Édition internationale

LGV PEKIN-CANTON - Un train chinois à deux vitesses ?

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

Largement médiatisée, l'inauguration de la ligne de train à grande vitesse (gaotie) Beijing-Guangzhou permet désormais de rallier les deux métropoles en moins de 8 h. Un exploit sujet à polémique.

Confort moderne à bord du gaotie (photo BG)

Au lendemain de Noël, les médias internationaux se sont largement fait l'écho de l'ouverture de la ligne de train à grande vitesse, reliant la capitale chinoise au chef-lieu de la province du Guangdong, à quelque 2.300 km au Sud. Un itinéraire longue distance avalé en 7h59, montre en main, contre une vingtaine d'heures en train standard. Cette différence de performance a un coût : à trajet égal, la note sera évidemment plus salée pour les usagers du gaotie. Jugés prohibitifs par certains, ces tarifs majorés alimentent l'idée d'un train à deux vitesses. Avec ses pointes autour des 300km/h et son confort moderne, le gaotie serait réservé aux Chinois aisés, les moins fortunés devant se contenter des vieux modèles, plus lents et rudimentaires.

Une image à redorer
Au-delà de cette polémique sur les prix, des voix se sont rapidement élevées pour pointer du doigt un réseau ferré peu compétitif au regard de son challenger aérien (Beijing-Guangzhou en seulement 3h15 par avion, avec un billet à partir d'environ 1000 RMB en ligne régulière). Fusant de tous côtés, les critiques n'ont pas contribué à redorer l'image du réseau à grande vitesse (ou CRH pour China Railway High-speed) auprès de l'opinion publique. Une image déjà écornée par une série d'affaires de corruption et d'accidents. Le 23 juillet 2011, le plus tragique avait causé la mort de 40 personnes : un drame toujours très présent dans les esprits.

Voyageurs en gare de Beijing (photo BG)

Fréquentation à la hausse
Loin de faire l'unanimité, le gaotie est cependant apprécié par de nombreux voyageurs qui louent la qualité de ses services et sa ponctualité. Usager régulier, un expatrié confie n'avoir "jamais eu de retard avec un train en Chine. Ce qui n'est pas le cas en avion". Les doutes concernant sa fiabilité n'inquiètent pas outre mesure cet autre habitué qui juge le réseau globalement "sûr". Son problème serait plutôt le taux de remplissage, élevé sur certaines plages horaires et périodes de l'année, congés officiels en tête : "Mieux vaut alors ne pas attendre le dernier moment pour réserver un billet, sous peine de faire chou blanc". En écho, le ministère des chemins de fer chinois avance des chiffres de fréquentation à la hausse.
Barbara Guicheteau (www.lepetitjournal.com/shanghai.html) mardi 8 janvier 2013

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 7 janvier 2013, mis à jour le 8 février 2018
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