
Lorsque, en mars 2011, une zone interdite a été constituée autour de la centrale de Fukushima, la plus directement touchée par les radiations, les hommes ont été évacués mais les animaux sont restés. Un agriculteur Naoto Matsumura a refusé de partir pour s'occuper de ces derniers. L'histoire édifiante de cet homme a fait l'objet d'un livre. Son projet est désormais supporté à l'international par l'association Kizuna, dont l'objectif est notamment d'aider l'intéressé à faire face aux dépenses pour nourrir les animaux.
C'est une histoire simple, celle d'un agriculteur de 55 ans dont la ferme se situe à Tomioka, à une vingtaine de kilomètres de la centrale de Fukushima. Quand il reçoit l'injonction de partir, Naoto Matsumura se sent comme une obligation de rester, malgré les pressions et malgré la certitude d'être ce-faisant lui-même irradié, pour s'occuper des animaux restés dans la zone interdite. Parmi ces animaux, beaucoup sont morts, abandonnés, encore attachés, quand les hommes sont partis; morts de faim ou de maladie. Ceux qui ont survécu - parmi lesquels des bovins, des chiens errants, des chats, quelques chevaux, une autruche…- ne peuvent trouver sur place une alimentation saine, tout ayant été contaminé par la fuite de la centrale nucléaire.
L'histoire de Naoto Matsumura a fait l'objet d'un livre « le dernier homme de fukushima » par le journaliste-photographe Antonio Pagnota, qui a beaucoup ému. Parmi les lecteurs de l'ouvrage, Sophie Mouton-Brisse, elle-même journaliste, s'est sentie directement interpellée par la démarche de Naoto Matsumura, une démarche dit-elle « de bienveillance absolue », et a décidé de créer une association pour supporter l'intéressé sur un plan moral et financier.
L'association Kizuna*, « lien » en japonais, est née de cet engagement. Basée en France où elle est organisée en association Loi 1901, Kizuna a mis en ligne un site dédié à Naoto Matsumura qui permet à tous ceux et celles qui se sentent touchés par son histoire et désireux de l'aider, de le faire par des contributions en ligne qui sont intégralement envoyées à l'intéressé pour lui permettre d'acheter la nourriture et les médicaments pour les animaux.
Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) lundi 25 mai 2015

* En japonais, « Kizuna » signifie « le lien ». Il est le lien sacré qui unit l'Homme à la Terre nourricière, la mère et son enfant, le mari à son épouse: un lien de respect et de bienveillance. (citation du site kizuna
Site kizunafornaoto.com / sur Facebook: Kizuna pour Naoto

















