Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Théo Belnou raconte son expatriation au Canada sur YouTube

Théo Belnou expatriation canadaThéo Belnou expatriation canada
Écrit par Alhéna Domela
Publié le 2 juin 2019, mis à jour le 3 juin 2019

Coup de pot ! Théo Belnou est tiré au sort parmi des milliers de candidats et obtient son visa PVT pour le Canada en 2016. A seulement 19 ans, le Français tente sa chance en tant que vidéaste à Montréal puis à Toronto. Son expatriation lui inspire une nouvelle passion : créer une chaine YouTube de voyage.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu t’infliges ça ? » : telles sont les questions qui résonnent dans l’esprit de Théo Belnou à son arrivée au Québec. Partir au Canada, c’est pourtant son idée. Une fois son BTS audiovisuel terminé, le jeune homme de 19 ans n’a pas de projets précis. Par l’intermédiaire de sa microentreprise, il tourne des spots publicitaires pour de grandes marques mais ce quotidien ne lui convient pas. Le vidéaste s’inscrit en décembre 2018 sur la longue liste de candidats pour un Programme Vacances Travail au Canada sans imaginer qu’en janvier, il décollerait. « C’était l’occasion pour moi de voyager, de partir à l’étranger et d’apprendre l’anglais. Je m’estime très chanceux d’avoir pu partir si vite », explique-t-il.

Théo Belnou expatriation canada

Très enthousiaste, Théo Belnou part sans se douter de toutes les difficultés qui l’attendent : « Les premières semaines ont été difficiles pour moi alors que dans ma tête, c’était facile : on prend un avion et on fait sa vie ». L’expatrié a pour ambition de travailler en indépendant à Montréal, comme il le faisait déjà en France. Mais il lui faut démarcher les entreprises : « C’était compliqué, je ne parlais pas bien l’anglais et je n’avais pas beaucoup d’expériences ». Le Français travaille alors par défaut pour une webtv. Dans ce pays à plus de 6000 kilomètres de la France, Théo souffre du manque de sa famille et de ses amis. Mais déterminé à réussir, il décide de tenter sa chance encore plus loin.

Tout recommencer à Toronto

 Toujours accompagné de son niveau d’anglais vacillant, Théo Belnou frappe à toutes les portes. Carte de visite en main, il espère trouver un emploi dans la ville de Toronto où l’industrie du film est en plein essor. Mais ses capacités linguistiques ne cessent de le rattraper : « Je n’arrivais pas à me faire comprendre. Par hasard, je suis arrivé devant un grand building. Il s’agissait de l’office national du film du Canada, option francophone. J’ai rencontré un producteur qui m’a offert ma première offre d’emploi et il est toujours mon client principal ».   

Théo Belnou expatriation canada

Grâce à cette opportunité, Théo Belnou repart de zéro. « J’ai dû tout reconstruire, encore. Il fallait que je trouve un hébergement, ce qui n’est pas facile à Toronto à cause de la crise du logement. Et puis j’ai dû recréer des relations sociales, c’est ce qui prend le plus de temps. Quand on fait ses études, c’est facile, mais quand on est expat et travailleur indépendant, c’est différent ! Il fallait aller rencontrer des personnes et faire en sorte de se sentir bien dans cet endroit d’où on ne vient pas ».

« Montrer d’autres facettes de l’expatriation au Canada »

Malgré toutes les difficultés à surmonter, Théo Belnou n’a pas été un instant déçu par son pays d’accueil. Charmé par sa beauté naturelle, il se souvient de son premier émerveillement : « Le premier mois, j’ai été faire du camping dans le nord du Québec, au bord du Saint-Laurent… Et j’ai vu des baleines passer. C’était fou de voir ça, surtout quand on arrive de Lille ! ». Passionné de photos, il créé une page Facebook, Le mouton migrateur, pour partager des images de son expatriation avec les internautes. Mais la vidéo, le tournage et le montage lui manquent. L’idée de créer une chaine YouTube lui traverse l’esprit : « J’étais inspiré par d’autres youtubeurs. Mais je trouvais que c’était un énorme investissement. Je devais créer ma vie avant, j’avais besoin de plus de stabilité. J’ai mis ça en suspens ».

 

En août 2018, Théo Belnou se lance enfin, avec une ligne éditoriale encore incertaine: « L’idée, c’était de répondre à toutes les questions que je m’étais posé avant de partir et une fois arrivé sur place. Je voulais traiter de ces sujets-là pour que les personnes qui veulent vivre la même expérience que moi n’aient pas les mêmes angoisses. Surtout pour les questions de visa ! Mais plus largement, j’avais envie de parler de ce pays et de montrer d’autres facettes de l’expatriation au Canada ».

YouTube, une activité rentable ?

Suivi par 1700 abonnés, le youtubeur est heureux de constater que de plus en plus de personnes s’intéressent à ses contenus. « Ce mois-ci, une vidéo à propos d’une fille qui vit sur un voilier depuis trois ans a particulièrement bien marché. J’ai gagné 550 abonnées en un mois alors qu’il m’a fallu quatre mois pour en gagner autant au début de ma chaîne », confie-t-il. Malgré ce récent engouement de la part des internautes pour sa chaîne YouTube, Théo Belnou garde les pieds sur terre : « Pour en vivre, c’est un énorme travail, un investissement de plusieurs années. Ça peut aller très vite comme très lentement. Pour l’instant, ça m’apporte  de la visibilité, des rencontres, mais rien financièrement ».

 

A la recherche de partenaires, Théo essaye de trouver des solutions plus viables pour continuer de travailler sur sa chaîne YouTube. En parallèle, le jeune expatrié se lance dans de nouveaux projets tels que la création d’un blog pour apporter des informations sur l’expatriation, le voyage mais aussi sur son métier. « Beaucoup de personnes veulent savoir comment apprendre mon métier. On me demande souvent comment je fais pour voyager autant… Je réponds qu’il y a des métiers qui s’adaptent mieux aux voyages que d’autres ! ». Déterminé à rester au Canada, le Français vient d’entamer des démarches pour devenir résident permanent et encourage les jeunes à vivre, au moins une fois dans leur vie, l’expatriation : « Ça nous permet d’évoluer rapidement, d’être confronté à la vie réelle. Humainement, c’est très riche et on passe par des tonnes de galères donc on apprend à se débrouiller. En bref, ça fait grandir ! ».

Flash infos