Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Boiserie, cuivre et cordage : la nostalgie de la marine d’antan

La visite de l’Amerigo Vespucci, qui a fait escale quelques jours à Singapour, a permis de mieux connaitre ce fleuron de la marine italienne.

L'Amerigo Vespucci est le plus ancien bâtiment de la marine italienne.L'Amerigo Vespucci est le plus ancien bâtiment de la marine italienne.
L’Amerigo Vespucci aux couleurs de l’Italie (© Firdaus Ridwan)
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 30 octobre 2024, mis à jour le 31 octobre 2024

 

Ce magnifique trois mats de la marine italienne s’est ancré à Singapour le 24 octobre dernier. C’était la première fois que ce bateau, dont c’est le second tour du monde, s’arrête dans le cité-État. En parallèle était monté à proximité du Marina Bay Cruise Centre un village italien vantant les nombreux mérites de ce pays. L’objectif de ce passage était en effet de promouvoir les produits et le savoir-faire italien dans tous les domaines : industrie, agriculture, tourisme, gastronomie, … Le soir même, une cérémonie associant des officiels italiens et singapouriens a ouvert ces quatre journées de présence italienne à Singapour.

Ce voilier presque centenaire a été construit en suivant des techniques des 18eme-19eme siècle, ce qui lui donne une apparence plus ancienne. Les boiseries dorées et les équipements en cuivre génèrent une ambiance chaleureuse. Ici beaucoup de matériaux d’origine naturelle, comme les kilomètres de cordes végétales. Mais derrière cette façade rétro, il recèle les équipements les plus modernes. Un moteur auxiliaire permet de faire face aux pannes de vent. Un groupe électrogène alimente le bateau en électricité. Les écrans d’ordinateurs côtoient la traditionnelle barre en bois dans le poste de pilotage.

 

 

Le poste de pilotage de l'Amerigo Vespucci voit coexister une barre en bois et des écrans d'ordinateur.
Le poste de pilotage de l’Amerigo Vespucci (©Firdaus Ridwan)

 

Il y a trois cloches à bord : celle à la proue du bateau sonne lorsque le navire quitte son port d’attache et n’est plus utilisée, ni nettoyée, jusqu’à ce que le navire y retourne ; une seconde cloche est utilisée comme une horloge, sonnant toutes les demi-heures, ce qui permet aux équipes de prendre et quitter leurs quarts ; la dernière cloche est celle que l’on devrait ne jamais entendre, car elle ne sonne que lorsqu’il faut abandonner le navire en train de sombrer.

 

 

Il y a trois cloches à bord de l'Amerigo Vespucci.
La cloche qu’il ne faut pas entendre (©Firdaus Ridwan)

 

Interrogé sur les raisons de former les futurs officiers de la marine italienne sur un navire d’un autre âge, le commandant Giuseppe Lai, capitaine de l’Amerigo Vespucci et très fier de l’être, indique que c’est avant tout une école de discipline et d’humilité pour apprendre le sens du sacrifice. Cirer les ponts en bois et faire reluire les cloches en cuivre permet aux futurs officiers de comprendre ce que ressentiront les marins sous leurs ordres plus tard, et donc de ne pas leur demander n’importe quoi. Un bon commandant est celui qui a vécu la plupart des métiers d’un bateau.

 

 

Les boiseries de l'Amerigo Vespucci lui donnent une ambiance chaleureuse.
Le quartier du commandant (©Firdaus Ridwan)

 

La devise de l’Amerigo Vespucci, « non chi comincia ma quel che persevera », est une phrase attribuée à Leonard de Vinci, qui signifie qu’en mer dans les temps difficiles, l’engagement constant, la patience, le courage, et la ténacité priment sur sa maison et sa famille.

 

 

La devise de l'Amerigo Vespucci invite à la persévérance.
La devise de l’Amerigo Vespucci (©Firdaus Ridwan)

 

Le 26 octobre au soir, un diner a été organisé à bord par la région du Piémont, qui, avec sa capitale Turin, a été à l’origine de la construction de l’Italie moderne. Son gouverneur en a vanté les avantages, de l’industrie au tourisme, en passant par l’agriculture. Les invités ont eu ensuite le privilège de gouter aux spécialités de cette région, en particulier la fameuse truffe blanche d’Alba et le vin rouge corsé Barolo.

L’Amerigo Vespucci a quitté Singapour le 28 octobre pour son périple de retour de six mois vers l’Italie, via l’Indonésie, la Thaïlande, l’Inde, le Pakistan, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, l’Oman, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, et l’Égypte.

 

 

Jean-Michl Bardin et Giuseppe Lai devant l'Amerigo Vespucci.
L’auteur de l’article en compagnie du capitaine de l’Amerigo Vespucci (©Firdaus Ridwan)

 

 

Sujets du moment

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions