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APPRENDRE LE SUÉDOIS – Assimil vs Le suédois en vingt leçons

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Publié le 5 septembre 2016, mis à jour le 6 septembre 2016

 

Le manuel de langue est le compagnon essentiel de tout apprenant. Il convient donc de le choisir soigneusement. Pour le suédois, deux ouvrages dominent le marché francophone : Le suédois sans peine (méthode Assimil) de William Fovet, et Le suédois en vingt leçons de Lena Poggi et Jean Renaud, publié par Ophrys.

Les points communs

Le niveau visé est similaire : le B2 du CECRL et 2000 mots de vocabulaire pour Assimil, contre 2500 mots et la capacité « de s'exprimer correctement et de comprendre des textes de difficulté moyenne » pour 20 leçons. Les deux méthodes s'ouvrent sur une description détaillée du système de prononciation suédois et peuvent se travailler avec le livre seul ou complété d'enregistrements audio. On recommandera fortement ces derniers, indispensables pour l'apprentissage de la prononciation et de la compréhension orale.

Les différences

? La méthodeAssimil, plus connue et visuellement plus attrayante, requiert un investissement financier non négligeable, notamment en ce qui concerne le support audio : le livre coûte 24,90 ?, mais il faut compter 69,90 ? pour le pack complet. Plus abordable, le livre et le CD de 20 leçons coûtent chacun 17 ?, mais en optant pour des fichiers mp3 à télécharger, on arrive à un total de 29 ?.

?  Le suédois sans peine (méthode Assimil) comporte 100 leçons, agrémentées d'un appendice et d'un index grammaticaux et de plusieurs lexiques (suédois <> français). Les annexes de 20 leçons sont en revanche moins fournies : un index grammatical, un tableau des verbes irréguliers et forts et un lexique suédois > français. L'absence de lexique français > suédois est un vrai manque dès lors qu'on cherche à pratiquer la production écrite et/ou orale.

Le suédois sans peine (méthode Assimil)

Chaque leçon est composée d'un dialogue et de sa traduction, d'indications phonétiques, de notes expliquant points de grammaires et curiosités de la langue et de deux exercices (version et phrases à trous). C'est court, presque homéopathique, mais progressif. Cette structure très cadrée est idéale pour les débutants. Ils sont ici guidés pas à pas, et accompagnées par l'auteur dans de petits textes où sont distillés anecdotes culturelles et encouragements. Les illustrations et les textes font preuve d'un humour un peu potache, mais le vocabulaire enseigné n'est pas toujours très pertinent (« bossu » ? puckelrygg ? dès la leçon 9 par exemple). À raison d'une leçon par jour, on termine le livre en un peu plus de trois mois. Si l'on acquiert de solides bases, il est cependant irréaliste d'espérer atteindre un vrai niveau B2 en un tel laps de temps en s'appuyant uniquement sur ce manuel.

Le suédois en vingt leçons

Le suédois en vingt leçons est plus impersonnel et moins intuitif. Chaque leçon propose un texte (d'une demi-page à une page et demie en moyenne) dont la difficulté augmente rapidement. Si un tableau présente le vocabulaire de la leçon, les textes ne sont en revanche pas traduits. Les points de grammaire sont expliqués sans nécessairement faire le lien avec le texte présenté, mais à grand renfort d'exemples. Les exercices sont plus nombreux et variés que dans la méthode Assimil, et les solutions présentées en fin d'ouvrage, ce qui évite la tentation de « tricher ». On appréciera la variété des textes, mêlant narration et dialogue, offrant même un exemple de lettre et de carte postale.

Les leçons étant ici beaucoup plus denses que chez Assimil, on peut suggérer d'en travailler une par semaine, ce qui permettrait de finir les vingt en quatre mois et demi environ.

 

En résumé

 

Le suédois sans peine (Assimil)

Le suédois en 20 leçons

Les plus

-          Leçons courtes et progressives

-          Aspect ludique

-          Lexique suédois <> français

-          Appendice grammatical

-          Abordable

-          Textes plus élaborés et variés

-          Exercices plus nombreux et variés

Les moins

-          Onéreux

-          Textes parfois peu naturels, ou vocabulaire peu pertinent par rapport au niveau d'apprentissage

-          Structure répétitive : risque de lassitude

-          Pas de traduction des textes

-          Pas de lexique français > suédois

-          D'un abord un peu aride pour les vrais débutants

 

La progression lente et bien structurée du suédois sans peine (Assimil) en fait un outil précieux pour les vrais débutants et les personnes peu habituées à l'apprentissage en autodidacte. L'ensemble peut cependant paraître répétitif et devenir lassant. Le suédois en vingt leçons, d'un abord plus difficile, risque d'être décourageant pour les novices. Il requiert plus de discipline et d'autonomie de la part de l'apprenant et conviendra mieux à un faut débutant ou à un autodidacte aguerri. Cependant, les deux manuels, avec leurs forces et leurs faiblesses respectives, se complètent particulièrement bien. L'idéal serait de jongler entre les deux méthodes : commencer par exemple avec une unité du suédois sans peine (7 leçons, une semaine), puis alterner avec un texte de 20 leçons, et ainsi de suite.

Lycka till!

 

Catherine DERIEUX lepetitjournal.com/stockholm Jeudi 8 octobre 2015

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