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COPA GRINGOS - La deuxième finale ou la bataille de l’Altiplano

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 15 décembre 2014, mis à jour le 11 janvier 2015

Après une première édition dont l'épilogue a eu lieu juste avant la Coupe du monde en juin dernier, une nouvelle édition de la compétition internationale de football, organisée par un Français pour les "gringos" de São Paulo, s'est terminée dimanche. Au programme : Bolivie-Pérou. Lepetitjournal.com était sur place.

La seconde édition de la Copa Gringos aura donc été celle d'une jolie région de notre planète, celle de l'Altiplano, du lac Titicaca et de l'empire Inca. Déjà opposés en demi-finale lors du premier tournoi, Boliviens et Péruviens se sont retrouvés dimanche pour une finale 100% andine.

Qualifiées aux dépends des sélections française et colombienne, ces deux équipes clôturent un tournoi dont le bon déroulement confirme les ambitions de son organisateur, Stéphane Darmani. Sa grande satisfaction : le fairplay. Tandis que ce type de compétition amateur est trop souvent parasité par la violence, la Liga Gringos, qui s'est étendue de septembre à décembre, n'aura été affecté d'aucune réelle anicroche. De quoi consolider le ciment de son projet initial : organiser une compétition confraternisante pour des sélections, des cultures, venant du monde entier.

Revanche et rebelote
Comme prévu, le public est au rendez-vous pour soutenir deux sélections aux "hinchadas" parmi les plus fidèles et les plus animées de la ligue. Les trombes d'eau qui s'abattent alors sur le campo ESPN du Playball Pompeia n'auront d'ailleurs à aucun moment réussi à faire vaciller la flamme des deux torcedas qui ne cesseront de donner de la voix tout au long de la partie. Non, rien n'aurait pu gêner le bon déroulement de ce derby latino-américain qui, pour le Pérou, revêt un goût prononcé de revanche tandis que la Bolivie espère remporter le titre qu'elle a manqué lors de la première édition en finale contre le Cameroun.

C'est donc avec mordant et grande détermination que les Rojiblancos croquent dans cette humide entame de match, et après avoir essuyé deux ou trois tirs lointains stoppés par un gardien pas franchement serein, les compatriotes du corinthiano Guerreiro ouvrent logiquement le score au bout de trois petites minutes de jeu. Sur une remise à mi-hauteur venue de l'aile droite, Juan Encinas et son numéro 7, déclenche une demi volée victorieuse. Pérou 1, Bolivie 0.

4-1 à la pause
Alors que les péruviens domine nettement les débats, en atteste l'activité étourdissante de leur avant-centre Joe Peña, la Verde, à défaut de construire, passe beaucoup de temps au sol de manière, dirons nous, assez "théâtrale"? jusqu'à cette véritable faute, survenue pourtant dans leur moitié de terrain, à la 14e minute : boum. Missile sol-air "dans la lulu" du capitaine bolivien, Thiago Espinoza, qui remet les deux équipes à égalité. Pour peu de temps puisque deux minutes plus tard, rebelote : coup franc, Espinoza, coup de tromblon, golazo. L'averse n'est pas finie puisqu'un troisième coup franc ne se fait pas attendre, près des cages ce coup ci, pour un résultat similaire.

Les Péruviens perdent pied, deviennent nerveux et trois cartons jaunes seront sortis à leur encontre. Le virevoltant Joe Peña a quant à lui disparu des radars. La Bolivie met, de son côté, sagement le pied sur le ballon, appuie sur la fébrilité adverse et parviendra juste avant la mi-temps à aggraver le score sur une jolie construction conclue par le numéro 9, Diego Mamani. 4 à 1 pour les verts à la pause. Dur.

Incident diplomatique en vue
La pluie n'a pas cessé au moment de débuter une seconde période que la Bicolor du Machu Picchu démarre comme la première, le couteau entre les dents. L'esprit de reconquête est bien là, l'efficacité en revanche se fait désirer. Les Péruviens multiplient ainsi les tentatives de frappes, pour la plupart peu dangereuses ou non cadrées. L'une d'elle frôlera l'incident diplomatique en allant taquiner sauvagement la consule adjointe de France, venue pour l'occasion, remettre le trophée au vainqueur.

La Bolivie semble pour sa part vouloir gérer la fin du match et refuse complètement le jeu, ne s'en remettant qu'au talent technique de leur meneur aux airs de Marco Etcheverry, le numéro 10 René Zanabria. Le goleiro bolivien exécute quant à lui parade sur parade. Malgré cela, à la 38e minute, à force de reculer ce qui devait arriver arriva. Sur un bel enchaînement collectif côté droit, le 18 Inca place une frappe en pivot dans le petit filet opposé, redonnant de l'espoir à toute son équipe.

Nouveau format en 2015 ?
Cela ne durera en réalité qu'un instant, car les Altiplanos feront parler leur grande lucidité quelques minutes plus tard, sur une nouvelle frappe de mule ? une frappe d'alpaga ? ? propulsée par Luis Condori. La domination péruvienne est vaine, les contre-attaques boliviennes létales. Le Pérou aura beau placer une anecdotique dernière banderille, le camp d'en face fête déjà la victoire. Pour sa deuxième finale consécutive en deux éditions, la Bolivie triomphe donc du voisin péruvien par 5 buts à 3, un succès marqué par un jeu intelligent et empreint d'expérience.

Stéphane Darmani donne rendez-vous en 2015 avec un nouveau format en tête. Deux festivals d'un week-end sont en effet en projet pour mars et juin. Une phase de poule qualificative aurait donc lieu le samedi, et serait suivie, le dimanche, des matchs de classement à élimination directe. Le but de cette man?uvre est de proposer un format allégé, sur le temps et le coût d'inscription, et de permettre ainsi la participation de nouvelles équipes. La Liga Gringos, telle qu'on la connaît, reprendrait normalement ses marques en septembre. 

Simon BALACHEFF - Le Placard à ballons (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 16 décembre 2014

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 15 décembre 2014, mis à jour le 11 janvier 2015

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