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Une lutte anti-pauvreté à plusieurs vitesses

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Écrit par Le Vent de la Chine
Publié le 16 janvier 2018, mis à jour le 16 janvier 2018

L’expulsion de dizaines de milliers de migrants fin novembre autour de Pékin, et d’autres métropoles de la côte, a pris de court nombre d’observateurs et de citadins chinois. L’absence de délai pour abattre leurs masures ou logements, sans offrir d’hébergement de remplacement, et aussi l’épithète officiel pour qualifier ces gens de « population de classe inférieure », a fortement choqué.

Pourtant, Xi Jinping en personne, et lors du 19ème Congrès, ne cesse de répéter ses promesses d’« arracher à la pauvreté 30 millions de Chinois avant 2020 » et de l’éradiquer de Chine, rien de moins.

Or au grand Ouest, on assiste à un phénomène d’envergure : des centaines de milliers de ruraux démunis quittent les villages de leurs ancêtres, mais c’est pour être relogés en maisonnettes gratuitement fournies. Entamé en 2016, le plan doit avoir relogé 9,81 millions d’habitants avant 2020.

Ainsi Padangshang (143 habitants), dans des collines du Xishuangbanna (Yunnan) aux portes du Laos et de la Birmanie, descendait en novembre vers un site plus accessible (cf photo). Plus besoin tous les ans, pour aller à la ville ou à leurs champs, de devoir se frayer passage à machette – ils ont pour cela désormais de bons chemins, et la nouvelle maison en béton vient avec une TV à écran plat et un sofa, objets de luxe dont les villageois ne pouvaient pas même rêver jusqu’alors. 

L’objectif politique de ce relogement est clair : chaque demeure vient avec un portrait de Xi Jinping, dont les occupants sont invités à presque littéralement chanter les louanges — mais à ce prix, ils le font de bon cœur.

Se déroulant à la même période, les expulsions à Pékin et les relogements au Yunnan, donnent l’impression d’un plan intégral. Les grandes villes de l’Est doivent cesser d’absorber les migrants de l’Ouest du pays, et ces derniers doivent être arrimés sur place, moyennant un effort de l’Etat central pour améliorer leur condition.

Au contraire, les migrants illégaux des métropoles côtières sont privés de la même générosité : les reloger sur place coûterait 10 fois plus cher qu’au Yunnan, et un tel soutien ne donnerait pas le bon signal aux autres migrants, rêvant des lumières de la ville. Ils sont donc forcés à  trouver une autre destination… Reste, malgré tout, l’impression peu amène, de deux poids, deux mesures !

 

Le Vent de la Chine
Publié le 16 janvier 2018, mis à jour le 16 janvier 2018

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