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TRANSPORTS EN CHINE - Des ratés chez Didi

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Crédit photo : Le Vent de la Chine
Écrit par Le Vent de la Chine
Publié le 4 septembre 2018, mis à jour le 4 septembre 2018

Présentant en 2015 Hitch, nouvelle filiale de covoiturage de Didi Chuxing (滴滴顺风), Mme Huang Jieli promettait un service « futuriste et sexy ». Hitch avait connu un succès énorme, avec plus d’un milliard de voyages effectués depuis, dont  30,7 millions au Nouvel an chinois 2018, et 50% vers des destinations reculées sans autre moyen de transport.

Le tableau aurait été parfait, s’il n’y avait pas eu 12 jeunes passagères (au moins) violées par leurs chauffeurs, dont 2 assassinées depuis juin. Gravissime, la nouvelle a provoqué une onde de choc à travers le pays, et la suspension du service depuis le 27 août. En effet, en cas d’agression d’un passager, le chauffeur est responsable, mais la firme aussi, émetteur et factureur de la course. Le ministère des Transports, et cinq métropoles ont donné à Didi jusqu’au 1er septembre pour présenter un plan de refonte de sa sécurité. Entre temps, les fondateurs Cheng Wei et Jean Liu congédiaient les directeurs de Hitch, présentaient des excuses et promettaient aux familles des victimes des compensations triples à celles prévues par la loi.

Le problème vient de l’origine privée des chauffeurs, à l’instar de Blablacar en France. Pour s’inscrire, Hitch n’exigeait qu’une carte d’identité, un permis de conduire et une carte grise. A présent, dans l’urgence, il envisage un contrôle trimestriel, écartant tout individu ayant eu des problèmes de mœurs, de comportement, de conduite routière ou de santé mentale.

Chen Weixing, jeune patron du secteur, va plus loin. Ce fondateur de Kuaidi Dache, grand rival de Didi avant que ce dernier ne le rachète en 2015, propose de faire fonctionner le secteur sous blockchain. Sa compagnie, VVGo distribue les courses par le biais d’algorithmes, et chaque passager et conducteur reçoit des jetons « VVS », permettant de se noter les uns et les autres via leurs smartphones. Ainsi, les usagers peuvent  suivre en temps réel les trajets et émettre des « SOS » en cas de besoin (si par exemple, le chauffeur quitte sa route sans l’accord du client), permettant la réaction immédiate de tiers (dont la police). Selon Chen, le résultat améliorera le climat de confiance, et pour les bons chauffeurs, leur donnera plus de travail. Mais surtout, cette transparence accrue, sous l’œil d’un réseau inviolable (blockchain), devrait permettre la mise à l’écart anticipée des conducteurs douteux – et avant toute chose, de décourager le crime.

 

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