Plus de 36 mille agents sécuritaires et militaires pouvaient voter dimanche 29 avril pour les premières élections municipales organisées après 2011.
Pour le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Mohamed Tlili Mnasri, cet évènement historique revêt une double importance. Il s’agit, du premier scrutin municipal depuis la révolution et auquel participent les sécuritaires et les militaires pour la première fois dans l’histoire du pays.
La campagne pour les élections municipales du 6 mai avait été officiellement lancée le 14 avril. Reportées quatre fois depuis 2015, les élections municipales bouclent le cycle électoral après les législatives et la présidentielle.
En jeu, une gestion locale démocratique basée sur la décentralisation mais aussi un positionnement des partis à 18 mois des élections générales de 2019. Pas moins de 2074 listes ont été validées par l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) qui constate que 52 % des candidats ont moins de 35 ans et que 49 % sont des femmes. Des éléments qui vont dans le sens de la démocratie participative prévue par la Constitution pour la gestion des collectivités locales.
Les nouveautés des élections
La loi de juin 2016 oblige les listes présentées à remplir plusieurs critères, notamment la parité verticale et horizontale homme-femme ainsi que la présence d’au moins une personne handicapée dans chaque liste et de trois jeunes de moins de 35 ans.
La participation, pour la première fois, des membres de l’Armée et de la sécurité aux élections municipales. Les conditions sont particulières : vote 1 semaine avant les autres électeurs, pas d'affichage du registre des électeurs, pas d'encre électorale et pas de dépouillement le jour du vote
Ce vote divise les syndicats sécuritaires. Le Syndicat national des forces de sécurité intérieure avait réaffirmé son refus de voir les membres des institutions sécuritaire et militaire participer à ces échéances, rappelant que la privation des élections est nécessaire pour préserver la neutralité de l’appareil sécuritaire, en référence à l’article du code électoral interdisant à cette catégorie d’électeurs de participer aux campagnes électorales et d’assister aux meetings et différentes activités électorales.
L’Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisienne qui avait qualifié, non sans enthousiasme l’évènement de ”historique“, n’est pas de cet avis.