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S. Lathuile Dans le tourbillon de la Chine il faut savoir être patient

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Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 25 mars 2010, mis à jour le 27 octobre 2019

En mai 2004, Sébastien Lathuile débarque à Shanghai en provenance directe de Londres, pour dix jours. Dix jours pour humer l'air de Shanghai et voir s'il pourra y vivre et y faire son métier. Il prend ses quartiers juste à côté du marché aux fleurs de Shanxi Lu, jolie coïncidence pour un artiste floral. Au bout de trois jours, sa décision est prise. En septembre 2004, Sébastien s'installe et crée son entreprise. Entretien avec Sébastien Lathuile 

(Crédits photos: Sébastien Lathuile)

Dès l'âge de 6 ans, Sébastien faisait déjà de gros bouquets pour sa grand-mère avec les fleurs de la vallée des Belleville, en Savoie, et savait qu'il voulait être fleuriste. Après son bac et une première année d'études supérieures, il convainc ses parents de le laisser préparer son Brevet Professionnel. Une fois celui-ci en poche, le voilà parti pour Londres. Très tôt, Sébastien a su qu'il travaillerait à l'étranger : "Qu'y avait-il derrière mes montagnes ? J'avais envie de voir plus loin, et puis, j'ai toujours été fasciné par ces missionnaires des vallées qui partaient à travers le monde, en Indochine notamment". A Londres, les propositions de jobs pleuvent. Sébastien dont le talent est reconnu rapidement, s'installe en free lance et "fait les fleurs"  de grands événements, le mariage Mittal, des soirées chez Elton John? Mais le rêve de Sébastien, c'est une boutique à lui, et pas n'importe laquelle, celle du Conran Building dans le camion Citroën type H. Les choses se font? puis se défont. Finalement, son rêve ne se réalise pas. Sébastien encaisse :" Ça a été super dur à avaler", dit-il. Puis un jour c'est le déclic, grâce à une patronne vietnamienne et à une jeune étudiante chinoise avec qui il travaille: le temps est venu de changer de vie. Destination Shanghai.

Un début flamboyant


Dès sa création, l'atelier floral de Sébastien est une ruche : il fleurit le gala de la CCIFC au Shangri La ainsi que le déjeuner de Madame Chirac, venue à Shanghai pour les Années Croisées. Il anime un stand lors de la semaine française sur Yangdang Lu, en faisant des démonstrations. En moins d'un an, Sébastien décroche un gros contrat : il fleurira le Shangri La de Pudong : "Du jour au lendemain, il a fallu que je passe de 2 à 17 personnes, se souvient Sébastien, ça m'a pris un an pour monter mon business, j'ai eu la chance de rencontrer des Chinois de grande confiance, dont certains sont toujours là, 5 ans après ". Il dit qu'il a bossé comme un fou pendant 2 ans, que ça n'a pas été facile de gérer d'abord 17 personnes puis très vite jusqu'à 31 en fonction du développement de son activité. Il déplore le manque d'aides pour les artisans, même s'il n'oublie pas le soutien de

Marie-Chantal Piques, de la Mission Economique. Mais avec la crise, l'activité de Sébastien souffre : le contrat avec le Shangri La n'est pas renouvelé. Sébastien réfléchit donc à un nouveau mode de collaboration avec les hôtels, qui restent son premier marché.

Fleuriste, pas vendeur de fleurs


"J'en avais assez de créer des standards, de me faire copier puis de me faire sortir sur les prix !, dit Sébastien, aujourd'hui, j'expérimente une nouvelle offre pour laquelle mes clients paient pour ma valeur ajoutée, c'est-à-dire la création et le savoir faire. Le marché en Chine n'est pas facile, on se contente trop facilement de « ke yi », sans aller plus loin dans la recherche de qualité. Moi, je dis à mes équipes : Hors de question de distribuer des enveloppes, la différence, on la fait sur la qualité !". Sébastien est en train de formaliser un programme de formation, qu'il aimerait voir reconnu par les autorités chinoises. Il sait que ça prendra du temps, mais ça tombe bien, il en a. Il se voit toujours là dans 5 ans, avec les meilleurs employés de Chine, car il a un vrai parcours professionnel à leur offrir. "Les Chinois te respectent avec le temps ! ", reprend-il. Lui qui a fleuri le Ritz au moment du séjour d'Obama et travaille régulièrement pour le Maire de Shanghai, ne désespère pas d'éduquer les Chinois à l'art floral : "Ici, les fleurs c'est un business. Mais, dans ce monde qui n'a ni queue ni tête, on a toujours besoin de beau. C'est ce qu'on apporte aux gens. Je veux continuer de créer et de partager cette passion avec ceux qui m'entourent". Après Shanghai, "the French floral artist" qui a déjà conquis Shenzhen rêve de Pékin, Canton, Hong Kong? Et il est aussi patient que passionné !



Si vous aussi, vous avez envie de témoigner sur votre parcours d'expatrié à Shanghai, contactez-nous / aude.riom@lepetitjournal.com
 

Aude Riom (www.lepetitjournal.com/Shanghai) jeudi 25 mars 2010

Informations complémentaires

Bientôt en ligne :  www.sebastien.cn
A partir de juin 2010 : Boutique dans le lobby de l'hôtel Hilton
Pour toute information, contact : Rémi-Brice Magne (General Manager) 136 21 94 73 99






 

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 25 mars 2010, mis à jour le 27 octobre 2019

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