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L’économie chinoise repart de plus belle

Les bonnes nouvelles s’enchaînent pour Pékin. Le FMI a ainsi relevé les prévisions de croissance de la Chine à 5% en 2024. Par ailleurs, de nombreux secteurs repartent de l’avant.

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La relance de l'immobilier par le gouvernement a beaucoup compté dans la révision à la hausse de la croissance (photo bpoostdijk sur Creative Commons)
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 10 juin 2024, mis à jour le 11 juin 2024

Des chiffres révisés à la hausse pour la Chine

Voici une bonne nouvelle pour l’économie chinoise ! Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé les prévisions de croissance de la Chine à 5% pour 2024, contre une estimation précédente qui était de 4,6%. Ce pronostic semble bien plus en phase avec ce que l’on constate depuis le début de l’année, la croissance au premier trimestre ayant été mesurée à 5,3% en rythme annuel.

Certes, ce chiffre de 5% reste en-dessous de ce que la Chine a connu par le passé. Entre 1991 et 2018, la croissance n’y a jamais été inférieure à 6,75%, avec même des pointes à plus de 14% par an, comme en 1992 ou en 2007. Par ailleurs, en 2023, la croissance chinoise avait encore été mesurée à 5,2%. Mais, si on compare la Chine aux autres pays, elle demeure un « premier de la classe ». Le FMI prévoit par exemple 2,7% de croissance aux Etats-Unis en 2024, 0,7% en France, 0,5% au Royaume-Uni et 0,2% en Allemagne.                                            

Une politique volontariste pour la Chine

Ce qui a incité le FMI à relever ses prévisions de croissance est à lier à l’action des ménages, des entreprises et surtout de l’Etat. En premier lieu, les ménages se remettent à consommer, avant que les prix ne remontent. En effet, l’inflation a été mesurée en avril à 0,3% en rythme annuel, ce qui semble écarter tout risque déflationniste.

Les entreprises continuent de produire toujours plus. Ainsi, l’indice PMI, calculé par Standard and Poors Global et Caixin, est monté à 51,7 points au mois de mai, sachant qu’un chiffre supérieur à 50 correspond à une expansion de l’activité manufacturière. Certains secteurs sont même en pleine forme, comme le tourisme, les services ou l’automobile.

Enfin et surtout, le gouvernement de Pékin a tout fait pour relancer son économie. Ainsi, en mai, il est venu à la rescousse de son secteur immobilier en réduisant l’apport minimum nécessaire pour les primo-accédants, en permettant aux gouvernements locaux d’acheter des logements non vendus et en laissant quelques villes, dont Shanghai, assouplir leurs restrictions à l’achat de biens immobiliers.

Par ailleurs, la demande publique elle-même devrait rester soutenue. Ainsi, après avoir déjà émis des obligations d’une durée de 30 ans en avril et de 20 ans en mai, Pékin va en émettre à 50 ans ce 14 juin. Si la Chine a recours à ce procédé qui n’a été utilisé qu’en des circonstances exceptionnelles, comme en 2020 lors de la crise sanitaire, cela intervient à un moment où il faut relancer le secteur immobilier, mais aussi financer des investissements stratégiques, comme les microprocesseurs.

Des défis à relever pour la Chine

Cependant, pour maintenir ces chiffres de croissance dans la durée, il faudra à la fois avoir de quoi stimuler l’offre et la demande. Du côté de l’offre, le principal défi sera de trouver suffisamment de main d’œuvre pour continuer à produire toujours plus. Or, à long terme, l’évolution démographique, marquée par un fort vieillissement de la population, risque de peser sur les chiffres de croissance. A plus court terme, il s’agira d’abord de remettre tous les actifs au travail, à commencer par les jeunes. Si le taux de chômage des jeunes, qui était de 21,3% à la mi-2023, est tombé à 14,7% en avril 2024, il ne faut pas oublier que 11,8 millions d’étudiants vont être diplômés en ce mois de juin et ne trouveront pas tous des emplois tout de suite.

Du côté de la demande, les deux composantes essentielles devront être entretenues. D’une part, la demande intérieure, et notamment la consommation, est menacée par ce même vieillissement, par l’endettement et par la baisse persistante de certains prix qui incite à repousser les achats. D’autre part, les exportations ne pourront progresser que si Pékin parvient à trouver des alternatives au ralentissement du commerce mondial et à la politique de certains pays occidentaux visant à réduire leur dépendance à la Chine.

Dans ces conditions, le FMI ne prévoit pour l’instant « que » 4,5% de croissance en Chine en 2025. Reste à voir si, comme cette année, l’institution internationale va aussi être amenée à relever ce chiffre à la hausse l’an prochain…

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