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ERDIPA WIRENGJURIT - Sur les pas de James Nachtwey

Écrit par Lepetitjournal Téhéran
Publié le 2 octobre 2016, mis à jour le 4 octobre 2016

Né à New-York, ayant passé la plus grande partie de sa vie entre l'Indonésie et la Suisse, Erdipa Wirengjurit  un étudiant et photographe amateur indonésien et francophone résidant en Iran nous a parlé de son expérience atypique et de ses projets.

Depuis combien de temps et quelles sont les raisons qui vous ont amené en Iran ?

Je vis en Iran depuis 2012, cela fait à peu près 4 ans maintenant. Après avoir fait une partie de mes études à Genève, j'ai décidé de rejoindre ma famille en Iran car mon père occupait à ce moment le poste d'ambassadeur d'Indonésie. C'était pour moi l'occasion de découvrir un pays et une culture inconnue pour moi. J'étudie les Sciences Politiques à l'université de Téhéran sur un cursus de 4 ans.

 Quelle était votre opinion en arrivant sur place ?

En arrivant ici, j'ai été très étonné par le décalage entre ce que je savais de l'Iran par rapport aux médias et la réalité. J'étais sceptique en arrivant, je pensais que l'Iran était similaire à ses voisins, l'Irak, l'Afghanistan mais j'ai découvert très rapidement que j'avais été dupé et que le pays était  plus une « Suisse du Moyen-Orient » que le pays qu'on avait voulu me représenter.

Quel est votre ressenti après 4 ans ici ?

C'est un pays fabuleux, je vais de découverte en découverte à chacun de mes déplacements et j'essaye d'immortaliser ces moments avec mes photos. Les gens sont très chaleureux, il y a un niveau de service et de politesse extraordinaire.

Et le ou les cotés négatifs ?

La bureaucratie sans aucun doute, que ce soit au niveau universitaire ou purement administratif, l'Iran se modernisant doit selon moi, accorder une importance particulière à ce problème et simplifier certaines procédures encore très lourdes.

En tant qu'Indonésien, comment avez-vous été accueilli et quels sont les rapports entre les deux pays?

Au départ, les Iraniens n'étant pas habitués à voir des étrangers déambuler chez eux, pouvaient me confondre avec d'autres nationalités d'Asie. Une fois la confusion passée, j'ai reçu un accueil chaleureux et un intérêt pour mon pays. L'Iran et l'Indonésie sont les deux plus grands pays musulmans dans le monde, j'ai été accueilli comme un frère.

Les relations entre l'Iran et l'Indonésie sont bonnes, les deux pays font partie du mouvement des pays non alignés (NAM) et l'Indonésie a joué un rôle de médiation sur une partie des discussions sur les accords nucléaires. Ce sont des relations stables et amicales.

 Comment avez-vous vécu votre apprentissage de la langue ?

J'ai suivi un cursus intensif de 10 mois à l'Institut Dekhoda à Téhéran, une superbe expérience pendant laquelle j'ai pu me familiariser avec la langue persane et au final avoir un niveau suffisant pour poursuivre mes études en sciences politiques à l'université de Téhéran et vivre mon quotidien en Farsi.

Quels sont vos loisirs ?

La photographie bien évidemment et je fais partie d'un groupe de rock que nous avons monté au sein de l'Ambassade d'Indonésie qui s'appelle « Untitled Band », je suis batteur et nous jouons un répertoire international et Indonésien pour des évènements privés. Je pratique également la randonnée sportive, l'escalade et le snowboard.

Par rapport à la photographie, comment vous est venu cette passion ?

La photographie est un domaine qui m'intéresse depuis longtemps. J'ai eu la chance d'avoir été initié par mon père qui lui-même partage la même passion que moi. Il a, à titre personnel, organisé des expositions à Téhéran et publié un livre « Iran Lovely people ».

Quel est votre plan de carrière ? Allez-vous suivre la voie diplomatique ou vous orientez-vous vers un autre domaine ?

Je pense à faire une carrière diplomatique à l'ONU. Parlant 5 langues (l'anglais, le francais, le bahasa indonesia, le persan et l'allemand)  je pense que je serai utile pour représenter mon pays l'Indonésie. J'ai eu une formation de longue durée en ayant vécu avec un diplomate qui a su me transmettre la passion qui l'a lui même animé.

Au sujet de la photographie, comment envisagez-vous les choses ?

J'apprécie beaucoup le travail de James Nachtwey, qui a suivi comme moi un cursus en sciences politiques avant de devenir photographe professionnel. Je pense que le fait d'avoir un rapport la science politique donne une perspective tout à fait particulière au métier de photographe. C'est un photographe de guerre qui sur le terrain, apporte une vision spéciale, j'ai un intérêt personnel pour l'armée et je souhaite explorer ce domaine si j'en ai la possibilité.

Pour le moment, je visite l'Iran de long en large et mon ambition est de découvrir l'ensemble du pays et de réaliser un travail de photographie complet.

Je suis également retourné en Indonésie cette année et j'ai commencé un travail personnel de photographie à Bali  et Java notamment, c'est un travail de plusieurs années car mon pays est très vaste et mérite qu'on s'y intéresse sur le long terme car je suis très attaché à mes racines.

Mikael Setti (www.lepetitjournal.com/teheran) lundi 3 octobre 2016

Erdipa Wigenjurit nous fera partager ses photographies à partir du 5 octobre sur le site lepetitjournal.com/teheran, dans la rubrique intitulée « Chronique d'un photographe »  qui présentera chaque mercredi des photographies inédites de l'Iran avec un thème par mois. Au mois d'octobre  vous découvrirez  « Between the Lines », une série de photos dans des endroits insoupçonnés.

logofbteheran
Publié le 2 octobre 2016, mis à jour le 4 octobre 2016

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