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PORTRAIT DE CARIOCA – Christophe Bruneau, le pâtissier français du Complexo da Maré

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 10 juillet 2014, mis à jour le 11 juillet 2014

C'est par amour du Brésil et de son peuple que cet artisan français a tout quitté pour venir s'installer à Rio il y a 3 ans. Après des hauts et des bas, Christophe Bruneau fourmille de projets dans la zone nord de la ville. Lepetitjournal.com l'a rencontré sur son lieu de travail.

Boulangeries et pâtisseries françaises ont la cote à Rio. Christophe Bruneau est un exemple  de plus, qui a choisi la zone nord pour installer son dernier laboratoire il y a quelques mois. Au Complexo da Maré tout juste pacifié, ce pâtissier français fabrique viennoiseries et divers gâteaux.

Marié depuis 30 ans, c'est également l'amour qui l'a poussé à venir au Brésil. Sa femme d'origine Algérienne revenait d'Amérique du Sud quand ils se sont rencontrés. Pour son cinquantième anniversaire, en 2011, il lui offre un voyage au Brésil. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'il allait tomber littéralement amoureux de ce pays. En vacances depuis 15 jours, Christophe Bruneau appelle son notaire et lui demande de vendre tous ses biens en France. Sa décision est prise, il vient vivre à Rio de Janeiro !

Une première expérience malheureuse
Boulanger-pâtissier en France (Paris et Rennes) depuis 35 ans, il souhaite importer son savoir-faire et s'associe d'abord avec un autre Français pour ouvrir des boutiques spécialisées dans les macarons à Rio. Mais les choses tournent mal et Christophe Bruneau se fait évincer. Après deux ans de collaboration et après avoir passé des nuits entières à la fabrique où il pouvait préparer jusqu'à 6.500 macarons par jour,  le pâtissier est remplacé. "J'ai tout donné pour l'entreprise, je leur ai amené mon savoir-faire et je me suis fait avoir", déplore-t-il. Aujourd'hui encore, le Français est en procès contre son ancien associé.

Une période délicate commence alors pour Christophe Bruneau. Financièrement, il a du mal à joindre les deux bouts alors

qu'il ne peut se permettre de baisser les bras car sa femme est malade et doit rentrer en France pour se faire soigner. Après une année très compliquée, sa femme est de retour au Brésil et il commence à relever la tête. Christophe Bruneau multiplie dès lors les projets et trouve des associations avec plusieurs établissements français de Rio. Il espère développer son laboratoire du Complexo da Maré en trouvant de nouveaux partenariats.

De nouveaux projets ambitieux et utiles à la communauté
A moyen terme, le pâtissier aimerait rendre ses produits accessibles à tous en baissant les coûts de production. "Je ne veux pas sortir un croissant à 8 réais que seul les riches pourraient s'offrir, je voudrais arriver à vendre mes viennoiseries autour de 2,50 réais pour que même les gamins de ma favela puissent en profiter", indique-t-il.

Impliqué dans la communauté, Christophe Bruneau a également le projet d'ouvrir une école de Boulangerie-Pâtisserie au Complexo da Maré. Contrairement aux instituts privés qui ont un coût important, il voudrait payer ses futurs élèves avec un fonctionnement en alternance où il les formerait et leur permettrait d'avoir un revenu. En attendant l'ouverture de l'école qui pourrait être appuyée par la mairie, l'artisan français a déjà pris deux jeunes brésiliens sous ses ailes, Wilson (voir encadré) et André. Plein de projets en tête, Christophe Bruneau compte bien s'imposer de nouveau à Rio et pourquoi pas se développer partout au Brésil. Un homme ambitieux, mais pas au détriment de la solidarité et des projets sociaux. 

Florian THOMAS (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 11 juillet 2014

- Pour contacter Christophe Bruneau (commandes événements) : cbruneau@live.fr 

Wilson Silva, 21 ans, travaille avec Christophe Bruneau depuis deux ans

A 19 ans, Wilson a quitté sa ville natale de Recife (Pernambuco) pour essayer de se construire un avenir à Rio. "Recife était trop petit pour moi, je connais ma force et je sais où je veux arriver", explique-t-il. Détectant des qualités et une envie d'apprendre chez le garçon, Christophe Bruneau va prendre Wilson sous son aile. Ce dernier a suivi son mentor après son éviction de sa première entreprise et le lien fort qui unit les deux hommes est aujourd'hui la force de leur collaboration. "Pour moi, c'est une bonne personne, j'aime beaucoup travailler avec lui. Il est comme un père pour moi, je le remercie pour toute les opportunités qu'il m'a offertes", indique Wilson. D'autres opportunités pourraient même suivre, Christophe Bruneau ambitionnant d'ouvrir un autre laboratoire à Recife. Il a déjà proposé à Wilson d'en être le gérant au moment venu. "Cela serait une super opportunité pour moi, si ce projet se fait, je retournerai à Recife en aillant réussi", conclut-il.

 

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 10 juillet 2014, mis à jour le 11 juillet 2014

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