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Queens for a Cause : les queens de Tokyo s’engagent pour l’environnement

Un collectif de drag queens tokyoïte s’engage à sensibiliser et financer des causes environnementales par le biais de leur art ! Ce 25 novembre 2023 aura lieu la première soirée Queens for a cause : Global crisis. Lepetitjournal.com Tokyo a échangé avec Polaris, drag queen fondatrice de l’événement.

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Écrit par Steen
Publié le 7 novembre 2023, mis à jour le 28 novembre 2023

Dites-nous en un peu plus sur le projet Queens for a cause !

La performance du 25 novembre “Global Crisis”, mais aussi le groupe “Queens for a cause” en général veut sensibiliser le grand public à la cause environnementale. Nous voulons utiliser l’art du drag pour lever des fonds pour ce genre de causes.

Nous allons faire une série d’événements, chacun se concentrant sur diverses causes et diverses organisations spécifiques qui travaillent dans des domaines variés, mais pour ce premier événement, Global Crisis, nous faisons un don au Fonds de défense de l'environnement.

Toutes les recettes de l'événement leur seront reversées . Une cagnotte est également ouverte jusqu'à la date du spectacle.  Ainsi, les personnes qui veulent s'impliquer, mais qui ne pourront pas être présentes pour le spectacle peuvent aussi participer. En effet, de nombreuses queens ont des fans dans des pays très différents et aimeraient soutenir l’initiative, même sans pouvoir assister au show du 25 novembre.

J’aimerais vraiment que cet événement soit perçu comme un effort de groupe impliquant non seulement tous les artistes, mais aussi les organisateurs, le public, pour atteindre cet objectif commun.
 

Qui est l'équipe derrière le projet ? 

À la base c’est une collaboration entre moi, Polaris et Stefani St-Sl*t. Je voulais faire un événement comme ça depuis longtemps mais c'est beaucoup de travail. J’en parlais avec elle, et il se trouve qu' elle fait partie d'une “Drag House” ou “famille” de drag queens (groupe d’artistes de Drag qui s’assossient) et qu’elle est impliquée dans l'organisation de tous leurs événements. Elle avait donc déjà de bonnes compétences en la matière. Queens for a cause est un peu ma création et c’est Stefani qui m’a guidée pour que cela se réalise.

Et ensuite vous êtes parti à la recherche d’autres drag queens du Japon qui accepteraient de participer à l’événement ?

Une fois que nous avons réservé l’endroit pour la soirée et que nous avons décidé d’une date, nous avons contacté environ une quinzaine de queens locales pour savoir qui serait intéressé et disponible. 

Je voulais m'assurer qu'elles étaient prêtes à s'engager vraiment dans ce spectacle. Je voulais qu’elles aient largement le temps de créer, de répéter, etc.
Il n’était pas question de proposer simplement des performances déjà montées et jouées les unes à la suite des autres sans cohérence. Nous voulions qu’il y ait un vrai travail collaboratif entre les différentes artistes et ce genre de chose demande du temps de préparation. 
 

 

Savez-vous déjà quel genre d’événement pourrait suivre après la nuit Global Crisis ?

Oui ! Nous avons déjà réservé la salle pour un deuxième spectacle en janvier, je ne connais pas encore la date, nous allons déjà nous concentrer sur le premier show. Cette fois nous cherchons une association à but non lucratif à laquelle faire un don en rapport avec la conservation de l'Arctique, que ce soit la faune ou la préservation de la glace.
 

Est-ce la première fois au Japon qu'un collectif de drag queens fait ce genre d'événement pour collecter des fonds pour une cause qui n'est pas liée à la communauté LGBTQ+ ? 

À ma connaissance, oui. Bien sûr les drag queens seront toujours connectées à la communauté LGBTQ+ dans tout ce qu’elles font et c’est important que nous soyons actives également à ce niveau là. Donc beaucoup de groupes choisissent de faire des dons pour des causes relatives à cette communauté. 

Personnellement, la cause environnementale me tient particulièrement à cœur et je pense que cela devrait concerner les personnes LGBTQ+ parce que cela concerne tous les humains en général.

Je pense que notre communauté spécifiquement à une histoire forte liée à l’activisme, que nous sommes forts et capables de faire bouger les choses lorsqu’elles nous passionnent. Je pense que tout le monde devrait être passionné par ce sujet donc pourquoi ne pas mobiliser notre communauté sur ce sujet ?

Est-ce que vous vous êtes également inspirée du travail que d’autres queens auraient fait dans d'autres pays?

Il y a des queens sur les réseaux sociaux qui utilisent le drag pour parler de causes environnementales ou d’autres problèmes sans rapport direct avec la communauté LGBTQ+. Voir ce genre de contenus, même si ce n’est pas le même genre d’engagement aide à se sentir légitime pour monter un projet plus grand. 

Pensez-vous que l'événement sera un succès ? 

Pour ce premier spectacle, nous avons déjà annoncé le nom des queens qui seront présentes, comme Kosmic Sans, Mia Scandals, etc. Nous avons neuf queens qui viennent toutes de différentes scènes de Tokyo, qui amènent leur propre public. Je pense que ce sera vraiment utile, au moins pour ce premier événement, pour intéresser les gens.

Beaucoup de queens que nous avons approchées pour la première fois à propos de l'événement étaient très enthousiastes à l’idée d’impliquer encore d'autres groupes et d'autres personnes avec lesquels ils travaillent déjà pour nous aider à obtenir divers sponsors ou dons. 

Nous n’avons pas cherché à contacter des médias grand public pour le moment. Nous avons des partenariats avec des personnes de Ni-chome et les organiseurs de l’Opulence Show. Pour l’instant nous devons surtout produire un excellent spectacle ! La réaction aidera à nous propulser encore plus loin pour les spectacles suivants.

queens tokyoites
Les queens Tokyoites aux multiples facettes

 

Voulez-vous nous parler un petit peu de vous ?

J’ai commencé le Drag il y a très longtemps, avant de déménager au Japon, mais quand je suis arrivée ici il y a 10 ans, en 2013, ça n'avait pas de sens d’emmener avec moi tous mes costumes, mes accessoires, tout ce qui me permettait de faire du drag.
Je m’en suis donc débarrassée, j'ai déménagé ici et j'ai commencé une nouvelle vie.
Je pense que c'est quand les bars ont commencé à rouvrir après le Covid que les drag queens ont commencé à être plus populaires à Tokyo et que j’ai replongé dedans. Je me produis régulièrement, mais ces derniers temps je me concentre avant tout sur mes projets comme Queens for a cause.

 

Merci à Polaris et merci à l’initiative Queens for cause ! Vous pouvez faire un don juste ici, ou prendre vos places pour la soirée Global Crisis ici ou dans la partie Agenda du journal !

 

Image de couverture par Eloise Fabre





 

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