L'abolition de l'esclavage par Ahmed Bey, décret beylical du 23 janvier 1846, a été précédée par une interdiction de vente d'esclaves en date du 6 septembre 1841.
Il a été décrété en décembre 1842 que tout enfant né à Tunis, est libre.
Un autre décret beylical du 29 Mai 1890 a regroupé tous les textes en relation avec cette pratique.
Cependant l'esclavage a perduré, particulièrement dans le sud dans les milieux agraires, jusq'au début du 20e siècle.
La propre mère d'Ahmed Bey était une captive italienne, prise avec sa mère et sa sœur, et 900 autres prisonniers, lors de l'attaque des corsaires de Tunis, en 1798.
Pour désigner les esclaves en Tunisie, la terminologie choisie dépend de la couleur et des origines de l’esclave : l’esclave noir est appelé Abid ou Chouchen, l’esclave blanc Mamluk ou Saqlabi et l’esclave berbère Akli.
Selon Raëd Bader, la Tunisie a accueilli entre 1700 et 1880, si l'on se réfère aux estimations de la traite transsaharienne, 100 000 esclaves noirs contre 65 000 entrées en Algérie, 400 000 en Libye, 515 000 au Maroc et 800 000 en Égypte.
Les esclaves de Tunisie proviennent de deux zones principales d'approvisionnement : l'Europe et une large zone allant de l'Afrique de l'Ouest au lac Tchad. La plupart des groupes sont réduits en esclavage à la suite de guerres locales entre les tribus rivales ou aux opérations d'enlèvements. Les caravanes d'esclaves provenaient du Fezzan et de Ghadamès (Lybie)
Les esclaves européens, qui représentent 10 à 20 %, sont capturés au cours de razzias sur les côtes des pays européens, principalement l'Italie, la France, l'Espagne et le Portugal, ou lors de la capture de navires européens. Les hommes sont utilisés pour les galères et travaux publics, les femmes comme domestiques ou dans les harems. Les femmes sont souvent converties à l'islam, donc font rarement l'objet de commerce.
ACTUALITES
B7L9 organise, à l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, une conférence débat sur le thème "le racisme en milieu scolaire" : La Post-Colonie: Variations sur l'esclavage