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Mohamed BOUAZIZI - La figure emblématique de la révolution tunisienne

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Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 17 décembre 2013, mis à jour le 16 décembre 2020

Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi s'immolait par le feu, humilié par l'administration tunisienne. Cette homme est devenu le symbole de la révolution et par la même celui de la chute d'un régime autoritaire

Les habitants de Sidi Bouzid ne peuvent pas avoir oublié la journée du 17 décembre 2010. Tout a commençé par un accrochage violent entre Mohamed Bouazizi et Fayda Hamdi qui a confisqué la balance du marchand ambulant non- autorisé.

Cette histoire banale de la confrontation entre la misère et l'arbitraire de l'administration aurait dû tourner court, mais cette fois elle est devenue la première page d'une nouvelle histoire, celle de la démocratie Tunisienne.

La nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre, Bouazizi humilié, giflé* par l'administration s'est immolé par le feu. L'immolation est sans nul doute l'acte de désespoir le plus ultime, cet homme désespéré ne pouvait imaginer que son geste allait réveiller l'espoir d'une nation et d'un peuple pour retrouver sa liberté et sa dignité.

Ben Ali et sa famille avaient méticuleusement fait quadriller le pays par leurs sbires qui devaient faire régner terreur et arbitraire, pour leur permettre de piller le pays en toute quiétude. Cette femme Fayda Hamdi n'est qu'un exemple de ces petits chefs qui faisaient régner la terreur sur les faibles en échange d'un certain confort matériel et d'une reconnaissance sociale. Après tout elle a fait son travail, elle n'a fait que reproduire ce schéma des élites tunisiennes de l'époque ou corruption et arbitraire étaient roi. 

Ces corrompus milliardaires ne pouvaient-ils pas laisser travailler dignement un marchand ambulant qui ne cherchait qu'à nourrir sa famille ?
Une élite corrompue, qui méprisait ses concitoyens, une pauvreté croissante et un système répressif sans pitié, qui pouvait être assez naïf pour croire que cela pouvait durer encore longtemps ? Madame Ben Ali sûrement, qui des mois avant cet événement  faisait la Une des journaux et de tous les médias tunisiens avec pour but de se préparer à la relève de son mari. Comme dit la chanson, cette femme, que le peuple hait, méprise, se voyait déjà en haut de l'affiche.
Sauf qu'à ne plus donner d'avenir à son peuple, à force de l'humilier, il n'a plus rien à perdre. Toute dictature est basée sur l'autocensure, sur la peur. Mais quand la mort devient délivrance, quand la mort est plus digne que la vie, alors le peuple n'a plus peur. Le geste de Bouazizi a délivré les tunisiens de la peur, que leur restait-il ? L'indignité ou la mort ? La révolte ou la mort ?
Les Tunisiens ont accepté la révolte et la mort, et le peuple n'a plus eu peur.  La dictature a fait le reste en s'enfermant dans une répression sanglante qui a accéléré la prise de conscience  : vivre indigne ou mourir digne. La dictature tunisienne est bien morte Le 17 décembre 2010.

*on apprendra plus tard que Mohamed Bouazizi n'a jamais été giflé.

Ce témoignage nous a été fourni par un de nos lecteurs. C'est avec plaisir que nous le publions ; nous invitons nos lecteurs à partager avec nous leur vécu de la révolution tunisienne en nous adressant leur texte que nous publierons dès réception.

Gilles Redon  (www.lepetitjournal.com/Tunis) mardi 17 décembre 2013

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Publié le 17 décembre 2013, mis à jour le 16 décembre 2020

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