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DECOUVRIR LE JAPON - Itsukushima, temple onirique reliant le monde des hommes à celui des dieux

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 2 juin 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

 

Itsukushima, l'île où hommes et dieux coexistent abrite un sanctuaire millénaire. Admis au patrimoine mondial de l'UNESCO, ce site fait partie des trois plus beaux paysages du Japon avec Matsushima et Amanohashidate
 
Le sanctuaire d'origine fut bâti vers la fin du 6ème siècle. Toutefois comme souvent dans ce pays malmené par les éléments, le temple a été endommagé et détruit plusieurs fois. Le bâtiment vermillon que les touristes viennent admirer aujourd'hui date quant à lui du 13ème siècle. Bien qu'il soit bien souvent à l'épreuve des eaux, un travail de préservation constant et attentif fait que le temple qui se dresse aujourd'hui est presque le même que celui que la cour impériale de l'époque d'Heian visitait.
 
Un temple flottant sur les eaux
Suivant les marées, le temple semble émerger du sable ou bien flotter sur les eaux. S'il a été construit sur une surface aussi versatile, c'est parce que l'ile de Itsukushima est considérée en elle-même comme sacrée. La demeure des dieux ne devait pas être souillée par l'empreinte de l'homme. Aujourd'hui, cet interdit est levé et de nombreux touristes en profitent chaque année pour fouler de la plage de sable sur laquelle s'élance le temple. Toutefois, l'île conserve certaines de ses anciennes propriétés sacrées. Il est entre autre interdit d'y donner naissance ou d'y être enterré. On ne peut pas non plus couper un arbre de la forêt verdoyante du Mont Isen qui s'étend derrière.

L'art pour célébrer le sacré
Le temple accueille la plus ancienne scène de théâtre de Nô. Ce style de théâtre traditionnel au Japon se reconnaît par ses pantomimes dansés et ses textes versifiés. Originellement joué pour les grands seigneurs, ce spectacle s'est, à l'instar de l'île, ouvert aux grand public qui peut désormais assister neuf fois par an aux représentations dans la salle du temple. Ce dernier perpétue également un autre divertissement autrefois réservé aux grands seigneurs, les spectacles de danse de Bugaku dont les représentations prennent parfois place dans le hall des purifications.

Temple d'eau et de lumière
Outre son architecture, le sanctuaire d'Itsukushima est aussi le refuge de traditions passées. Le festival de Kangen qui aura lieu le 20 juillet cette année a été célébré pour la première fois 800 ans plus tôt à la demande de Taira no Kiyomori, le commanditaire du sanctuaire. Le Kangen, une forme de divertissement musicale de l'époque feudal du Japon est alors jouée sur les bateaux qui, passant par le Torii, rejoignent plusieurs temples situés sur la baie d'Hiroshima. Les grands feux d'artifice de Miyajima, dont le fracas des feux se conjugue aux murmures des vagues, projettent un éclairage éclatant sur la beauté des lieux. Le vermillon, couleur associée au soleil pour les Jjaponais, qu'arbore le temple contrastant avec le bleu de l'eau qui le porte fait du temple d'Itsukushima une des visions les plus magnifiques du Japon.
Océane Cornevin (http://www.lepetitjournal.com/tokyo) vendredi 3 juin 2016

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Publié le 2 juin 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

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