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ART - Nadia Zouari, traces d'évasion

Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 23 décembre 2012

La Galerie Semia Achour accueille l'exposition "traces d'évasions" de Nadia Zouari jusqu'au 30 décembre. Son style, reconnaissable au premier coup d'oeil et fait de contrastes, allie couleurs éclatantes, reliefs et lumière

lepetitjournal.com : Qu'est ce qui vous a amenée à la peinture ?

Nadia Zouari :
depuis petite je passais des heures à dessiner et peindre, ma mère a coutume de dire qu'elle pouvait m'oublier dans un coin, tant j'étais silencieuse, plongée dans ma passion.

Au lycée j'avais toujours les meilleures notes dans cette matière, et quand j'ai eu le bac j'ai voulu faire les Beaux Arts.



Votre entourage avait-il une influence ?
J'ai une tante professeur aux beaux arts, un frère passionné de piano, une soeur architecte, et ma mère très passionnée d'arts créatifs comme la peinture  sur soie, l'aquarelle, les boîtes décoratives ...

Cependant,  mes parents préféraient un cursus classique, donc j'ai choisi la Finance pour continuer mes études, sans vraiment être très sûre de mon choix.

J'ai eu mon diplôme avec mention et débuté ma carrière, mais j'ai vite compris que ce n'était pas pour moi, trop ennuyeux.

J'ai alors repris mes études et fait un DEA de gestion dans le but d'enseigner, pour ensuite me rendre compte que ce n'était pas encore ça !



Comment avez-vous débuté votre carrière artistique ?
Tout d'abord en prenant des cours de dessin au centre culturel italien. Pour mon premier cours, le professeur nous a demandé un travail difficile : dessiner des poteries et des drapés.

Peu convaincue de ma capacité à réussir ce dessin, j'ai été très étonnée quand il a montré mon dessin final à toute la classe, le désignant comme exemple. J'ai eu du mal à le convaincre que je n'avais jamais pris de cours et m'a fortement encouragée à continuer. Cela m'a incitée à tenir bon dans cette voie.

J'ai fait de nombreux stages et formations aux Beaux Arts à Paris et enchaîné avec des cours d'après modèles vivants à l'EAD avec Feryel Lakhdar.

Ensuite j'ai aménagé un atelier chez moi puis commencé à travailler seule. J'ai très vite exposé, et mon travail a tout de suite plu.

Je me suis alors consacrée entièrement à la peinture, j'avais trouvé ma voie.



Quel était votre style à cette époque ?
J'ai fait beaucoup d'aquarelles et de figuratif, mais j'ai senti que j'avais besoin d'autre chose.

Je me suis tournée vers la peinture à l'huile d'abord puis l'acrylique et les techniques mixtes.

A cette époque je peignais toujours des petits personnages, comme des ombres, dans mes toiles. J'avais beaucoup de mal à me détacher de ces personnages, malgré les conseils d'un critique d'art italien, qui m'avait dit "tu n'en as pas besoin, ils ne servent à rien"

Ensuite, petit à petit ils se sont évaporés et aujourd'hui on les retrouve subrepticement dans mes nouvelles oeuvres.



Vous avez une "belle plume", comment êtes vous arrivée à l'écriture ?
J'écrivais dans un magazine, et l'un de mes textes a été remarqué par une lectrice qui m'a recommandée à la rédaction du journal "Le Temps", pour lequel j'écrivais chaque semaine.

J'ai collaboré à plusieurs rubriques artistiques, ma spécialité, et désormais, j'anime la rubrique culturelle d'Id-Déco.



Et la sculpture ?

Je vais exposer chez B'chira Art Center, dans le cadre de l'événement "Nano art", ils m'ont sélectionnée pour une installation de petits personnages sculptés, le vernissage se tiendra le 12 janvier.


Vos autres projets pour 2013 ?


Je suis sélectionnée pour une biennale en France, et je participe à "La Crise" avec Efesto au mois d'avril, puis encore une autre exposition en France. Ce sera  plus figuratif, mais on retrouvera toujours le contraste entre la matière et le dessin.

 

Dessiner, peindre, c'est un don ? Au début c'est une envie, une sensibilité qui permet d'appréhender les choses autrement, et que l'on peut développer.

Le regard est très important, si on sait regarder les choses, on arrive à les interpréter et à les traduire aussi bien en peinture qu'en photo.

Si l'on a pas cette sensibilité, on peut copier, reproduire, mais je n'appelle pas ça de l'art. Sans elle, il est difficile de rendre une oeuvre créative.


et le travail ?
Il est aussi nécessaire, on peut acquérir la technique par les cours ou le travail individuel, mais ça ne suffit pas.

La maturité demande du temps et c'est une étape décisive.

Ensuite il est important d'arriver à faire reconnaître son style, c'est le plus difficile et c'est un aboutissement.


A quand une expo figurative ?


J'expose maintenant des peintures abstraites, mais je continue le figuratif, plutôt pour moi, je les expose peu, mais ce n'est pas exclu, toujours en conservant les contrastes très forts et les matières.

J'aime aussi la photo, peut-être que ça me permettra de mélanger peinture et photo, quelque chose de très graphique.


Quelle a été votre source d'inspiration pour "traces d'évasions" ?
On se sent un peu prisonnier avec la période d'incertitude que nous vivons aujourd'hui. Les prisonniers évadés, libérés, emprisonnés, les attentes et les désillusions, tout cela a un lien avec l'ambiance actuelle.

Ceci dit, il y a toujours un point de lumière, une lueur ... d'espoir.



Propos recueillis par Isabelle Enault (www.lepetitjournal.com/tunis.html) lundi 24 décembre 2012


EXPOSITION "TRACES D'EVASION"
Galerie Semia Achour

Jusqu'au 30 décembre


Nadia Zouari est :

. Membre de la Commission d'Achat du Ministère de la Culture 2011 - 2012
. Membre de l'Association Internationale des Arts Plastiques ? UNESCO.
. Vice présidente du Forum des Artistes Plasticiens de Mahdia - FAPM
. Membre de l'Association des Artistes Plasticiens sans Frontières
. Membre de l'Union des Artistes Plasticiens Tunisiens.- UAPT

Biographie complète



"Je me suis tournée vers la peinture à l'huile d'abord puis l'acrylique et les techniques mixtes"
logofbtunisie
Publié le 24 décembre 2012, mis à jour le 23 décembre 2012

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