Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

ENFANT DE TUNISIE - Tarak Ben Ammar

Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 19 mars 2013, mis à jour le 5 janvier 2018

 

 

Tarak Ben Ammar a débuté en filmant la Tunisie pour la promouvoir aux USA. Il a été producteur, producteur exécutif ou associé d'environ 70 films pour un budget total de 500 millions de dollars. Après avoir relancé studios et laboratoires de cinéma en Tunisie, il prépare aujourd'hui un film sur la vie de Mohamed Bouazizi

Crédits photos - T. Ben Ammar

Tarak Ben Ammar est né le 12 juin 1949 à Tunis. Sa mère est française, d'origine corse, émigrée en Tunisie. Née catholique, elle s'est convertie à l'islam. Son père est avocat, puis diplomate tunisien. Il est le neveu de Wassila Bourguiba, épouse du président Habib Bourguiba.

La famille, qui appartient à la petite bourgeoisie, fait partie de l'élite, aisée sans être riche. Tarak Ben Ammar évolue dans un environnement laïc et ouvert sur les autres cultures. Lorsqu'il a 9 ans, son père l'inscrit à l'école américaine : l'un de ses enfants doit parler anglais. À 13 ans, Tarak est pensionnaire à Rome. Chaque samedi, il voit quatre films en langue anglaise. C'est aussi là qu'il découvre les ?uvres des futurs grands cinéastes qu'il produira : Roberto Rossellini avec Rome ville ouverte, Dino de Laurentiis ...

La Tunisie, une affaire de c?ur

Après avoir obtenu un diplôme en économie internationale de l'université de Georgetown à Washington, Tarak Ben Ammar rentre en Tunisie en 1970. Prédestiné à une carrière de diplomate alors qu'il est déjà passionné de cinéma, il part à la découverte de la Tunisie, où il a vécu essentiellement que pendant les vacances. C'est une révélation : il découvre un peuple accueillant et un pays magnifique lui faisant dire "C'est un véritable décor de cinéma !". Accompagné de sa petite amie, il prend une voiture et part filmer les paysages avec une caméra Super 8... Désert, mer, palmiers, soleil surtout : près de 156.000 km² de décors naturels !

Il décide alors de promouvoir la Tunisie aux USA, comme l'avaient fait les Espagnols et les Italiens pour leurs pays. Sa famille, bien sûr, est contre. Tarak Ben Ammar ne démords pas et apprend le métier, sans argent, sans contacts. Il se balade dans le monde entier, distribuant cartes de visite et dépliants touristiques avec enthousiasme et conviction, disant à qui voulait l'entendre : "Venez voir ce pays politiquement stable, accueillant, où il n'y a pas de fanatiques, avec d'extraordinaires décors naturels à proximité de l'Europe, une infrastructure hôtelière développée..."

Un parcours impressionnant

Depuis 1975, Tarak Ben Ammar a été producteur, producteur exécutif ou associé d'environ 70 films pour un budget total de 500 millions de dollars. Il travaille à partir de la France (ou de l'Italie) : le Sud « monte » vers le Nord.

1975 - Le Messie de Roberto Rossellini
1975 - Monty Python, la vie de Brian de Terry Jones
1976 - Les Magiciens de Claude Chabrol
1977 - Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli

1981 - Les Aventuriers de l'Arche perdue de Steven Spielberg

1982 - La Traviata de Franco Zeffirelli
1982 - Deux heures moins le quart avant Jesus-Christ de Jean Yanne
1982 - Plus beau que moi tu meurs de Philippe Clair
1984 - Les Cavaliers de l'orage de Gérard Vergez
1984 - Besoin d'amour de Jerry Schatzberg
1985 - Pirates de Roman Polanski
1988 - Toscanini de Franco Zeffirelli

1991 - Mayrig et 588, rue Paradis de Henri Verneuil
1992 - Écrans de sable de Randa Chahal Sabbag
2002 - Femme fatale de Brian de Palma
2007 - Hannibal Lecter : les origines du mal de Peter Webber
2009 - Baaria de Giuseppe Tornatore

 

Le nouveau départ en Tunisie

En 2002, Tarak Ben Ammar relance ses studios en Tunisie sous le nom de "Empire studios". Tout d'abord à Latrach, aux environs de Hammamet, avec la compagnie italienne Lux Vide. Le site, cerné de collines, a été choisi pour sa ressemblance avec Rome. « Rome a détruit Carthage ; Carthage, aujourd'hui, fait renaître la Rome antique. » Le chantier a démarré en 2001, peu après le 11 septembre, un pari d'autant plus osé. Objectif : garantir cinq ans d'investissements et d'emplois en Tunisie.

Les studios de Ben Arous, à quinze minutes de l'aéroport de Tunis. Construits en 2007 sur plus de 10 hectares, ils disposent de deux plateaux couverts polyvalents, d'ateliers de fabrication de décors, costumes, accessoires? Giuseppe Tornatore y tourne actuellement son nouveau film, Baaria, quarante ans de la vie d'un village de Sicile, qui a été reconstruit à l'identique.

Les studios de Gammarth, également à quinze minutes de l'aéroport de Tunis. Ils s'étaleront sur 12 hectares, en bord de mer, en contrebas des laboratoires du même nom. Leur construction démarrera prochainement pour s'achever en 2009.

Tarak Ben Ammar et le groupe italien de communication Mediaset ont annoncé, mercredi 21 mai 2008, en marge du Festival de Cannes, leur association et leur arrivée à hauteur totale de 50 % dans le capital de Nessma TV, qui ambitionne de devenir la chaîne du « Grand Maghreb tolérant ». Basée à Tunis, Nessma TV est diffusée sur plusieurs satellites depuis le printemps 2007 par le groupe tunisien Karoui&Karoui.

Il y a trente-cinq ans que Tarak ben Ammar rêvait d'adapter "la soif noire", de Hans Ruesch, récit épique des combats provoqués par l'irruption du pétrole dans le monde arabe. Réalisé par Jean-Jacques Annaud au Qatar et surtout en Tunisie, en pleine révolution du jasmin, "Or noir" (2011) est une double victoire pour le producteur : celle de la ténacité et celle de l'intelligence du c?ur.

2011 toujours, Tarak Ben Ammar annonce la production d'un long métrage sur une icône Tunisienne, Mohammed Bouazizi.

Les laboratoires de Gammarth datent de 1967. Ils ont été créés par le président Bourguiba. En 2003, le président Ben Ali a voulu leur redonner vie. Il a choisi de s'associer au privé afin d'offrir un outil performant, qui serve également à la formation. Tarak Ben Ammar s'est engagé à ramener les équipements afin de créer un outil de fabrication de l'image et du son.

L'espace complet de postproduction LTC-Gammarth est opérationnel depuis septembre 2007. Depuis 2005, le Nord redescend donc vers le Sud. Tarak Ben Ammar transfère une partie du savoir-faire technologique ? internationalement reconnu ? de ses entreprises françaises vers ses laboratoires en Tunisie. Il forme des équipes locales aux pratiques modernes, avec l'aide de techniciens français. Cette opération ouvre des perspectives d'emplois qualifiés à de jeunes Tunisiens.

En savoir plus sur Tarak Ben Ammar


La Rédaction ( www.lepetitjournal.com/tunis.html) mardi 19 mars 2013

logofbtunisie
Publié le 19 mars 2013, mis à jour le 5 janvier 2018

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024