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PHILIPPE LABROUSSE – « Etudier à Singapour, c’est comprendre la dynamique de l’Asie »

Etudier A l'Etranger ESSEC Singapour AsieEtudier A l'Etranger ESSEC Singapour Asie
Écrit par Bertrand Fouquoire
Publié le 22 avril 2013, mis à jour le 1 juin 2018

L'ESSEC a vocation d'accompagner ses étudiants dans leur apprentissage de l'international et la mise en ?uvre d'un projet de carrière sans frontière mais concrètement comment cela se passe-t-il ?

 

Lepetitjournal.com- Quel est le profil des étudiants de l'ESSEC qui étudient à Singapour?
Philippe Labrousse *- Le campus actuel accueille environ 450 étudiants par an. Parmi eux, il y a les étudiants de Mastères spécialisés (Finance, Stratégie et Management International, Agroalimentaire, Achats, Logistique et Supply chain), qui ont la possibilité de suivre l'intégralité du programme en Asie, ou en alternance sur les deux campus. Il y a aussi les étudiants du programme Grande Ecole (Msc Management). Parmi ces derniers, certains peuvent désormais effectuer tout ou partie de leur cursus à Singapour et les autres, basés en France, choisir d'y réaliser un semestre d'études. Il y a enfin les étudiants du BBA de l'ESSEC (anciennement EPSCI) qui peuvent réaliser un semestre d'études sur place et ceux du Global MBA qui passent de 6 à 8 semaines dans la cité Etat.

Qu'est-ce que le fait d'étudier à Singapour apporte aux intéressés ?
L'international est une dimension essentielle des futurs managers. Ceux qui y sont à l'aise, capables de s'adapter à des environnements interculturels et d'intégrer les différents enjeux d'une économie globalisée, sont plus attractifs que les autres pour les entreprises. La démarche de l'ESSEC, fondée sur l'autonomie, la responsabilité et la liberté de choix de leur cursus et de leurs stages, consiste à offrir aux étudiants une formation de haut niveau et à les accompagner dans la mise en ?uvre de leur plan de carrière personnel. A ce titre, Singapour vaut par sa richesse intrinsèque et par sa position privilégiée comme observatoire de la région au sens large. Etudier à Singapour, c'est se donner les moyens de comprendre la dynamique d'une zone en pleine expansion économique, la complexité interculturelle et la dimension géopolitique de l'Asie, ainsi que les spécificités des différents marchés de la région.

Concrètement, comment ont-ils la possibilité d'interagir avec l'environnement qui les accueille ?
La perspective n'est pas la même pour les étudiants, selon que le passage à Singapour intervient en milieu ou en fin de cursus. Pour les premiers, il s'agit de développer leur intérêt à plus long terme. L'expérience montre que, lorsqu'ils sont passés à Singapour, ils veulent revenir. Le passage à Singapour leur ouvre l'esprit. Cela fonctionne à deux niveaux : pendant leur séjour sur place, en situation de découverte, et lorsqu'ils repartent en France, lorsqu'ils s'aperçoivent que leur regard a changé. Il y a d'ailleurs beaucoup de bouche à oreille positif. Les premiers étudiants qui sont venus à Singapour ont parlé de leur expérience et donné envie aux autres de venir eux aussi en Asie. Ce qu'ils retiennent, c'est le dynamisme économique de la cité Etat, son ouverture économique et la diversité culturelle et humaine de l'Asie.

Et pour les autres ?
Pour ceux qui terminent leurs études sur place, la dynamique est davantage tournée vers la recherche d'emploi. Nous les accompagnons, au travers du service carrières, en organisant beaucoup de rencontres avec les professionnels et en les aidant, plus largement, à construire leurs réseaux. Sur place, les étudiants travaillent beaucoup. Certains étudiants réalisent des « field projects » dans les pays émergents comme l'Inde et la Chine: des mises en situation, dans les entreprises, pendant 3 à 6 mois, dans lesquelles les étudiants, par groupe de 2 ou 3, et sous la supervision de Cap Gemini dans le cadre du programme « Asian Strategy Project », réalisent un travail de consultant en grandeur réelle.  Ils ont encore la possibilité de participer à des ateliers multiculturels, tels que ceux que l'ESSEC organise avec Quest Interactive, où ils sont mêlés à des étudiants de NUS, SMU et NTU : une opportunité d'échanges unique avec des jeunes singapouriens. Dans le dernier groupe, ils étaient 25 étudiants de MBA, de 15 nationalités différentes, travaillant ensemble sur la base d'improvisations.

Comment cela se passe-t-il après les études ? Les jeunes diplômés restent-ils dans la région ?
Parmi les 30 étudiants du Mastère Stratégie et Management International qui avaient opté l'an dernier pour le programme full time à Singapour, 27 travaillent, en dehors de la France dont la grande majorité en Asie. Au cours de leur cursus à Singapour, les étudiants apprennent l'importance du réseau, encore plus forte qu'ailleurs, particulièrement dans un environnement assez souple, où les entreprises adaptent volontiers le contenu des emplois en fonction des qualités des candidats.

Ceux qui démarrent ainsi leur carrière en dehors de leur pays d'origine le font-ils pour une période transitoire ou bien de manière durable ?
Les jeunes professionnels, en général, ne se fixent pas de terme particulier. Ils veulent simplement travailler dans un environnement dynamique. Beaucoup  de jeunes français recherchent des VIE. Ils acceptent aussi, de plus en plus souvent, des contrats locaux, dont les conditions se sont d'ailleurs nettement améliorées par rapport à il y a quelques années. Il ne s'agit pas pour eux de s'installer à l'étranger de manière définitive. Pour la majorité, la perspective est de rentrer en France après une première ou plusieurs expériences à l'étranger.

Certains envisagent-ils de créer leur propre entreprise ?
Peu envisagent de se lancer immédiatement dans la création d'entreprise. Beaucoup glanent des idées qu'ils mettront éventuellement en ?uvre par la suite. La structure d'incubation d'entreprises nouvelles Essec Venture, à Cergy, n'existe pas encore à Singapour, mais la structure devrait se développer avec le nouveau campus.

Avec ce nouveau campus, qu'est-ce qui va changer ?
La particularité de l'ESSEC, c'est son organisation bi-campus en Europe et en Asie. Le nouveau campus va renforcer ce double ancrage, l'ESSEC, en Asie, ayant vocation à rayonner sur l'ensemble de la zone avec ses bureaux de représentation à Pékin, Hyderabad et Tokyo. Au delà des aspects académiques, il permettra de développer un pôle recherche et le support aux entreprises dans le domaine de la formation exécutive. A terme, le nouveau campus devrait accueillir chaque année environ 1.500 étudiants et cadres en formation exécutive.

Propos recueillis par Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com-Singapour) mardi 23 avril 2013
 

* Philippe Labrousse était directeur des Relations Entreprises et du Service Carrière de l'ESSEC à Singapour de 2010 à 2013.
 

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