A l'occasion des Journées de la Gastronomie française et tunisienne, nous avons rencontré quatre Chefs membres des "cuisiniers de la République française" lors du cocktail dinatoire donné à la Résidence de France le 16 octobre. Notre rencontre avec Olivier Grimaud
Dix Chefs français, membres des "Cuisiniers de la République" ont durant trois jours, échangé avec les Chefs tunisiens, ainsi qu'avec les élèves et apprentis : Jacques Charette, Gérard-Joël Bellouet , Thierry Galais, Olivier Grimaud , Pierre Yves Adam, Etienne Lemaitre, Carlos Marsal, Mikaël Couji, Frédéric Gardette et David Thomas.
Olivier Grimaud est Chef de partie à la Présidence de la République et secrétaire général de l'association "les cuisiniers de la République française"
Lepetitjournal.com : Qu'est ce qui vous a poussé à participer à ces journées ?
Olivier Grimaud : pouvoir échanger nos cultures culinaires, découvrir d'autres produits, saveurs. C'est d'ailleurs la troisième fois que je participe.
Je participe aussi pour développer certains produits que l'on utilisait pas avant, comme la courgette
violon qui a plus de tenue, qui est plus croquante, travailler les poêlées de légumes, les épices, et bien sûr échanger avec les élèves pour pouvoir leur donner une motivation.
Les élèves tunisiens manquent-ils de motivation ?
L'éducation culinaire manque et les chefs doivent le plus possible rencontrer les jeunes pour leur donner la flamme, déclencher les vocations, mais aussi les prévenir de la dureté du métier, ici comme en France.
Nous assistons aujourd'hui à une déformation de l'image du métier, en raison de la mode des émissions culinaires, où l'on ne montre souvent que le bon côté !
La passion doit être là mais les jeunes doivent arrêter de rêver, il faut leur montrer que c'est un énorme travail pour arriver à en faire un vrai métier et à évoluer.
Comment définissez vous la cuisine tunisienne ?
La cuisine tunisienne est traditionnelle, parfumée, diversifiée mais transmise de mère en fille ou de
famille en famille. Il manque ici des écrits pour établir une gastronomie avec des bases et des structures afin qu'elle perdure. Cela permettrait aussi de pouvoir la travailler afin qu'elle puisse être déclinée dans des versions plus tendance.
Pensez vous que le goût et l'éducation culinaire sont en perte de vitesse ?
Il y a effectivement aujourd'hui une perte du goût : tout est stéréotypé, on mélange trop le sucré salé, on a tendance à ajouter des sauces "faciles" à base de ketchup ou de soja, et l'on cuisine de moins en moins à la maison, on se contente souvent de produits peu intéressants.
Quel est votre conseil ?
Il faut prendre le temps d'aller chercher les producteurs, aller au marché ou dans les petites crèmeries, boucheries, charcuteries ... Il faut délaisser un peu le supermarché et donner le temps à la cuisine, à base de produits du terroir.
A suivre, les interviews de :
. Pierre-Yves Adam, mercredi 22 octobre
. Frédéric Gardette et David Thomas, jeudi 23 octobre
Lire notre article sur les Journées de la Gastronomie ICI
Lire ici notre interview des chefs Jaques Henrio et Carlos Marsal, à l'occasion des Journées de la Gastronomie de 2012 ICI
Site officiel de l'association ICI
Propos recueillis par Isabelle Enault (www.lepetitjournal.com/tunis) lundi 20 octobre 2014
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