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MATERNITÉ - Une réforme sur le point de naître

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Écrit par Le Vent de la Chine
Publié le 11 décembre 2018, mis à jour le 11 décembre 2018

35% des accouchements en Chine se font par césarienne. Il s’agit du taux le plus élevé au monde, bien supérieur aux recommandations de l’OMS qui se situent autour de 10-15%. En effet, la péridurale reste très peu connue et pratiquée en Chine, avec 10% en moyenne dans le pays et de grandes disparités allant de 38% dans l’Est à 1% dans les provinces pauvres du Nord-Ouest. En Chine, elle souffre de nombreux préjugés : elle serait dangereuse, nuirait à la santé et à l’intelligence du nourrisson et qu’elle aurait des conséquences néfastes pour la santé des mères. Elle n’est d’ailleurs pas couverte par le régime d’assurance publique. A l’inverse, les risques d’une césarienne sont souvent sous-estimés par les parents chinois, et nombreuses sont les futures mères qui pensent que la césarienne est l’unique moyen de limiter la douleur à l’accouchement.

Pour remédier à cette situation, la Commission Nationale de la Santé a annoncé le lancement d’un programme-pilote visant à proposer systématiquement des péridurales pour soulager la douleur lors d’un accouchement par voie basse. Les hôpitaux ainsi sélectionnés pour ce programme (dont le nombre n’est pas encore connu) doivent être dotés de départements d’anesthésiologie et d’obstétrique et atteindre l’objectif d’au moins 40% d’accouchements sans douleur d’ici la fin de 2020. Or, avec quelques 44.000 naissances par jour en Chine, et un nombre de médecins, d’infirmiers et de sages-femmes trois fois moins élevé qu’en France, les hôpitaux préfèrent les césariennes, qui leur permettent de planifier au mieux les naissances. Certains établissements sont donc réticents à immobiliser des chambres et du personnel le temps nécessaire à la naissance par voie naturelle. Quand cette dernière immobilise une sage-femme de longues heures, la césarienne ne dure que trente minutes… Par ailleurs, la moyenne des prix pratiqués pour un accouchement par voie naturelle dans un établissement public se situe autour de 3.000 yuans contre 11.000 pour une césarienne. Le calcul est donc souvent vite fait pour les hôpitaux…

La partie la plus importante du programme-pilote sera sans doute la campagne d’information « à travers des livres, la presse et sur internet », afin de faire évoluer les mentalités des futurs parents. Un soutien financier de l’Etat auprès des hôpitaux pour changer leurs méthodes semble nécessaire. De même que davantage de formation pour palier à la pénurie d’anesthésistes et de sages-femmes.

Enfin, avec la possibilité désormais pour les parents chinois d’avoir un second enfant, il devient urgent de faire évoluer cette pratique car une césarienne pour une première naissance induit des risques élevés si la seconde se fait par voie naturelle. Dans l’objectif de relancer la natalité en Chine, le gouvernement a tout intérêt à éviter dans la mesure du possible les césariennes.

 

Le Vent de la Chine
Publié le 11 décembre 2018, mis à jour le 11 décembre 2018

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