écoutée, entendue et plus souvent exhaussée. Notre rôle sera de porter sa voix plus haut et plus fort et de prendre une position indépendante. Parfois nous pourrons agir directement, parfois nous devrons nous contenter d’exprimer une volonté, un désir, parfois nous aurons à dire notre mécontentement. 

3 listes de conseillers consulaires sur cinq sont sortantes et se représentent, nous faisons quant à nous le pari de la nouveauté, de l’engagement et de la représentativité ; Nous nous engageons à représenter et à exercer notre mandat avec transparence et responsabilité en allant régulièrement à la rencontre des Français où qu’ils soient, pour rendre compte de nos actions et de nos engagements.

C’est pour cette raison que nous sollicitons les votes des Français, non pour être des professionnels de la politique ou par désœuvrement, ce n’est pas notre manière de concevoir la fonction élective au service des citoyens.

Quelles sont vos motivations, pourquoi cet engagement au niveau de la vie locale ?

Notre disponibilité, notre engagement dans les associations locales (Franco-Tunisiennes et Tunisiennes), les établissements scolaire AEFE, notre inscription dans les réseaux économiques locaux, notre lien permanent avec les Français depuis des années nous permettent de bien les connaitre, notre connaissance du pays et de la langue, du quotidien et des difficultés des Français, de leurs attentes, notre double culture, nous ont naturellement portés vers cet engagement.

La crise du Covid-19 dont nous ne voyons pas la fin, a exacerbé les difficultés de nos compatriotes, souvent abandonnés à eux-mêmes et dont nous partageons les difficultés, beaucoup ont disparu des radars officiels, a été un accélérateur de cette prise de conscience collective qu’il est possible ensemble d’agir autrement et efficacement... et de changer le regard et les logiciels politiques totalement dépassés.

Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?

En participant activement aux différentes décisions en donnant leurs avis ou recommandations lors des commissions de bourses scolaires, des allocations d’aides sociales, des subventions des associations…, nous saurons nous rendre très utiles et accessible aux Français de Tunisie, avec indépendance.

Il ressort des entretiens avec de nombreux électeurs, que très peu de Français connaissent leurs conseillers consulaires sortants et ne et s’intéressent pas à ces élections locales, que les appartenances sont des questions ouvertes, que la citoyenneté Française à l’étranger interroge.

En permettant et initiant le débat localement, en reliant nos compatriotes aux autorités administratives françaises, en portant haut et fort leurs attentes auprès des autorités, Elus et Institutions Françaises, en les accompagnant dans leurs projets et démarches, en revenant vers eux régulièrement pour faire un bilan de notre action, nous saurons mettre en œuvre cette démocratie participative qui tarde à émerger et  qui est tant nécessaire aujourd’hui pour permettre à nos compatriotes d’être reconnus et entendus dans leurs diversités comme n’importe quel citoyen de la Métropole.

Pour nous cette élection est un enjeu essentiellement démocratique, compte tenu du peu de prérogatives accordées aux conseillers consulaires, celui-ci contrairement à ce qui préexiste, doit être en capacité d’organiser les conditions de cette représentation au niveau local, de trouver les relais nécessaires et d’associer les acteurs pour la faire vivre, par le moyen d’organisations pertinentes dans lesquelles les Français de Tunisie seront acteurs et parties prenantes des décisions qui les concernent.
Passer d’une démocratie virtuelle actuelle (via les réseaux) à une démocratie réelle sera notre crédo.

Notre position 

Sur l’enseignement du Français
Les frais de scolarité et droits de première inscription sont en constante augmentation depuis des années, c’est inacceptable, en même temps que se développent de nombreux établissements conventionnés, à côté des établissements Français de l’AEFE, nous allons vers une éducation à 2 vitesses et des niveaux différenciés, avec seule variable d’ajustement les frais de scolarité, c’est inacceptable : Nous proposerons et organiserons un débat structuré et sérieux autour de ces questions, associant les parents, les associations, les Elus et les autorités Françaises.

Le dialogue et le fonctionnement des établissements scolaires français suscite un large mécontentement depuis plus d’1 an, des problèmes de visioconférences, une continuité éducative inégale, des problèmes de logistique, une administration éloignée des difficultés des parents depuis le début de la crise sanitaire, des frais de scolarité très peu cohérents avec la situation. De nombreux parents ont assuré seuls les cours et se sont sentis bien seuls : Nous proposerons et organiserons un débat structuré et sérieux autour de la participation et de la reconnaissance des parents comme partenaires de l’école, associant les les associations de parents d’élèves et les autorités...

Il est aujourd’hui encore plus qu’hier, indispensable de pérenniser ce réseau et de mettre un terme à sa dégradation, rien n’est clair à ce stade sur les modes d’évolutions.
Le système des bourses enregistre toujours plus de demandes pour un budget qui n’augmente pas, quid des solutions ?
Beaucoup se demandent pourquoi le gouvernement soutient la création de lycées Français là où nous n’en avons pas besoin, au lieu de soutenir le réseau existant, dont le financement repose malheureusement de plus en plus sur les familles.

Sur la fiscalité
La fiscalité des Français de l’étranger s’est encore aggravée ces dernières années : suppression de la retenue à la source libératoire sur les revenus de source française, augmentation du taux minimum d’imposition de 20 à 30% pour les revenus français supérieurs à 27000 euros, sans parler de la CSG/CRDS auxquels sont désormais injustement soumis les Français de l’étranger (seulement ceux qui résident hors de l’Europe !) 
Depuis l’instauration de prélèvements sociaux sur les revenus fonciers des non-résidents, c’est l’incompréhension pour les exclus du système de protection sociale Français. Contentieux, arrêts de la Cour Européenne et du Conseil constitutionnel, fléchage vers le Fonds solidarité vieillesse, remboursement des contribuables de l’Union Européenne, le feuilleton semble sans fin. L’enjeu financier global est estimé à 300 millions d’euros : Nous continuerons à préconiser leur suppression et à porter cette revendication même si cela semble pour l’instant compliqué.

Sur La CFE
La prise en charge des soins dispensés aux Français de l’étranger lors de leurs séjours temporaires en France reste un problème majeur, les conditions doivent pouvoir évoluer, nous porterons cette attente auprès de nos Elus.
A cet effet nous organiserons régulièrement et localement pendant notre mandat, des tables rondes autour des questions d’accès aux droits pour les Français de Tunisie et nous irons à leur rencontre pour permettre à nos concitoyens de bénéficier des aides et droits auxquelles ils ont droit.

Sur la COVID
Plus qu’en France, les conséquences financières, mais aussi psychologiques et sociales se sont faites ressentir, beaucoup de nos concitoyens ont perdus leurs revenus, certains leurs emplois, d’autres en grande difficultés sur le plan sanitaire, une mobilité vers la France empêchée pendant quelques semaines, tout cela que nous avons constaté et mesuré depuis près d’un an.
Peu de nos compatriotes ont pu accéder aux dispositifs d’aides mis en place par le gouvernement, par méconnaissance, par absence de relais locaux, des mesures prises au niveau national et dont l’effectivité locale reste à concrétiser (assistance médicale, aides d’urgence, continuité pédagogique, aide aux entreprises...).
Beaucoup de nos concitoyens non-inscrits sur le registre du consulat ont été ignorés.

Nous agirons au quotidien pour permettre l’accès de tou.te.s aux services publics consulaires, y compris ceux qui sont confrontés à la fracture numérique et à des problèmes de santé, par des rencontres régulières de nos compatriotes là où ils vivent, en associant le tissu associatif local et en amplifiant les divers relais existants, pour leur permettre d’accéder aux droits et aides, en sus des outils numériques indispensables.

La Francophonie
C’’est aussi un choix que nous ferons, au côté du festival de la Francophonie de Tunisie, des associations culturelles et des autorités culturelles Françaises et Tunisiennes, en défendant la francophonie comme un choix géopolitique altermondialiste, un projet linguistico-culturel humaniste, en soutenant les initiatives locales qui vont dans le sens de la francophonie et en promouvant les projets multiculturels associant les Français de Tunisie et la société civile Tunisienne.

Nos 10 engagements

1.Aller à la rencontre des citoyen(ne)s en proposant des espaces mobiles de rencontres
2.Revoir et améliorer les conditions d’accès à la Protection-Santé dans le tissu social
3.Mettre en place une plate-forme citoyenne sur internet permettant l’information, le débat et la co-élaboration des projets entre citoyen(ne)s et élu(e)s.
4.Valoriser et favoriser le développement du tissu local et associatif (fond STAFE) et en lui donnant accès aux moyens existants en France, pour entreprendre, initier des projets, qu’ils soient économiques, sociaux, culturels, éducatifs, écologiques
5.Informer et associer les Français de l'étranger à la gestion de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques et sociales.
6.Siéger aux conseils d'établissement des écoles françaises pour y défendre les intérêts des familles et permettre aux parents d’exprimer leurs attentes (scolarité, qualité, coût, continuité…). 
7.Permettre l’accès aux droits des Français de l’Etranger 
8.Se rapprocher des investisseurs potentiels pour servir de relais entre ceux-ci et l’administration 
9.Etre à l’écoute pour favoriser les structures de formation et d’apprentissage des Français 
10.Œuvrer pour mettre en place des canaux d’information efficaces permettant à nos compatriotes d’accéder facilement et à temps à l’information

VISUEL CITOYENNE ASSOCIATIVE

LISTE CITOYENNE ASSOCIATIVE

FIN DE L'INTERVIEW

Propos recueillis par Isabelle Enault pour lepetitjournal.com édition Tunisie, interview publiée le 20 mai 2021 à 2H00

 

COMMENT VOTER

L’élection pour le renouvellement général des conseillers des Français de l’Etranger et des délégués consulaires aura lieu les 29 et 30 mai prochains. Comme le prévoit la loi électorale, vous pourrez voter à l’urne, par procuration ou par internet. Une application de vote par internet a été développée pour cette élection. Elle a été testée en juillet et en novembre 2019 et homologuée en janvier 2020. Vous aurez la possibilité d’utiliser cette modalité de vote si vous le souhaitez du 21 mai à 12h (heure de Paris) au 26 mai 2021 à 12h (heure de Paris).

Pour voter, il est nécessaire de vous rendre sur le site France Diplomatie et de cliquer sur le bouton « Je vote par internet », qui y figurera à compter du 21 mai.

Pour vous connecter au portail de vote, vous aurez besoin :
de votre identifiant qui sera envoyé par courriel ;
de votre mot de passe qui sera envoyé par sms.
Ces codes d’accès seront envoyés à l’adresse électronique et au numéro de téléphone portable que vous avez déclarés auprès de votre consulat ou sur le site service-public.fr.

Vous pouvez accéder à toutes les informations sur cette modalité de vote dans la rubrique « Présentation du vote par internet » du site France Diplomatie.

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