FUKUSHIMA - Quand un simple vélo recyclé facilite la vie des sinistrés

Relogés dans des habitations préfabriquées souvent bâties dans les hauteurs et dans des lieux difficiles d'accès, les sinistrés du séisme et tsunami du 11 mars dernier font face à de nombreuses difficultés pour se déplacer. Toutefois, plusieurs initiatives visent à recycler et envoyer dans la région de Tohoku les milliers de vélos abandonnés chaque année à Tokyo
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A Tokyo, des dizaines de milliers de bicyclettes sont abandonnées chaque année, dont une partie sont recyclables (Photo d'illustration DR)

Les sinistrés du séisme et du tsunami du 11 mars jugent inconfortables les habitations préfabriquées dans lesquelles ils sont relogés, mais un simple vélo peut grandement leur faciliter la vie. A Minamisanriku ou Ishinomaki, dont les flancs marins ont été balayés par la vague géante, les habitations temporaires ont été bâties dans les hauteurs, là où le risque de tsunami est nul. "Les logements proposés sont bien faits en apparence, mais leur localisation est parfois si peu pratique que certains ont refusé d'y être hébergés", explique Virginie Mens, une Française qui réside depuis plusieurs années à Ishinomaki.

Des tâches quotidiennes rendues difficiles 
Eloignés des commerces, centres administratifs et entreprises, certains de ces lieux sont inaccessibles sans voitures, dont beaucoup ont été emportées par la déferlante. Face au calvaire des sinistrés, quelques initiatives simples contribuent à rendre l'existence moins pénible.
A Tokyo, un magasin de vélos, Ogiyama, collecte depuis plusieurs mois des bicyclettes usées qu'il répare et livre par camions entiers dans les régions ravagées. "Même si les personnes ne peuvent pas monter jusque chez elles en pédalant, le simple fait d'avoir un vélo avec un panier pour rapporter des courses peut les aider", explique le patron de la boutique, Ichitaro Komine. "Certains de nos clients originaires de Fukushima (une des trois préfectures les plus affectées) nous ont demandé si nous n'avions pas des vélos à donner", raconte-t-il. "Nous avons donc commencé en avril à récupérer des engins au rebut et à les réparer, gratuitement bien sûr", poursuit-il, assurant que tous les vendeurs et mécaniciens de la boutique, soit 27 salariés, se sont prêtés de bonne grâce à ce travail supplémentaire à but humanitaire.
Un premier convoi est parti en juin avec une quarantaine de bicyclettes. "La deuxième fois, pour recueillir un plus grand nombre de vélos, le double, nous en avons parlé aux fédérations de cyclistes, aux gérants d'immeubles et à des autorités locales", précise M. Komine. Une troisième campagne est en préparation et la cargaison doit partir d'ici au mois de novembre, avec une centaine de vélos espérés, soit trois camions remplis.

Recycler et utiliser les vélos abandonnés
Des dizaines de milliers de bicyclettes sont abandonnées chaque année sur les trottoirs de Tokyo, dont une partie sont recyclables. Pour peu qu'elles soient remises en état, elles pourraient faire le bonheur d'adultes et enfants qui ont tout perdu, souligne M. Komine. Pour les personnes âgées et quasi invalides, d'autres solutions apparaissent toutefois plus utiles. Les chaînes de supérettes multiservices (konbini) ont par exemple construit des magasins provisoires près des nouveaux lieux d'habitation, petites boutiques où l'on trouve le minimum nécessaire de jour comme de nuit.
Le groupe Seven & I s'est par ailleurs associé à l'opérateur de télécommunications NTT pour mettre en place des ardoises à écran tactile dans ces maisons préfabriquées, afin de permettre aux habitants de faire des achats via un service internet simple d'emploi. Des dizaines de milliers d'articles sont proposés. Pour 30.000 d'entre eux, "les livraisons sont effectuées dans les trois heures suivantes si la commande est passée avant 15 heures", assure Seven & I, géant de la distribution qui dispose d'un énorme réseau logistique dans tout l'archipel. Des "konbini ambulants" circulent également dans certaines zones en partie dévastées mais où résident encore des habitants qui n'ont pas trouvé refuge ailleurs
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html avec AFP) lundi 10 octobre 2011

117 milliards d'euros supplémentaires pour le Tohoku
Le gouvernement japonais a validé vendredi une troisième rallonge budgétaire de 12.000 milliards de yens (près de 117 milliards d'euros) pour financer la reconstruction des zones dévastées par la catastrophe naturelle du 11 mars et relancer l'économie. Ces dépenses nouvelles, que le parlement doit encore approuver, s'ajoutent à quelque 6.000 milliards de yens (58 milliards d'euros) déjà débloqués pour deux premières rallonges. Les trois quarts de cette nouvelle enveloppe serviront à financer la reconstruction du Tohoku. Des subventions seront aussi accordées aux entreprises s'installant dans la région, dans le cadre des sommes prévues pour aider les sociétés japonaises à supporter l'impact négatif de la récente flambée du yen. Des moyens seront également octroyés pour la remise en état des zones ravagées par les typhons en septembre. Dans l'immédiat, l'essentiel de la troisième rallonge sera financé par l'émission de bons du Trésor, ce qui va aggraver l'endettement déjà colossal de la troisième puissance économique mondiale. Des impôts touchant les particuliers et les entreprises vont toutefois être augmentés de façon "temporaire" pour collecter 9.200 milliards de yens sur dix ans, selon les prévisions du pouvoir, afin de rembourser rapidement une partie de ces nouvelles obligations. Pour obtenir l'aval du parlement sur ces mesures, la majorité va devoir négocier avec l'opposition de droite, qui contrôle le Sénat et peut bloquer des projets de lois indispensables à la mise en application du budget.
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html avec AFP) lundi 10 octobre 2011