Édition internationale

ASSOCIATION FAMILLES FRANCO-CHINOISES -Réunir, informer, représenter !

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2014

Une grande majorité des mariages célébrés au Consulat concernent des couples franco-chinois. C'est dire l'importance de ces familles dans la communauté française de Shanghai. D'autant plus que, riches de leur identité bi-culturelle, ces couples ont beaucoup de choses à nous dire… Nous avons rencontré la Secrétaire Générale de l'association, une Française mariée à un Chinois, comme un quart des membres…

Lepetitjournal.com : Comment a débuté l'histoire de l'AFFC ?

Aline Renard-Wang : C'est à Shanghai qu'est née l'AFFC en 2008 quand un groupe de cinq Français dont l'actuel président Frédéric Houdoyer ont décidé de s'organiser pour créer une association Loi 1901.. L'idée est partie du constat que les familles franco-chinoises rencontraient les mêmes problématiques. Les couples mixtes avaient besoin de pouvoir échanger sur ces sujets et aussi d'être relayés auprès des autorités locales. Des liens d'amitié se sont naturellement tissés entre les membres d'autant plus qu'ils vivaient une situation similaire. L'association s'est alors révélé une amicale très vivante avec plus de 400 membres à Shanghai aujourd'hui. A l'initiative d'autres familles franco-chinoises l'AFFC-Beijing a été cree en 2010. Nous hebergeons nos sites web sur une plateforme commune.

Quels problèmes spécifiques rencontrent les familles franco-chinoises ?

D'abord de simples soucis administratifs, mais qui peuvent vite devenir compliqués… A chaque événement de la vie, on doit régler des questions juridiques, qui plus est quand on est marié à un étranger : au moment du mariage, de la naissance des enfants, de l'expiration du visa, la retraite, et malheureusement en cas de divorce ou de disparition d'un conjoint. A la naissance se pose le dilemme du choix de la nationalité, la double nationalité n'existant pas en Chine, il faut jongler… Lors de la venue du deuxième enfant, les couples sont confrontés à une question inédite pour les Français… celle de l'enfant unique. Certes, une loi existe en Chine soustrayant les couples appartenant aux minorités au paiement de l'amende pour le deuxième enfant. Mais même si nous sommes une minorité de fait, ce n'est pas officiellement reconnu. Sur tous ces sujets, notre mission est d'informer les membres, ce que nous faisons notamment en proposant des conférences organisées grâce au soutien des autorites francaises et du Centre sino-français notarial et juridique, et de représenter les familles auprès des institutions françaises et chinoises.

L'AFFC, une grande famille (crédit AFFC)

Quand la famille s'agrandit, la préoccupation principale reste l'éducation au sens large. Le souci des familles franco-chinoises est de transmettre aux enfants les deux langues et cultures, défi d'autant plus pressant si l'anglais est la langue commune au sein du couple. Ensuite se pose la question proprement dit de la scolarisation. D'une part le choix du système (quelle langue, quel cursus ou programme, quelle école…), mais aussi le coût. Ainsi, un nombre grandissant des familles privilégient en maternelle et primaire un système 100 % chinois moins cher et plus près des préocupations des familles de voir le lourd apprentissage du chinois rapidement consolidé. Avec en parallèle des cours par correspondance ou avec l'association Flam qui se développe bien en Chine. Mais pour l'entrée au secondaire, beaucoup optent pour le Lycée Français ou des écoles internationales privées. Le budget de la scolarité pèse alors, d'autant plus que beaucoup de familles sont ici sont en contrat local, donc ne bénéficient pas de prise en charge de la scolarité. A ce niveau encore, notre mission est de représenter les familles auprès du Consulat et pour leurs démarches dans l'obtention de bourses.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

Autant le relais se fait bien auprès des institutions françaises, autant nous avons des difficultés à nous faire entendre auprès des autorités chinoises… Bien sûr, tout est une question de relativité ! Mais nous avons aussi deux soucis : d'une part le statut d'association n'existe pas en Chine, donc nous ne sommes pas reconnus officiellement, d'autre part nous n'avons jamais eu dans notre bureau de Chinois ou Chinoises… En Chine, la famille relève strictement de la sphère privée. Et une association en Chine est quelque peu assimilée à un mouvement proche du gouvernement. Pour le moment, les conjoints français sont plus impliqués. C'est aussi une question de culture et d'expérience. Tout français est un jour ou l'autre membre bénévole, sympathisant ou utilisateur d'une association.

De plus, la plupart des membres, notamment du bureau, travaillent. Nous manquons de bénévoles et de lieux appropriée pour organiser des rencontres et des conférences. Nous essayons d'organiser une occasion de rencontres par trimestre : brunch ou goûter, il s'agit surtout de sorties familiales. Mais nous aimerions faire plus ! Notre vocation est d'accueillir des binationaux et de créer de la solidarité entre les familles franco-chinoises. Pour réunir les gens, il faut donc prendre le temps d'organiser des événements. D'ailleurs, nous lançons un appel à candidatures ! Avis aux époux et épouses chinoises ! Notre identité se construisant autour de la bi-culturalité, il serait dommage de s'en priver…
Nous comptons aussi beaucoup sur nos nouveaux représentants elus, les conseillers consulaires, qui doivent pouvoir aider les associations françaises de Shanghai dans leurs missions bénévoles et s'assurer du support continu des autorités françaises qui savent trouver dans les associations des relais et des motifs de satisfaction.

Vous êtes un couple Franco-chinois, rejoignez l'AFFC !

Propos recueillis par Marie-Eve Richet lepetitjournal.com/shanghai Mercredi 12 novembre 2014

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 11 novembre 2014, mis à jour le 13 novembre 2014
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