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Projections de courts-métrages étudiants : la France à l'honneur

Projections de courts-métrages étudiants : la France à l'honneurProjections de courts-métrages étudiants : la France à l'honneur
Écrit par Louise
Publié le 28 mars 2018, mis à jour le 28 mars 2018

Les 28 et 29 mars deux projections de courts-métrages étudiants sont organisées à l’université de Sungkyunkwan dans le cadre de la Fête de la Francophonie. Le Petit Journal Séoul est allé à la rencontre de son initiateur, Antoine Coppola.

 

Les dates sont à retenir pour les cinéphiles de Séoul. Les 28 et 29 mars, vingt courts-métrages seront projetés à l’université de Sungkyunkwan à l’occasion de la Fête de la Francophonie. Réalisés par des étudiants du département de français de l’université, ces productions font partie intégrante de leur cursus : les films, inspirés de littérature et chansons françaises, résultent d’ateliers de courts-métrages auxquels les étudiants assistent tout un semestre.
 

C’est Antoine Coppola qui est à l’origine de ces ateliers, qu’il propose depuis dix ans à l’université de Sungkyunkwan. Le but ? "Imaginer des histoires à partir de textes courts étudiés français en classe", explique le professeur originaire de Marseille. Nouvelles, poèmes ou chansons, le cours mêle cinéma et culture française.
 

Et la recette fonctionne. Au départ, Antoine Coppola organisait un seul atelier pour une quinzaine d’étudiants. Aujourd'hui ils sont environ cent-vingt (huit fois plus qu’il y a dix ans) répartis en trois classes. Si cette explosion d’effectif s’explique en partie par l’agrandissement du département de français, c’est aussi le goût récent des Coréens pour la culture française qui joue selon le professeur de cinquante-deux ans.

 

La jeunesse coréenne vient de connaître une petite révolution dite "Révolution des bougies" (nom donné à la forte mobilisation des Coréens, descendus par millions dans la rue fin 2016, exigeant la destitution de la présidente Park Geun-hye, ndlr) et le modèle libertaire français est une référence toujours citée : il n’y a qu’à voir la guillotine géante qui est apparue lors des manifestations devant le palais impérial en hiver 2016 ou l'utilisation de slogans de mai 68 lors de ces mêmes manifestations.

 

 

Un professeur pionnier du cinéma asiatique en France

Cinéaste et professeur expatrié à Séoul depuis une quinzaine d’années, Antoine Coppola est un historien du cinéma asiatique, et spécialiste de la Corée. En 2001, il est maître de conférences de cinéma à Aix-Marseille quand la K'art (l'Université nationale coréenne des arts de Séoul) lui propose le poste de professeur invité. Il faut dire qu’Antoine Coppola fait autorité dans le monde du cinéma asiatique. Il est le premier à avoir publié des essais sur le cinéma coréen en France (notamment « Esthétique du cinéma asiatique : Chine, Corée, Japon, Hong Kong, Taiwan »). Il rentre brièvement en France avant de s’installer définitivement en Corée deux ans plus tard en tant que professeur à la University of Korea. Il devient programmateur au festival de Jeonju (aujourd'hui connu pour être une fenêtre pour les films indépendants et expérimentaux) et rejoint l’université de Sungkyunkwan en 2008.

 

"Un apprentissage de la culture française"

Les courts-métrages (100% en français) sont les productions des participants aux ateliers d’Antoine Coppola. La moitié du semestre est consacré à l’étude de textes français et l’autre à la réalisation de films en petits groupes. « C’est un travail esthétique et technique, mais aussi un apprentissage de la culture française. En comparant l’histoire culturelle de la France avec celle de la Corée, les ateliers donnent aussi aux étudiants des outils et une expérience pour comprendre leur propre société » explique le professeur marseillais, ravi de voir l’enthousiasme suscité par ce cours.

La réalisation de courts-métrages demande également un important travail de mise en scène. Les étudiants des ateliers cinématographiques aiment le théâtre et jouer la comédie. « Mais ça n’a pas toujours été le cas, » se souvient Antoine Coppola. « Les premières années, les cinéastes en herbe demandaient à leurs amis ou aux étudiants de l’école d’acteurs de l’université de jouer. « Mais depuis quatre ou cinq ans, les étudiants veulent jouer dans leurs propres films. L’atelier est devenu au fil des années une expérience complète et une bonne chance pour ces jeunes de vaincre leur timidité, » indique l’expatrié français.

 

De Baudelaire aux Rita Mitsouko

Deux séances de projections des films sont articulées autour de deux thèmes. Chaque jour, dix de courts-métrages compris entre trois et dix minutes seront projetés. Les comédies musicales seront à l’honneur le mercredi, notamment les Rita Mitsouko et leur chanson « Andy » dans le film « Bon cœur ». Les courts métrages projetés le jeudi seront quant à eux inspirés de littérature française -les spectateurs pourront entre autres apprécier « Tatouage », dont l’histoire est calquée sur le poème de Baudelaire « La vie antérieure ».  « Les films montrés ont été réalisés au semestre précédent. Les projections sont ainsi l’occasion de montrer son travail à ses amis, sa famille mais aussi de partager avec les nouveaux étudiants, » conclut Antoine Coppola.

 

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