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Les importations dans le rouge en Chine, une première depuis 2020

Le port commercial de ShanghaiLe port commercial de Shanghai
Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 17 avril 2022, mis à jour le 17 avril 2022

Pékin semble désormais pouvoir mesurer l'impact du confinement imposé au nom de la politique du « zéro Covid » à la mégalopole de Shanghai et de Shenzen , principaux centres économiques du pays. Pour la première fois depuis 2020, les importations chinoises se sont repliées de 0,1 % en rythme annuel au mois de mars.

« D'un point de vue général, le commerce extérieur de la Chine a démarré l'année en douceur », a souligné le porte-parole des douanes chinoises, Li Kuiwen. Avant d'admettre toutefois que « l'impact de certains facteurs au niveau international et national s'est révélé plus important que prévu ».

Dans le détail, la situation est en effet loin d'être idyllique

Les données montrent ainsi un repli de 0,1 % sur un an, à 228,7 milliards de dollars. La baisse est certes modérée, mais le possible retournement de tendance est flagrant par comparaison aux mois de janvier et février. En début d'année, les achats du pays affichaient encore une hausse de 15,5 %.

Dans le même temps, les exportations affichent une meilleure forme : à 276,08 milliards de dollars, elles progressent de 14,7 %. Mais, là encore, elles sont en retrait par rapport aux deux mois précédents, au cours desquels elles avaient augmenté de 16,3 %. Et le ralentissement du rythme des exportations inquiète de nombreux analystes.

Comme un malheur n'arrive jamais seul, la baisse des importations combinée à celle des exportations pèse aussi sur l'excédent commercial du pays, qui s'est fortement réduit au mois de mars. Il a atteint 47,3 milliards de dollars, bien en deçà des 115,95 milliards enregistrés sur les deux premiers mois de l'année.

Par zone géographique, les chiffres publiés ce mercredi permettent de dresser une carte du commerce extérieur de la Chine. L'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) et les dix pays qui la composent redeviennent ainsi le premier partenaire commercial de Pékin, avec des exportations en hausse de 38 % (tandis que les achats de la Chine n'ont augmenté que de 2,7 %).

Les achats de Pékin à Moscou s'envolent

L'Asean pèse plus lourd pour Pékin que l'Union européenne ou même les Etats-Unis. Les chiffres des douanes chinoises révèlent d'ailleurs que le déséquilibre des échanges entre Washington et Pékin est toujours la règle . Au mois de mars, les importations en provenance des Etats-Unis ont ainsi baissé de 11,95 % tandis que les exportations chinoises progressaient de 22,38 %. Et l'excédent bilatéral au profit de la Chine a de fait progressé de près de 50 % en rythme annuel.

Ces données permettent aussi d'avoir une idée de la relation économique qui lie Pékin et Moscou, alors que la guerre en Ukraine a montré que les deux pays restaient des alliés qui toisent Washington. Si Pékin a moins exporté vers la Russie (-7,7 % en rythme annuel), par contre l'économie chinoise reste gourmande en produits énergétiques russes. Ce qui dope les importations qui affichent, en mars, une hausse de plus de 26 %.

 

 

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