Vendredi, deux dépêches publiées par l'agence Chine nouvelle, et a priori indirectement liées, puisque l'une est économique et l'autre militaire, sont venues confirmer le climat de relative bonne entente qui règne depuis peu entre les deux pays. En effet, depuis Mai 2008 et la visite du président Hu Jintao sur le sol japonais (la première en un peu plus de dix ans), le climat s'est nettement adouci et permet aux deux pays de travailler conjointement
Des objectifs communs
Il semble que le contexte mondial actuel pousse donc les deux géants asiatiques à avancer dans la même direction, notamment dans le domaine économique pour faire face à la crise financière. Le Japon est en effet touché de plein fouet par le ralentissement de l'économie mondiale et surtout américaine, et voit dans la Chine un nouveau partenaire stratégique à la fois au niveau local et au niveau mondial. Cela se concrétise également d'un point de vue militaire, puisque des navires de la marine chinoise effectueront une visite au Japon dans le courant de l'année à l'occasion de la venue de Liang Guanglie, ministre chinois de la Défense.
Le Japon, qui suite à la deuxième guerre mondiale a renoncé à son droit militaire pour ne posséder qu'une force d'autodéfense terrestre, a tout à gagner dans un rapprochement avec la Chine. Il lui permet de dépendre un peu moins des forces navales américaines du Pacifique et d'oublier les querelles historiques sur la possession de petits archipels en Mer de Chine.
A quand la rechute ?
Certains observateurs nuancent cependant cette nouvelle coopération : les relations sino-japonaises ont toujours connu des hauts et des bas, il est possible que le réchauffement actuel ne soit qu'éphémère et disparaisse comme il est venu. Les principaux sujets de discorde ne sont toujours pas résolus et menacent d'exploser à tout instant, comme en 2005 lors de l'affaire des manuels scolaires japonais. L'omission des crimes de guerre commis par les Japonais en Chine avait en effet déclenché des manifestations dans diverses grandes villes de l'empire du millieu, et avait remis au goût du jour certains problèmes mis de côté jusque là. Et ces derniers ne manquent pas : la souveraineté des îles Senkaku ou Diaoyutai, l'entrée du Japon comme membre permanent à l'ONU, ou encore les dommages de guerre à verser par les Japonais…
Quentin Duriez (www.lepetitjournal.com , Shanghai) 25 mars 2009







