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MYKIM CHIKLI – D’une vie à l’autre, le dynamisme positif incarné !

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 20 décembre 2015, mis à jour le 20 décembre 2015

 Par Delphine Gourgues

Pour clôturer en beauté notre série de portraits du mois de décembre*, nous vous proposons de passer quelques instants avec Mykim Chikli. CEO de ZenithOptimedia, elle nous a reçu dans les locaux flambants neufs de sa société, juste avant sa Christmas Party annuelle. Arrivée à Shanghai suite à la mutation de son mari, et sans trop savoir ce qui l'attendait, Mykim a su transformer l'essai très vite et avec succès ! Vraie business woman, mère attentive et femme engagée, elle profite de cette expérience asiatique pour donner au maximum et créer sans cesse autour d'elle "l'envie d'avoir envie"...

De la montagne aux sommets de la communication?

D'origine franco-vietnamienne et arrivée en France à l'âge de deux ans, Mykim a grandi à la montagne, à Méribel. Elle y retourne chaque année, très attachée à ce village, "qui est en réalité très différent de la station de ski huppée envahie de Parisiens que l'on a tous en tête !". Bien loin de ses montagnes, Mykim surfe aujourd'hui sur d'autres sommets, ceux de la communication. En effet, après plusieurs années passées chez ZenithOptimedia (dit ZO) France puis Chine, dont elle a dirigé la filiale ces trois dernières années, elle élargit considérablement son champ d'action : elle vient d'être nommée CEO de ZenithOptimedia North Asia (Chine, Hong-Kong, Macao, Taiwan, Corée du Sud), ainsi que coordinatrice du budget LVMH sur toute l'Asie-Pacifique (de l'Inde à l'Australie), excusez du peu !

Les locaux de ZenithOptimedia China à Shanghai (Crédits photo : DG)

Multi-casquettes et meneuse de troupes?

Mykim à l'écoute (Crédits photo : DG)

Très tôt, Mykim a su faire face à son destin et prendre la vie du bon côté. Orpheline de son papa assez jeune, elle perd sa mère alors qu'elle s'apprête à intégrer une école de commerce. Faisant face avec courage et énergie, elle mène une double vie pendant plusieurs années : étudiante du lundi au jeudi, et du vendredi au dimanche, chef de l'entreprise laissée par ses parents, comprenant un hôtel 4 étoiles et une dizaine de commerces de détail? Pendant plusieurs années, elle se battra pour mener à bien la gestion puis la liquidation progressive de ses affaires. "Ce fut vraiment une rude épreuve, mais je suis incollable en droit des successions !", dit-elle avec humour? C'est alors qu'elle peut tourner la page et démarrer une nouvelle vie, ce sera New-York ! Sa solide expérience et son carnet d'adresses déjà bien fourni lui permettent de se faire embaucher chez un joaillier de prestige, mais le manque de contacts humains et d'action ne lui conviennent pas. Elle quitte donc un job confortable pour entrer dans? une école de danse à Broadway ! Remarquée, non pas pour ses talents de danseuse (qu'elle pratique malgré tout !), mais pour son charisme et son énergie sans limite, elle encadre la troupe STOMP, qu'elle poussera à se produire dans la rue, une première, seule contre tous dans ce projet un peu fou? Un succès à la hauteur de la richesse de cette expérience humaine : déjà se dessine une âme de leader et de meneuse de troupes?

Puis fin des années 90, c'est le retour en France. Mykim sent le tournant qui s'opère, l'éclatement des frontières des médias, avec internet et le digital. Le monde de la communication lui  apparaît donc comme une évidence? En 2005, elle rentre dans le groupe Publicis pour diriger une filiale experte en stratégie digitale (ZED). Elle gagne la confiance de tous les meilleurs clients de la place et en deux ans, en fait la 2eme agence du marché. Publicis lui confie alors en 2008 la direction générale de ZenithOptimedia France (agence de conseil et achats média) et la nomme en parallèle CEO de Performis Vivaki, agence rachetée à Google, pour qu'elle façonne un nouveau modèle d'agence digitale : pari réussi !

Le tourbillon de la Chine !

Son étagère fétiche au bureau... (Crédits photo : DG)

En 2011, c'est le départ pour la  Chine. Quittant un job passionnant pour suivre son mari, elle s'embarque donc en famille pour une nouvelle aventure ! Départ difficile certes, mais excitation de ces nouveaux horizons et champs des possibles? Le temps des hésitations ne durera pas très longtemps puisque Mykim intègre tout de suite la filiale chinoise de ZenithOptimedia. D'abord embauchée pour "auditer" le potentiel en expertise digitale, mais aussi en finances et ressources humaines, elle se voit confier dès 2012 la fonction de CEO de l'agence. Mais détrompez-vous, aussi talentueuse qu'elle soit, ce ne fut pas facile ! "En arrivant, j'ai commencé par apprendre le chinois, pour arrêter d'être exclue des réunions parce que je ne comprenais pas. Ça a été hyper dur pendant une bonne année, jusqu'à ce que je commence à comprendre le marché et ses dynamiques. J'ai aussi énormément travaillé AVEC les équipes, l'humain a toujours été ma priorité, et cela c'était très nouveau ici. Un chef qui travaille avec ses hommes, qui sait exactement ce qu'ils font, comment ils font et pourquoi, du jamais vu !". Forte baisse du turn-over (si fréquent en Chine et qui plus est dans le secteur de la communication), rachats de filiales, gains de clients prestigieux? En interne, création de trois "well-being days" par an, création d'une "ZO School"?, l'inspiration et le mouvement sont permanents chez Mykim. "Nous en sommes à notre 4eme promotion de la ZO School : sur 4.500 candidatures de jeunes diplômés, nous en sélectionnons 25, ils passent quelques mois en immersion dans différents services, participent à des pitchs (compétitions organisées par un annonceur pour choisir son agence) et au final, choisissent leur manager et l'équipe qu'ils souhaitent intégrer". Un excellent moyen de recruter (et fidéliser) les meilleurs talents du marché, et de motiver les équipes en interne pour les avoir à leurs côtés ! Vous l'aurez compris, si l'un des points forts de Mykim est de créer un produit sur-mesure, avant d'imaginer le vendre à un client (alors que beaucoup sur le marché font encore souvent la démarche inverse?), son atout principal est bien de savoir fédérer et construire des équipes gagnantes !

Humilité et mouvement perpétuel

Ce que la Chine a appris à Mykim, c'est une immense humilité. "Nous sommes très arrogants, nous Occidentaux, en arrivant ici, mais la Chine a tellement à nous apprendre? Ici, c'est comme en équitation, quand tu tombes, le nez dans la boue, tu dois immédiatement remonter sur ton cheval et repartir !".  L'autre leçon de Chine pour Mykim est ce mouvement incessant, cette instabilité perpétuelle. "Tu peux transformer cela très vite en succès, mais cela donne le vertige aussi, tout est en permanence remis en cause". La dimension du pays, la taille de l'enjeu professionnel dans un pays encore immature, il faut garder cela en tête tous les jours? "Mais ce que j'adore ici, c'est ce que j'appelle "le petit bazar de la Chine" ! Moi qui suis très organisée de nature, j'aime ce côté incertain, on croit que cela ne va pas passer, et puis si, ca passe? On réfléchit dans une ambiance de joyeux désordre, ça part dans tous les sens, et au final, on aboutit à une super idée !".

"Brainstorming" sur le futur de ZO (Crédits photo : DG)

Mykim, l'Asie et les enfants

Mykim a l'Asie dans le sang, de part ses origines paternelles bien sûr, mais par ses habitudes et son hygiène de vie, qu'elle a adoptées il y a déjà bien longtemps. Se lever avec le soleil (sans réveil !), se coucher dès qu'elle le peut, manger du riz, être en contact chaque jour (ne serait-ce que quelques minutes) avec la nature, tout cela, elle le pratiquait avant d'arriver en Chine. "Shanghai m'a aussi permis de me reconnecter avec mes racines vietnamiennes, nous sommes allés plusieurs fois dans mon pays d'origine."

De plus, Mykim a découvert le yoga il y a plusieurs années, et aujourd'hui c'est une routine totalement intégrée à sa vie. "J'en fais tous les jours quoiqu'il arrive, 30 à 45 mn, au lever en général. Je prends aussi 3h de cours de yoga par week-end". Et puisque tout ce qu'elle fait, elle le fait avec passion, Mykim a même passé la certification du 1er grade de yoga, qui lui permettrait de l'enseigner.

Et dans cet équilibre, Mykim place en priorité sa famille. Toujours à l'écoute, présente au maximum auprès de ses enfants, elle est capable de tout lâcher pour un rendez-vous médecin ou une paire de lunettes à changer. "J'ai mis des années à "lâcher le bain" de mes enfants ! Ces instants privilégiés de contact, de tendresse, d'échanges de petits mots et confidences, un pur bonheur ! Faire un détour entre deux rendez-vous pour aller à la maison embrasser les enfants, faire la sortie d'école en surprise, des instants forts et uniques !". Aujourd'hui, elle s'efforce de ne pas avoir de déplacements professionnels de plus de trois jours, beau challenge étant donné les missions qui lui ont été récemment confiées?

Et puisque les enfants sont particulièrement importants pour elle, Mykim tient à nous parler de son engagement pour l'association Les Enfants de Maidafu** (association qui vient en aide à des enfants orphelins des régions les plus déshéritées de Chine), pour laquelle elle s'investit personnellement depuis plusieurs années.

Mais comment fait Mykim pour faire tout cela ? Et bien, en intégrant ses différents engagements dans un tout ! Par exemple, ZenithOptimedia soutient Les Enfants de Maidafu depuis plusieurs années, et en mars dernier, 100.000 RMB ont été versés au cours de la cérémonie annuelle de remise de prix de l'entreprise. Ses salariés participent d'ailleurs activement aux différentes opérations imaginées en interne pour donner chaque année un peu plus !

(Crédits photo : Les Enfants de Maidafu)

Mykim fait donc partie de ces gens généreux avant tout, qui ne comptent pas leur temps, qui s'engagent avec passion et qui insufflent autour d'eux cette énergie positive si porteuse. Son v?u le plus cher en cette fin d'année ? Il se résume en un mot : l'harmonie. Nourrir cet équilibre personnel grâce à sa famille, un bel épanouissement intellectuel, et toujours plus de découvertes et rencontres humaines?

*Pour relire les portraits précédents, c'est par ici

**Pour en savoir plus sur Les Enfants de Maidafu : http://madaifu.info/wordpress/fr/

Delphine Gourgues lepetitjournal.com/shanghai Lundi 21 décembre 2015

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 20 décembre 2015, mis à jour le 20 décembre 2015

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