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Dyson choisit Singapour pour fabriquer sa voiture électrique

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Écrit par Emmanuel-Pierre Hébé
Publié le 25 novembre 2018, mis à jour le 25 novembre 2018

Sir James Dyson, l’industriel britannique qui a révolutionné les aspirateurs, parvenant même à en faire un produit fashion au design résolument moderne, a décidé de se lancer sur le créneau des véhicules électriques, et va implanter sa prochaine usine à Singapour.

 

 

La conception débutera dès 2021. Le choix s’est porté sur la cité-État pour plusieurs raisons. Tout d’abord, Dyson y possède déjà une usine pour la fabrication de moteurs, les fameux cyclones qui font la puissance de ses appareils. Plus de 1 000 personnes travaillent à Tuas, déjà formées aux process de l’entreprise et à la fabrication de pièces détachées. De plus, Singapour est réputée pour avoir des talents en ingénierie et en logistique. Enfin, la décision s’explique par la proximité avec les marchés émergents, notamment la Chine, que le constructeur a en ligne de mire. Le projet représente un investissement de 2,5 milliards de dollars. James Dyson n’a pas agi sur un coup de tête, l’idée lui est venue dès la fin des années 1980. Elle a germé dans son esprit, progressivement, avant de se transformer en projet concret il y a quelques années. Et discrètement, celui-ci a pris de l’ampleur. À tel point qu’aujourd’hui, 400 personnes travaillent sur le sujet dans le nord du comté de Wiltshire en Angleterre. À Singapour, 500 personnes devraient être embauchées.

 

De la compétition dans l’air

 

Dyson entend bien réclamer sa part du gâteau dans un marché encore émergent, mais dans lequel tous les grands noms s’engouffrent. Il aura maille à partir notamment, avec la société d’Elon Musk, Tesla, symbole fort du renouveau du marché de l’automobile, mais également face aux constructeurs traditionnels, comme les japonais Nissan et Toyota, ou bien les allemands BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen. Il faudra aussi compter sur des outsiders comme Google, Apple, et même Uber. Le parcours est semé d’obstacles et la tâche n’est pas aisée, même pour les experts. Tesla, par exemple, rencontre des difficultés dans la production. La société ne peut pas produire en quantité et répondre à la demande. Google, ou plus exactement sa division Waymo, s’est alliée à Fiat Chrysler, et Apple a abandonné le projet de voiture pour se concentrer uniquement sur les technologies liées à la conduite autonome. Quant à Volkswagen, elle va investir 20 milliards de dollars, d’ici 2030, dans ces nouvelles technologies.

 

Des changements en perspective

 

James Dyson promet des petites révolutions dans son véhicule. Sinon, comme il le dit si bien, pourquoi faire une voiture comme les autres ? Il va tirer profit de son expertise pour la mettre au service de ce nouveau produit. Par exemple, sur son sèche-cheveux Airblade, l’air est pulsé au travers de fines fentes pour atteindre une vitesse de plus de 600 km/h, sans avoir besoin d’être chauffé. L’idée est de transférer cette technologie sur les pare-brises. Adieu les balais d’essuie-glaces ! Le tableau de bord va également être repensé. Tesla a déjà innové en proposant un écran tactile, format A4, disposé sur la colonne centrale et regroupant toutes les fonctionnalités de la voiture. Dyson a une approche différente. Selon lui, tous les boutons d’un tableau de bord se ressemblent. Certes, nous finissons toujours par prendre nos marques, mais il n’y pas d’ordre ou de logique particulière à leur emplacement. Tout ceci devrait être instinctif. Dyson réfléchit à attribuer des codes couleurs particuliers selon la fonction ou l’importance des boutons, comme dans un avion.

 

Une longueur d’avance ?

 

Depuis des années Dyson travaille sur la problématique des moteurs électriques et cherche constamment à améliorer leur consommation, leur puissance, leur poids ou leur rendement. La société est également largement en avance sur tout ce qui concerne les flux d’air, que ce soit en aspiration (pour ses aspirateurs), ou en souffle (pour ses ventilateurs ou sèche-cheveux). Or, l’aérodynamisme est un point crucial pour étendre l’autonomie des voitures électriques. Un flux perturbé, ce sont des kilomètres en moins d’autonomie sur la route ! Tesla l’a bien compris lorsqu’elle a dessiné des poignées de porte rétractables sur ses modèles. Enfin Dyson a récemment racheté Sakti3, spécialiste des batteries, notamment les solid state ou batterie solide. Celle-ci est très prometteuse car elle permet de stocker davantage d’énergie, dans un encombrement moindre, que les batteries actuelles au lithium-ion. Dyson sait que ses clients n’hésitent pas à payer le prix fort pour obtenir ce qui sort de ses bureaux d’études. Même s’il ne vendra pas sa voiture électrique en grand volume en raison de potentielles difficultés à produire en masse, il saura très certainement se constituer une place auprès des constructeurs haut de gamme, tels que Aston Martin ou Porsche. Cette position renforcerait son image de marque premium ainsi que sa réputation d’inventeur hors pair.

 

Emmanuel-Pierre Hébé
Publié le 25 novembre 2018, mis à jour le 25 novembre 2018

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