En cette rentrée 2018, les deux institutions culturelles Kulturhuset et Fotografiska mettent la photographie française à l'honneur. A partir du 7 septembre la maison de la culture met en place une exposition inédite du photographe français Robert Doisneau alors que le musée de la photographie présente le travail de la photographe Noémie Goudal.
Robert Doisneau à Kulturhuset : la nostalgie de Paris et sa banlieue s’installe à Stockholm
Pour la première fois en Suède, l’exposition Robert Doisneau – The poet of the Paris suburb mettra le photographe français à l’honneur à Kulturhuset. Ainsi, du 7 septembre au 25 novembre 2018, tous les curieux pourront venir découvrir ou redécouvrir cet artiste symbole de la vie à la française.
Un photographe de la vie
Quand on pense à Robert Doisneau, on voit des images en noir et blanc, pleines de vie qui mettent toujours en scène des personnes, des relations, du mouvement humain. Celui qui voulait vivre "n’importe où si ce n’est pas trop loin de ceux qui rient des mêmes choses que [lui]"a vu le jour dans une famille petite-bourgeoise de la banlieue parisienne, en 1912. Après avoir étudié la lithographie, dessiné sur des étiquettes pharmaceutiques ou encore travaillé dans le service publicité de Renault, Robert Doisneau devient finalement photographe indépendant.
Alors que la guerre a brutalement ralenti ses ambitions, c’est dans cette ambiance particulière d’après-guerre qu’il trouvera sa si célèbre inspiration qui verra naître ses plus grands succès, à l’image du Baiser de l’Hôtel de Ville, photographié en 1950 à Paris. Robert Doisneau est un photographe de l’instant, du quotidien. Il n’est pas un grand adepte des mises en scène très travaillées mais plus de cette vie à Paris et sa banlieue qui passe devant lui furtivement et qu’il se permet de capturer avec intimité. Grand esprit indépendant, amusé et bienveillant, Robert Doisneau laissera derrière lui en 1994 quelques 450.000 négatifs.
Une exposition qui met en scène Paris mais surtout sa banlieue
Au cours de sa carrière, Robert Doisneau a choisi plusieurs décors différents. On retrouve ainsi des clichés allant de l’Alsace de 1945, à un week-end à la campagne en passant par l’Auvergne et les transhumances ou encore de mythiques ateliers d’artistes comme Picasso, Utrillo voire Fernand Léger. Mais, le photographe est né et a évolué à Gentilly, dans le Val-de-Marne. Il habitait donc la banlieue, et il l’aimait. Il a donc décidé de donner aussi un visage à cette face cachée de la région Ile-de-France, qui est si souvent ignorée au profit des dorures parisiennes.
Kulturhuset a donc fait le choix de mettre aussi en avant ce Robert Doisneau de la banlieue, son élément favori, si loin des cartes postales parisiennes. Une œuvre poétique, qui révèle avec une douce lumière la réalité de la vie en banlieue au milieu du 20e siècle.
Informations pratiques : Entrée gratuite jusqu'à 25 ans
Où : Kulturhuset, Galleri 3
Horaires : Du 7 septembre au 25 novembre 2018
Lundi de 15h à 18h (entrée gratuite)
Mardi à vendredi de 11h à 18h
Samedi et dimanche de 11h à 17h Plus d’informations sur le site de Kulturhuset.
Noémie Goudal, l’art de l’illusion à Fotografiska
Du 7 septembre au 18 novembre 2018, le musée Fotografiska présente la photographe française Noémie Goudal. L’exposition Stations permettra au grand public de découvrir l’art de l’illusion que maîtrise parfaitement la photographe. Une véritable immersion dans un univers particulièrement transportant.
Une artiste complète
Née en 1984 à Paris, Noémie Goudal est une artiste complète qui vit son art entre Londres et Paris. Issue d’une famille d’artistes, elle est diplômée du Royal College of Art de Londres et a déjà présenté plusieurs expositions personnelles partout dans le monde : The Finnish Museum of Photography, FOAM Museum of Amsterdam, Fotomuseo en Colombie ou encore au Bal à Paris. Elle a aussi remporté plusieurs prix comme le Prix HSBC pour la Photographie à Paris et elle est aussi résidente à la Cité des Arts de Paris.
Noémie Goudal propose dans ses œuvres une diversité incroyable. En effet, elle relie la photographie à l’art plastique et à la transformation de matières. Ainsi, elle ne pratique pas la photographie au sens classique du terme. Noémie Goudal n’est pas spectatrice derrière l’objectif, elle n’est pas de ceux qui capturent l’instant ; elle est actrice et créatrice de l’image. Ainsi, elle prend en photo des œuvres qu’elle crée elle-même et ne se laisse pas surprendre par l’inattendu, à la manière d’un photographe de rue. Admirer l’art de Noémie Goudal, c’est se plonger véritablement dans son imaginaire, dans son univers.
Une exposition immersive
À l’image de sa collection Observatoires, les œuvres de Noémie Goudal sont comme des ilots d’imagination pure. Ils flottent par delà les murs et offrent au visiteur un voyage vers un inconnu illusoire.
L’artiste n’est pas une adepte de Photoshop ou des logiciels qui permettent de rendre tout parfait. Noémie Goudal préfère construire ses œuvres dans le monde réel. Ainsi, à l’image, on retrouve toutes les nuances et imperfections des structures que l’informatique ne pourrait reconstituer. L’artiste mélange ainsi les arts et la photographie représente donc « le petit clic-clac qui vient tout à la fin ».
Avec sa collection Southern Light Stations, Noémie Goudal présente des œuvres inspirées du cosmos. L’artiste utilise de simples disques et des jeux de lumières qui, avec la photographie finale, se transforment en astres, en éclipses ou autre entrechoquements de planètes. L’illusion est presque parfaite, et le visiteur est baigné dans un univers imaginaire particulier.
Noémie Goudal manipule à la perfection le réel afin qu’il devienne une véritable nourriture pour son monde chimérique.
Informations pratiques :
Où : Fotografiska,
Horaires : Du 7 septembre au 18 novembre
Dimanche à mercredi de 9h à 23h
Jeudi à Samedi de 9h à 13h
Plus d’informations sur le site de Fotografiska.
Sarah Ziaï, 07 septembre 2018