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SPORT - Le ping-pong se rebiffe (Le Vent de la Chine)

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 3 juillet 2017, mis à jour le 3 juillet 2017

Du rififi dans le microcosme des petites balles blanches : au China Open de ping-pong à Chengdu (Sichuan) le 21 juin, trois champions (Ma Long, Fan Zhendong et Xu Xin) s'absentèrent au moment de leurs matches et furent disqualifiés, au grand dam des autorités sportives, ces pongistes occupant la tête du classement mondial de la Fédération Internationale de Tennis de Table.

Aggravant leur cas, ces joueurs, plus un 4ème ayant abandonné sur blessure, expliquèrent leur fronde sur les réseaux sociaux, comme une protestation contre la mise à l'écart de leur entraîneur depuis 2013, Liu Guoliang, nommé vice-président (un des 19) de l'Association Nationale du tennis de table ? une mise au placard déguisée en promotion.

La raison à la mise à l'écart de Liu est peu claire : avec lui, Kong Linghui, l'entraîneur de l'équipe nationale féminine, tombe aussi ? peut-être en raison de leurs liens avec Cai Zhenhua, l'actuel président de l'Association nationale de football et de tennis de table, (ancien champion du monde) que l'on dit aujourd'hui sur la sellette.

Quoiqu'il en soit, l'Association nationale du ping-pong entend faire payer chèrement aux trois frondeurs leur insubordination. Dénonçant ces forfaits sans permis en tournoi international, elle critique les "manquements au code éthique de l'athlète, à la gloire de la nation et aux attentes des adversaires et des spectateurs". Et pour commencer, quoiqu'ils aient entretemps publié leur autocritique, elle prétexte leur "épuisement" pour désinscrire toute l'équipe de l'Australian Open (2-7 juillet), pourtant doté de 400.000$. Entretemps, le public se joignit aux joueurs et manifesta sa solidarité à Liu Guoliang lors d'autres compétitions, comme celle à Pékin le 26 juin.

Sur le fond, au-delà des émotions spontanées des sportifs, le problème peut aussi émaner du fonctionnement des associations sportives chinoises, l'équivalent des fédérations ailleurs. Ces filiales non élues de l'Administration générale des Sports gèrent de main de fer leurs joueurs et leur dénie tout droit de regard sur l'organisation de leur vie sportive, compétitions, prix, plan de carrière. Typiquement, les athlètes supportent mal un corset disciplinaire jugé anachronique. D'autres rébellions de ce type ont eu lieu ces 20 dernières années, avec les femmes pour précurseur : les championnes de course de fond de Ma Jiaqun au début des années 2000, la star de tennis Li Na 10 ans plus tard. À présent, les hommes se mettent à suivre !

Eric Meyer (VdlC) pour lepetitjournal.com/shanghai Mardi 4 juillet 2017

Informations complémentaires :
Extrait du n°25 du 3/07/17 au 9/07/17
www.leventdelachine.com

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Publié le 3 juillet 2017, mis à jour le 3 juillet 2017

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