Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

ARNAUD BUGHON - "Vivre à Rio coûte plus cher qu'à Paris"

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 21 décembre 2015, mis à jour le 31 août 2017

Arnaud Bughon accompagne Francais et étrangers dans leur installation au Brésil depuis de nombreuses années à travers son agence Rio Exclusive. Aujourd'hui père de famille, il a reçu Lepetitjournal.com pour parler du marché de l'immobilier et, grâce à son vécu, donner des conseils aux futurs expatriés se rendant à Rio.

Lepetitjournal.com : Comment êtes-vous arrivé à Rio ?
Arnaud Bughon : Je suis arrivé en septembre 2005. Je venais en vacances depuis pas mal de temps, au moins un mois et demi par an, c?était une ville qui m?attirait. À mes 30 ans, je me suis dit que c?était le moment de venir tenter l?aventure ici, principalement pour ne pas avoir à regretter quand j?aurai 50 ans. J?ai alors décidé de donner ma démission à la banque dans laquelle je travaillais à Paris. Je suis arrivé avec un peu d?argent, pas vraiment de projet, je suis resté plus d?une année en vacances à réfléchir, apprendre le portugais, développer mes réseaux, observer les opportunités, les idées et voir si je voulais vraiment rester ici, car être en vacances et vivre ce n?est pas la même chose. Je suis venu célibataire et sans enfant, c?était plus facile. J?ai rencontré ma femme ici, Juliana, qui est colombienne et qui était en vacances. Ensemble, on a lancé Rio Exclusive pour pallier une offre quasi inexistante sur l?immobilier haut de gamme. La capacité hôtelière était plutôt pauvre, c?était très rare à l?époque. Rio Exclusive a rapidement bien marché.

Comment se passe la vie à Rio par rapport à la France ?
Il fait beau toute l?année et on a la chance d?avoir un business florissant. Mais ici, tout reste très cher, le logement, le condominio, les charges, la santé, et tout simplement le coût des courses au supermarché. Le Brésil, surtout Rio, est devenu très cher, je trouve que vivre à Rio est plus cher qu?à Paris. Rien que pour la scolarité, on a quatre enfants qui vont au lycée français car le choix est plutôt limité pour l?éducation. Je tenais à ce que mes enfants puissent, dans le cas où nous rentrerions en France un jour, continuer une scolarité normale. La scolarité au lycée Molière coûte 2.000 réais par enfant et par mois, ce qui fait 700 euros, plus le transport, auquel il faut ajouter les activités extrascolaires. Avoir des enfants au Brésil coûte beaucoup plus cher qu?en France. Mais pour eux, c?est génial, il y a pas mal d?activités en extérieur, les garçons jouent au football, au tennis, ils ont une offre de loisirs plus importante qu?à Paris. Puis les Français de Rio, c?est un village, entre le lycée, les soirées, on se retrouve souvent.

Comment fonctionne une assurance santé pour un Français au Brésil ?
Il y a la possibilité de prendre une assurance avec couverture internationale depuis la France, ou sinon prendre un plan de santé brésilien qui, en fonction de sa valeur, donne droit à aller dans tel ou tel établissement, le prix dépendant de l?âge et du nombre de personnes dans la famille. Pour un couple avec plusieurs enfants, il faut compter entre 2.500 et 3.000 réais, plus l?âge est élevé, plus le prix monte.

Quels sont les meilleurs quartiers de Rio selon vous ?
Mes quartiers préférés sont clairement les plages : Copacabana, Leblon, mais j?ai une préférence pour Ipanema, c?est entre la

mer, la montagne, la lagoa, c?est 40 rues, un village. Nous n?avons pas besoin de voiture, tout est là. Dans ces quartiers, nous pouvons tout faire à pied, sortir, aller au restaurant, travailler, faire du sport, aller voir les amis pour la vie sociale, tout se concentre vers ici. Comme ce sont les quartiers les plus aisés, il y a également moins de problèmes de sécurité qu?ailleurs, il y a des voitures de police à chaque coin de rue, c?est une garantie. Les quartiers que je recommande le plus pour des expatriés, je dirais Ipanema ou Copacabana en front de mer, il y a de chouettes appartements. Le coût moyen d?un appartement avec trois chambres et une belle qualité de logement dans ces quartiers, c?est entre 10.000 et 15.000 réais de loyer (de 3.000 à 5.000 euros).

Comment est le marché immobilier à Rio ?
Le marché immobilier a complètement explosé. Il y a encore 10 ans, quand je suis arrivé, ce n?était vraiment pas cher. Un appartement à côté du Sofitel (Copacabana), avec vue sur toute la plage, terrasse et deux chambres, je payais 600 euros par mois, charges incluses. Aujourd?hui, le même coûterait 12.000 réais (4.000 euros). De même, un appartement de 1.000 m² à Arpoador valait 800.000 euros. Aujourd?hui, le même appartement serait aux alentours de huit millions d?euros. À l?époque, il n?y avait pas encore le boom du pétrole, ni l?annonce de la réception des grands événements sportifs comme la Coupe du monde et les Jeux Olympiques. Il y avait beaucoup moins d?expatriés aussi, l?afflux vient notamment du monde du pétrole, ce qui a tendu l?offre. Le point positif, c?est que le parc immobilier s?est rénové, car il était en mauvais état, mais en contrepartie, les prix ont augmenté.

Pour un expatrié qui viendrait pour quelques années, vaut-il mieux acheter ou louer son logement ?
Sans hésitation, il faut acheter. Le problème, c?est le financement. On ne se finance pas sur l?immobilier au Brésil, il faut donc déjà avoir les fonds. En achetant, on ne perd jamais d?argent, certains de nos clients sont restés 4-5 ans puis sont repartis en vendant leur bien en ayant au moins doublé la mise. Quand on loue, ce n?est pas toujours évident de trouver un appartement qui est dans le standard européen. C?est aussi cela que Rio Exclusive offre : un standard de qualité en adéquation avec ce que le client attend.

Racontez-nous justement un peu votre activité ?
Rio Exclusive propose trois services différents. Le premier, c?est la location saisonnière pour les touristes et aussi pour les expatriés qui, lorsqu?ils arrivent, ont besoin de louer une habitation pendant une période de trois à six mois avant de s?engager sur un appartement longue duréeNous faisons également ce que nous appelons de la relocation pour les expatriés, avec des contrats long terme, cela permet d?éviter les tracas administratifs. Nous avons une approche plus souple que ce qui se pratique sur le marché brésilien où les agences exigent souvent des garants propriétaires de deux biens dans l?Etat de Rio de Janeiro. On offre également une gamme de services pour la partie corporate : logement, visas, école, tout ce qui a trait à l?installation au Brésil. Et puis nous avons bien sûr la partie immobilière pure et dure. On offre des services différenciés avec la création de sociétés immobilières, l?administration des propriétés, l?appel d?offre auprès d?architectes et constructeurs pour la rénovation des appartements, et la mise en location et en vente de biens immobiliers. Enfin, la quatrième roue de notre activité, c?est notre récente acquisition d?une agence de voyage, nous voulons être la première agence haut de gamme à Rio, car cela n?existe pas. Nous répondons à une demande de nos clients corporate. De nombreuses sociétés nous demandent des voyages ou des tours pour leurs cadres ou leurs clients qui passent par Rio.

Quel est le profil de vos clients ?
On doit avoir dans notre public environ 30% de Nord-Américains, 30% d?Européens et 30% de Sud-Américains, le reste vient d?Australie, Afrique du Sud, Moyen-Orient, Asie, etc. Sur la partie long terme et relocation, beaucoup de sociétés nous font confiance, des gens de toutes les nationalités, des consulats aussi. On compte une bonne partie de Français évidemment, c?est plus facile de négocier entre Français.

Enfin, quelles sont vos "bonnes adresses" à Rio ?
Il y en a plusieurs. J?aime beaucoup le Palaphita Kitch sur la Lagoa, un endroit très original, ou encore le bar de la piscine du Sofitel, qui est à côté de l?agence Rio Exclusive. Pour aller avec les amis, le Canastra Bar d?Ipanema, c?est top, le Feliche, à Ipanema, est bien aussi. Je suis un amateur de vin donc je recommande Le Vin bistrot, dans la rue Barão da Torre (Ipanema). Pour acheter du vin d?ailleurs, il y a  un caviste au dernier étage du Shopping Leblon, également la Garrafeira (rua Dias Ferreira à Leblon) ou encore Lidador (rua Vinicius de Moraes à Ipanema). Ils offrent des vins sympas, mais la meilleur affaire, c?est encore de demander aux amis d?en ramener dans les valises quand ils rentrent de France.

Propos recueillis par Damien LARDERET (www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 21 décembre 2015, mis à jour le 31 août 2017

Flash infos