

Le mont Fuji, qui entrera au patrimoine mondial de l'Unesco ce mois-ci, est de plus en plus fréquenté chaque année et des inquiétudes commencent à apparaître au sujet de sa propreté et de sa conservation. L'ascension deviendra donc payante dès l'été 2014 et pourrait atteindre des sommes importantes. Certains experts parlent déjà de 7.000 yens de frais d'entrée
L'ascension de la mythique montagne, aujourd'hui gratuite, est devenue au fil des ans un pèlerinage populaire parmi les Japonais et les touristes étrangers. En 2012, près de 318.000 personnes ont gravi le volcan endormi, symbole du Japon, haut de 3.776 mètres. De plus, 95 % de ces visiteurs tentent l'ascension en l'espace de deux mois, pendant la période d'ouverture de juillet et août. Cette fréquentation phénoménale affecte la propreté de la montagne, qui se retrouve jonchée de déchets toujours plus nombreux. Les préfectures de Yamanashi et Shizuoka, qui se partagent le parc national du mont Fuji, ont décidé le mois dernier, pour enrayer la fréquentation, de rendre son ascension payante dès l'été 2014. Le coût n'a pas encore été déterminé, mais plusieurs estimations ont déjà été faites.
Une ascension qui reviendrait cher
Une étude préliminaire afin de déterminer quelle fourchette de prix permettrait de diminuer le nombre de touristes effectuant l'ascension chaque année, et donc de limiter l'impact sur l'environnement, a été conduite par Koichi Kuriyama, professeur en économie de l'environnement à l'université de Kyoto. Il a analysé et quantifié la relation entre le nombre de visiteurs, le temps et le coût éventuel, en y ajoutant les estimations du nombre de grimpeurs en plus chaque année. Selon ses estimations, un tarif de 500 yens (4 euros) diminuerait de 2 % le nombre de visiteurs, et un tarif de 1.000 yens (8 euros), de 5 %. Néanmoins, les apprentis montagnards seraient quand même plus nombreux sur le mont Fuji que les années précédentes, au vu de la fréquentation croissante. Pour le professeur Kuriyama, « un tarif minimum de 7.000 yens (54 euros) par visiteur serait nécessaire » pour atteindre le même nombre de touristes qu'en 2012. Une taxe d'entrée de 10.000 yens (77 euros) réduirait de 90 % le nombre de visiteurs, et pourrait permettre d'enrayer efficacement la fréquentation. Toutefois, Koichi Kuriyama précise que ce sont seulement des estimations et que le tarif seul ne peut déterminer le nombre de visiteurs. Il explique également qu'un petit prix, à défaut de stopper la sur-fréquentation, pourrait quand même être utile à la préservation de l'environnement et à la prévention des accidents. Le célèbre adage japonais disant : "Celui qui gravit le mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou", pourrait donc bientôt s'appliquer aussi au porte-monnaie.
Damien Corneloup (http://www.lepetitjournal.com/tokyo) mardi 11 juin 2013
| Le Mont Fuji en quelques dates 663 : Première ascension connue du mont Fuji, par un moine bouddhiste anonyme. XVe siècle : Le volcan sacré se popularise dans les arts japonais. 1707 : Dernière éruption du mont Fuji, suite au grand séisme de Hoei. 1831 : Publication des célèbres « 36 vues du mont Fuji » par le peintre Hokusai. 1860 : Rutherford Alcock, premier diplomate britannique au Japon, devient le premier étranger à gravir le mont Fuji. 1868 : Avec l'avènement de l'ère Meiji, les femmes ont enfin le droit de monter au sommet de la montagne. Son caractère sacré leur en a interdit l'accès pendant plusieurs siècles. 2012 : record de fréquentation avec 318.000 grimpeurs en un an. 2013 : Le mont Fuji devrait entrer en juin au patrimoine mondial de l'Unesco. Des études sur la chambre de magma de la montagne démontrent qu'une éruption pourrait avoir lieu dans les années à venir, 300 ans après la dernière, et pourrait provoquer l'évacuation de 576.000 personnes. 2014 : L'accès au sommet devrait être payant. (http://www.lepetitjournal.com/tokyo) mardi 11 juin 2013 |











