L'ancien ministre de la Défense, Shigeru Ishiba, a été élu à la tête du Parti libéral démocrate (PLD), le parti au pouvoir au Japon, ce vendredi. Il succédera ainsi à Fumio Kishida en tant que prochain dirigeant du pays. La victoire à l'élection du PLD conduit presque automatiquement à la fonction de premier ministre, car le parti détient la majorité à la chambre basse du Parlement.
M. Ishiba a surpassé Sanae Takaichi, ministre de la Sécurité économique, lors du second tour.
Carrière politique de Shigeru Ishiba
Né en 1957, Ishiba a grandi dans la préfecture de Tottori (la moins peuplée du Japon). Il a été membre de la Chambre des représentants depuis 1986, représentant la 1ʳᵉ circonscription de Tottori et a occupé plusieurs postes ministériels importants :
- Ministre de la Défense (2007-2008)
- Ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche (2008-2009)
- Secrétaire général du PLD (2012-2014)
Popularité et positionnement politique
Populaire auprès des électeurs japonais, il est moins apprécié par les parlementaires de son propre parti, ce qui a nui à ses précédentes tentatives de prendre la tête du PLD. Perçu comme ayant une attitude "juste et équitable", c'est ce qui semble avoir joué en sa faveur dans le contexte actuel de mécontentement envers le PLD pour ces élections de 2024 qui lui permettent enfin d'accéder au poste de premier ministre.
Il est considéré comme conservateur sur le plan fiscal et a promis de respecter l'indépendance de la Banque du Japon en matière de politique monétaire. Côté défense, il est vu comme un expert en politique de sécurité nationale et plaide pour un Japon plus affirmé, capable de réduire sa dépendance envers les États-Unis pour sa défense.
Il s'est opposé à l'utilisation accrue de l'énergie nucléaire par le passé, mais a récemment assoupli sa position.
Côté politique sociale, certains suggèrent qu'Ishiba adopte des positions relativement progressistes sur certaines questions, tout en restant dans le cadre général du PLD, un parti traditionnellement conservateur. Il semble adopter une approche plus ouverte et accessible que les autres membres du parti, utilisant les médias sociaux et YouTube pour communiquer directement avec le public sur divers sujets, y compris des questions comme la baisse du taux de natalité au Japon.