Rendre réalité l’imaginaire des enfants, voilà le concept original de l’Atelier Zut, présent depuis 15 ans dans la région lilloise et depuis 10 ans à Séoul. Nous avons pu nous entretenir avec Sidonie Bencik à l’origine du projet et Yumi Sin, qui a eu la bonne idée de le décliner en Corée du Sud.


Comment est né l’Atelier Zut ?
Sidonie Bencik : Cela fait 15 ans que j’ai créé le concept de l’Atelier Zut. À la base, je dessinais et je créais des accessoires et des t-shirts pour enfants. L’aventure a duré quelques années mais j’ai décidé de prendre du recul et de continuer à faire vivre mes deux passions du dessin et du design textile autrement. J’ai commencé avec mes deux filles en essayant de retranscrire leurs dessins en créations textiles. Je me suis donc dit qu’il était intéressant de proposer cela à tous les parents, en leur permettant d’immortaliser les dessins de leurs enfants en objets, une façon de marquer encore davantage un joli souvenir de l’histoire familiale.

En parallèle, j’ai voulu garder le contact avec les enfants en leur partageant mon univers et mon goût des albums jeunesse et des motifs sur textile. J’ai donc mis en place des projets artistiques et textiles dans des écoles ou encore des médiathèques dans la métropole lilloise. Je vais donc à la rencontre du public un peu partout en France.
Le concept ZUT! Interview de Sidonie Bencik, créatrice from Baam - Chappey on Vimeo.
Qu’est-ce qui différence l’Atelier Zut des autres ateliers créatifs à destination des enfants ?
C’est vrai qu’il y a beaucoup de personnes qui développent de super projets autour des arts plastiques pour les enfants. Notre différence vient dans l’utilisation du tissu. Les enfants manipulent ce médium qui entre en contact avec une mixité d’autres matériaux. Les enfants découvrent également la couture. La présence de textile ramène à l’enfance et à la présence rassurante du doudou.

Comment est venue l’idée de décliner le concept en Corée du Sud ?
Yumi Sin : J’ai vu une image de dessins d’enfants transformés en doudou. Une véritable nouveauté à l’époque. J’ai commencé à échanger par email avec Sidonie et je lui ai proposée de travailler ensemble. Je suis venue passer une dizaine de jours sur Lille pour partager son univers. Je l’ai également accompagnée lors d’ateliers dans des écoles. Chacun d’entre eux commence par la lecture d’une histoire.
De retour en Corée du Sud, j’ai décidé de lancer mes propres ateliers dans un espace dans le quartier de Gwanghwamun où j’accueille les enfants qui viennent en activité extra-scolaire. Cela fait maintenant 10 ans. Je voulais permettre aux enfants coréens et expatriés de pouvoir exprimer leur créativité comme c’est le cas en France. J’ai d’ailleurs écrit deux livres sur le sujet : 프랑스 아이는 말보다 그림을 먼저 배운다 (Les enfants français apprennent à dessiner avant d’écrire) et 봉주르, 프랑스 아이 놀이 (Bonjour, les jeux d’enfants français)
Est-ce que vous associez également une part de culture française dans vos activités ?
Yumi : J’aborde toujours les coutumes et la culture françaises. Les Sud-Coréens sont très curieux de la culture française. Mes ateliers sont donc un véritable échange culturel. J’ai également de nombreux enfants français qui viennent participer à mes activités.
Sidonie : De mon côté, j’essaie aussi de faire découvrir la culture coréenne, notamment lorsque Yumi vient en France. Cela fait plusieurs années que la Corée est populaire en France et nous en profitons donc pour faire découvrir les traditions et la culture coréennes, en présentant des albums jeunesse coréens ou en écrivant le prénom des élèves en coréen.
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