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LE CAFE OU LA "MAISON DE THE" - Aux frontières du traditionnel et du moderne

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Écrit par Lepetitjournal Téhéran
Publié le 26 août 2017, mis à jour le 15 janvier 2018

Alors qu'il y a près de 500 ans, à l'époque Safavide, les premiers ghahvehkhâneh (maisons de café) étaient le lieu de rencontre par excellence des hommes de différentes catégories professionnelles se réunissant pour parler affaires écouter les conteurs d'épopées, les cafés iraniens dans leur déclinaison moderne sont bien plus proches des cafés européens et plus particulièrement français.

C'est le Café Naderi se trouvant sous l'hôtel du même nom qui est le parrain de tous les cafés modernes de la capitale iranienne. Ouvert dans les années 60 dans l'avenue Jomhouri, ce café dans le style parisien était le repère des intellectuels iraniens très inspirés de l'atmosphère intellectuelle française de l'époque. Aujourd'hui, bien que toujours ouvert et n'ayant pas changé d'apparence, ce monument de la culture populaire a perdu de sa popularité face à la prolifération de ses pairs.

   Les quartiers centraux se trouvant au nord et au sud de l'avenue Enghelab, l'artère principale du centre culturel de Téhéran, non loin de l'Université des Arts et de l'Architecture, foisonnent de dizaines de cafés où se réunissent les étudiants de ce quartier populaire. L'un des plus célèbres, le Café Godot où l'on peut voir sur les murs les photos de Samuel Becket, est le rendez-vous des passionnés et des nostalgiques de la philosophie existentielle de Sartre et de la littérature de l'absurde.

   Les quartiers se trouvant au nord de Téhéran regorgent également de cafés, mais dans un autre style. Menus plus chers, décors plus clinquants, les cafés du nord attirent la jeunesse plus aisée de ces quartiers qui remplissent leurs après-midis sur de la musique lounge avant de s'évanouir le soir sous la peau de la ville.

Face à ces modernes, les plus traditionalistes fréquentent les chaïkhâneh (maisons de thé) où l'on sert le ghelyun (narguilé) et le thé. Parsemées dans toute la ville, les maisons de thé les plus puristes sont réservées aux hommes et un code de conduite sévère y fait loi. Il n'est pas bon d'y rire trop fort ou d'hausser la voix; quiconque contrevient aux règles est rapidement remis à sa place par des haussements de sourcils soutenus par des regards persans de travers en harmonie avec les barbes et les moustaches !

   Si ces deux hauts-lieux de socialisation ne satisfont pas votre curiosité culturelle, il reste les ghahvehkhâneh où vous pourrez déguster votre thé, fumer votre ghelyun et apaiser votre faim à moindre frais avec une omelette en étant collé à votre voisin de table qui ne daignera pas vous jeter même un seul regard tant il sera absorbé dans son téléphone portable.

 (www.lepetitjournal.com/teheran) mardi 30 août 2016

 

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Publié le 26 août 2017, mis à jour le 15 janvier 2018

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