

Moncef Marzouki est président de la République tunisienne depuis le 12 décembre 2011, élu par les membres de l'Assemblée constituante, à titre provisoire. Il a obtenu 33,4 % des voix lors du premier tout des élections présidentielles, le 23 novembre 2014, et affrontera donc Beji Caïd Essebsi (39,4 %) lors du 2e tour, le 21 décembre
Moncef Marzouki est né le 7 juillet 1945 à Grombalia. Il a fait ses études secondaires en Tunisie et au Maroc avant de bénéficier d'une bourse universitaire en France où il obtient le Doctorat en médecine de la faculté de Strasbourg. Il est ancien interne des hôpitaux en neurologie. De retour en Tunisie en 1979, il s'engage comme militant à la Ligue tunisienne pour la Défense des droits de l'homme (LTDH) fondée en 1977.
En 1981, il quitte les hôpitaux universitaires de Tunis pour diriger une expérience de santé publique autour de Sousse où il devient professeur en médecine communautaire à la faculté. Il élabore et implante des programmes de vaccination, de surveillance des grossesses, d'éducation sanitaire en direction des populations défavorisées et se consacre en particulier à la lutte contre la mortalité infantile et le handicap chez l'enfant. Il est l'un des premiers à s'intéresser au problème très peu connu en Tunisie et dans le monde arabo-musulman de la maltraitance des enfants. Il fonde avec des universitaires africains un réseau pour la prévention de la maltraitance de l'enfant en Afrique (ANPCAN) qui s'intéresse au problème des enfants des rues, à l'exploitation des mineurs, aux mutilations sexuelles chez la petite fille.
Opposant déterminé de la peine de mort, il prend publiquement position pour défendre 10 jeunes gens accusés de pillage lors des émeutes du pain en 1984, cette campagne menée avec d'autres intellectuels tunisiens obligera le président Habib Bourguiba à gracier les condamnés.
Un opposant farouche de l'ancien régime
Il est élu membre du comité directeur de la Ligue tunisienne pour la Défense des droits de l'homme (LTDH) en 1985 et vice-président en 1987, puis élu à l'unanimité président de la ligue en 1989. Il présenta sa candidature à l'élection présidentielle du 20 mars 1994 afin de "dénoncer la mascarade électorale et la loi en vigueur interdisant toute candidature non validée par le régime de Ben Ali". Arrêté, il est emprisonné jusqu'en juillet 1994, libéré par la suite grâce à l'intervention personnelle de Nelson Mandela. Il a été interdit de sortie de la Tunisie pendant plusieurs années.
M. Marzouki est membre du comité directeur de l'organisation arabe des droits de l'homme au Caire et membre actif de la section tunisienne d'Amnesty international. Il est président de la commission arabe des droits de l'homme de 1996 à 2000 et porte-parole du conseil national pour les libertés en Tunisie du 10 décembre 1998 au 16 février 2001 Licencié de son poste de professeur de médecine à la faculté de Sousse il est contraint à l'exil pendant 10 ans en France où il exerce différentes fonctions comme professeur associé et médecin.
Ecrivain bilingue, il a publié 16 livres en arabe et 4 en français traitant de médecine communautaire, d'éthique, des droits de l'homme et de la démocratisation dans les pays arabo-musulmans.
En 2001 il crée le Congrès pour la république (CPR) parti non reconnu par le régime déchu et qui a été légalisé au lendemain de la révolution du 14 janvier. Le 18 janvier, Moncef marzouki rentre de son exil et annonce sa candidature à la présidence de la République. Elu membre de l'Assemblée Nationale Constituante aux élections du 23 octobre 2011, dans la circonscription de Nabeul II, M. Marzouki est le candidat de la coalition tripartite formée, au lendemain des élections du 23 octobre, par le Mouvement Ennahdha (89 sièges), le CPR (29 sièges) et Ettakattol (20 sièges).
Il est marié et père de deux enfants
La Rédaction ( www.lepetitjournal.com/tunis) vendredi 19 décembre 2014













