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FRANÇAIS A SHANGHAI -. Christian de Laubadère : l’art ouvre votre regard sur la Chine

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 10 mars 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Chez les Laubadère, on est artiste ou juriste. Christian de Laubadère a choisi la première voie. Grand voyageur, il a trouvé à Shanghai son port d'attache depuis 2004. Entre une maison de collectionneur où quelques-unes de ses ?uvres sont exposées et son atelier où il peint - où il grave devrait-on dire- il s'offre quelques échappées belles au Tibet ou en Inde. Peut-être a-t-il aussi une vie là-bas ? 

(crédit photo: Ch de Laubadère)


Christian de Laubadère est tombé amoureux de la Chine quand il était encore enfant. Les meubles et les objets chinois au milieu desquels vivait son grand-père, le peintre Paul de Laubadère, lui ont rendu cet univers familier. Fasciné, il regardait les planches du Larousse Illustré dessinées par son grand-père.  A cette époque Christian fait partie du Club des Correspondants de Tintin. Il échange une correspondance avec jeune fille Indochinoise, qui portait une natte sur la photo parue dans le magasine Spirou. « Elle m'a longtemps fait rêver », se souvient-il.

A la recherche de la courbe parfaite
On le croit volontiers, quand l'on regarde l'un des sujets de prédilection de son ?uvre : les nuques de femmes. Inlassablement, il cherche la nuque parfaite : « Je n'arrive pas à trouver la courbe idéale. La nuque, c'est ce qui reste enfantin, chez une femme, même lorsqu'elle est âgée. C'est insaisissable, à un millimètre près, la courbe change. Je cherche toujours? ». Peindre à partir de sources d'inspiration chinoise, c'est pour Christian de Laubadère une manière de vivre pleinement sa relation avec la Chine. Celui qui a voyagé un peu partout dans le monde, de l'Iran à l'Afrique du Nord, en passant par l'Inde ou par l'Australie où vivent ses enfants, n'a découvert la Chine qu'en 2003. Sa cousine Pia Pierre l'a invité à passer un été dans sa maison de Xing Guo Lu pour y faire ensuite une exposition. Nichée au fond d'un Li Long, cette maison qui se visite sur rendez-vous est conçue comme la maison d'un collectionneur des années 30 passionné d'art asiatique. Un décor remarquable qui marie des meubles des pièces de collection chinoise et des ?uvres d'art contemporain. La première exposition de Christian de Laubadère est un succès. L'année suivante, le lycée français cherche un professeur d'arts plastiques. C'est pour l'artiste une opportunité, il s'installe en 2004. Au bout de 3 ans, il décide de se consacrer pleinement à sa vie d'artiste. « J'ai la chance de pouvoir vivre de mon art, dit-il, bien qu'ayant réussi à mener de front les deux activités lorsque j'enseignais.  En parallèle, en effet, j'ai travaillé à une grande commande de dessins pour un grand hôtel de Miami : Le Setai. Mais mon choix c'est de peindre. Aujourd'hui, j'ai l'esprit libre ». 

Au noir de fumée
Et Christian de Laubadère peint, en effet, ou plutôt, il grave, selon sa technique dite du « noir de fumée ». Le vertige de la toile blanche ne l'habite pas car il part d'une toile noire, plus précisément noircie, sur laquelle il dessine : « J'enlève, au lieu d'ajouter. Au stylet ou à la brosse. Pour apporter certaines couleurs, j'utilise surtout des matières, des broderies chinoises, de la soie, un morceau de papier rouge d'un pétard que j'aurais trouvé dans la rue? J'enlève, j'intègre, et peu à peu, les choses m'apparaissent et la toile révèle ce que j'avais en tête». A deux pas de Xing Guo Lu, son appartement-atelier lui ressemble : une table toujours mise pour célébrer l'amitié et les arts de la table, une chambre d'inspiration tibétaine, et au fond de l'atelier à proprement parler, une bibliothèque ronde comme un ?uf. Et sur son balcon, de la viande séchée comme il est de coutume au Nouvel An chinois. Christian de Laubadère est un homme qui aime les rites.

Plus chinois que les Chinois ?
Ce chrétien fervent est un grand admirateur de la culture chinoise et des Chinois.  Lui qui ne parle pas le mandarin sait assez de shanghaïen pour parler avec ses voisins. Il les aime et parle avec jubilation de leurs relations quotidiennes : « Ils ont une grande fierté nationale et ils ont bien raison. Leur prodigieux développement  va révéler encore plus fortement leur identité créative. Quand je vois encore des étrangers avec des comportements post-coloniaux,  ça me met hors de moi. C'est nous qui manquons d'éducation quand nous nous comportons ainsi. Les Chinois portent la Chine ancienne avec eux : les traditions, les superstitions, le culte de la famille, le respect des morts? Il faut apprendre à respecter leur culture, à comprendre ces coutumes qui ne sont pas les nôtres. L'art est une excellente façon de porter un regard sur les autres et sur leur différence ». 
Passera-t-il le reste de sa vie en Chine ? Entre le Sri-lanka et le Talminadou au Sud de l'Inde ? Christian ne le sait pas. Où qu'il soit, il reste artiste et vit pleinement sa quête de spiritualité. En attendant, il partage les prières chrétiennes et les chants en chinois des fidèles de la cathédrale de Xu Jia Hui.
Aude Riom (www.lepetitjournal.com ? Shanghai) Jeudi 11 Mars 2010

Si vous aussi, vous avez envie de témoigner sur votre parcours d'expatrié à Shanghai, contactez-nous.
aude.riom@lepetitjournal.com 
Jeudi prochain, rendez-vous avec Anne Segura 



Informations complémentaires
www.christiandelaubadere.com
www.hongmerchant.com
Xing Guo Road, Lane 372, House n.3
RDV auprès de Jean-Philippe Weber ou d'Anne-Cécile Noïque 
Jpweber@hongmerchant.com
ancecil.noique@hongmerchant.com


Le Petit Journal Shanghai
Publié le 10 mars 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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