L’entrepreneur du mois: Vincent Vallée et La French Box, l’authenticité du terroir au delà des frontières.
Si vous vous demandez comment vous allez pouvoir survivre à l’hiver suédois sans une soirée raclette par semaine et vous en avez un peu marre du fameux hyvelost, alors la French Box est faite pour vous ! Cette petite nouvelle dans l’univers des “boxes” a fait son apparition il y a quelques mois et promet de livrer aux expats le bon goût du terroir et de l’artisanat. Le petit journal.com/stockholm a rencontré l’un des fondateurs de cette toute jeune entreprise et en a profité pour lui poser quelques questions.
Entrepreneur depuis plus de dix ans, Vincent Vallée a décidé de lancer la French box pour palier au manque que peuvent rencontrer certains expatriés en matière de gastronomie française. Pour lui, créer la French Box était la suite logique d’une immersion dans le monde de l’expatriation.
Comme le souligne le quarantenaire, il “baigne dans cet univers depuis plus de dix ans”, sa première compagnie étant une société de relocation. Sans être lui-même un expat, ce savoyard d’origine a côtoyé un tas de personnes expatriées pendant plus de dix ans et a pu se rendre compte du manque ressenti en termes de bonne nourriture française à l’étranger.
Témoin d’une tendance toujours plus présente de “retour à la terre” et de rejet du tout industriel mais aussi victime “d’une petite crise de la quarantaine au niveau professionnel”, ce passionné de bons produits s’est donc lancé avec son associé, Florent Xuereb. Tous deux ont créé la French Box, un service disponible à Stockholm et dans d’autres capitales du nord de l’Europe en Allemagne, Angleterre, Danemark, Finlande, Irlande, et Pays-Bas.
La French Box qu’est-ce-que c’est ?
La French Box, c’est une sélection de produits artisanaux qu’on propose d’exporter à des personnes loin de leurs racines. Nous proposons des produits de qualité à un prix le plus raisonnable possible, notre but étant d’assurer une qualité optimale et une authenticité à distance avec des vrais éleveurs en France.
Qu’est ce qui rend la French Box si particulière ?
S’il y a beaucoup d’offres de boxes en France sur ce type de produits, à l’étranger c’est plus rare ! Nous sommes vraiment dans le qualitatif avec des produits artisanaux, fermiers, non industriels. De plus, la grosse différence par rapport à d’autres boxes c’est que nous n’avons pas de système d’abonnement. Les clients commandent quand ils en ont envie. Il n’y a pas non plus de sélection tous les mois, les boxes que nous créons sont toujours présentes à la vente et ne disparaissent pas au fil du temps. On ne veut pas forcer la consommation sur un produit cible, on propose plutôt une palette de boxes disponibles quand nos clients le souhaitent. Et aussi la seconde grande différence, c’est qu’on ne fait pas d’envoi individuel, regroupe les envois, il faut neuf demandes de boxes pour lancer un envoi groupé. On travaille sur des produits qualitatifs aux coûts d’achat et d’envoi élevés donc un système de groupage est plus logique.
Vous évoquez une palette de boxes, parlez nous en un peu plus :
On vient de débuter donc pour l’instant nous avons défini deux boxes. La première est une box dédiée aux fromages savoyards. Ce sont des produits typiquement fermiers fabriqués au lait cru, qu’on ne trouve pas partout, même en France. La sélection compte dix fromages, mais la box comprend cinq fromages car ces derniers changent suivant les saisons et la disponibilité des producteurs.
Le deuxième box est une box des Alpes de Haute Provence. C’est une box de charcuterie d’un éleveur producteur qui élève lui même ses cochons et ses boeufs et qui fait sa propre charcuterie et sa propre viande.
Début novembre, une box raclette va être mise sur le marché pour répondre à une demande unanime sur les réseaux sociaux. Et au fil du temps, nous avons pour projet de mettre en place des boxes régionales pour faire découvrir des produits régionaux typiques.
Comment sélectionnez-vous vos producteurs?
Pour choisir les producteurs, nous faisons appel au bouche-à-oreille et au réseau. En Savoie par exemple, ma famille est là-bas depuis plusieurs générations, elle me recommande des affineurs et des producteurs. En Provence, c’est exactement la même chose. Puis après, et c’est là que c’est formidable, ce sont les producteurs eux-mêmes qui recommandent d’autres producteurs partageant la même passion du métier proposant la même qualité. On rencontre chaque producteur, on teste nous-mêmes le produit et si ça nous plaît, on leur propose notre projet. Les producteurs aiment l’idée de faire goûter leurs produits un peu partout en Europe !
Grâce à cette manière de faire, nous voulons vraiment respecter la qualité des produits, l’authenticité et l’éthique qui sont des valeurs centrales pour la French Box. Notre objectif, c’est que tout le monde y gagne ! On veut que les expats puissent déguster des produits exceptionnels à un prix correct et que les producteurs soit reconnus pour la qualité de leurs produits. On veut que ce soit un projet gagnant-gagnant où chaque maillon de la chaîne est respecté.
Vous évoquez les expats, sont-ils le seul public visé par votre offre ?
C’est vrai qu’on pense que les personnes à qui notre offre parle le plus. ce sont les Français qui éprouvent un manque, les produits typiques de la gastronomie française étant difficiles à trouver à l’étranger. Mais l’idée, c’est aussi de faire découvrir nos produits aux locaux, de leur faire goûter à de nouvelles saveurs, même si c’est parfois un peu compliqué avec les fromages un peu forts ! Et puis il y a aussi une autre clientèle plus professionnelle qui peut être intéressée par notre offre, comme des restaurants ou des bars à vin désireux de travailler de bons produits mais qui ont du mal à les trouver sur le marché local.
Quels obstacles rencontrez-vous ?
Quand on part de zéro, il y a forcément des obstacles surtout quand on des exigences de qualité telles que les nôtres ! Il y a des producteurs qui se targuent de produire de la qualité alors qu’elle n’est vraiment pas au rendez-vous. Les questions de logistique aussi sont vraiment centrales pour ce qui concerne l’acheminement et l’envoi. Ca peut prendre du temps avant de trouver la solution idéale ! Mais aujourd’hui notre problématique centrale, c’est de gagner la confiance des gens. Personne ne connaît la French Box et ça peut être dur de s’imposer. Heureusement qu’il y a toujours des aventuriers pour oser se lancer et pour tester !
Devenir une référence qualitative et fidéliser une clientèle sans passer par le mode de l’abonnement c’est ce que souhaite Vincent Vallée dans les mois et années à venir. Il aimerait que les expats aient le “réflexe French Box” lorsqu’ils veulent commander des beaux produits. Si pour l’instant la French Box est présente seulement en Europe, le chef d’entreprise voit au delà des frontières de l’Union Européenne. Grâce à un projet personnel d’expatriation au Canada francophone prévu l’année prochaine, il pourrait devenir son propre ambassadeur et envisager ainsi se lancer en terre américaine.
Sarah Chabane (lepetitjournal.com/stockholm) 25 octobre 2017
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