Chokri Belaïd, né le 26 novembre 1964 à Djebel Jelloud est un homme politique et avocat tunisien. Il est décédé le 6 février dernier, assassiné par balles dans le quartier d'El Menzah, près de Tunis
Chokri Belaïd a étudié le droit en Irak avant de poursuivre des études de troisième cycle à l'Université Paris 8, en France.
Dans les années quatre-vingt, il était très actif, membre de l'Union générale des étudiants de Tunisie, chef de la mouvance des patriotes démocrates à l'université tunisienne. En avril 1987 sous Habib Bourguiba, il est détenu dans le sud de la Tunisie pour son activisme politique en milieu universitaire.
Avocat défenseur des droits de l'homme, il a souvent plaidé dans les procès politiques sous le régime du président déchu, Ben Ali.
Grande figure de l'opposition
Ancien membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, constituée au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011, Chokri Belaid était porte-parole du mouvement des patriotes démocrates, légalisé en mars 2011, avant de devenir secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié.
Chokri Belaid a été l'un des fondateurs d'une alliance de gauche, le «Front Populaire», en août 2012. Regroupant une douzaine de partis et des personnalités nationales, le « Front populaire » se définit comme une alliance d'opposition à la Troïka au pouvoir et une alternative à une alliance regroupée autour de Nidaa Tounès.
En mai 2012, il est l'avocat de la chaîne de télévision Nessma accusée d'avoir diffusé le film Persepolis.
Toujours en lutte
Ces derniers mois, Chokri Belaïd avait, à plusieurs reprises, dénoncé la violence politique. Lors d'une conférence de presse le 5 février à Tunis, il déclara que « La violence qui sévit en Tunisie est le résultat de la crise au sein du gouvernement et des conflits internes que connaît le Mouvement Ennahdha », et averti « des tentatives de démantèlement de l'Etat et de création de milices pour terroriser les citoyens et entraîner le pays dans une spirale de violence à travers les ligues de protection de la révolution ».
Il avait proposé à cette occasion la tenue d'un congrès national pour lutter contre la violence.
Il est assassiné par balles le 6 février 2013 alors qu'il sort de son domicile du quartier d'El Menzah.
Basma Khalfaoui, veuve de Chokri Belaïd a déclaré suite à son décès et en prenant le chemin de la première manifestation en son honneur, avenue Bourguiba le 6 février : "pleurer j'aurai le temps. C'est pas grave. Maintenant il faut lutter"
Une place proche de son domicile a été rebaptisée place Chokri Belaïd en son honneur, le 7 février 2013.
La Rédaction (www.lepetitjournal.com/tunis) jeudi 7 février 2013