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ASSOCIATION - Les Casas Taiguara, abris pour les enfants des rues

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Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 6 décembre 2016, mis à jour le 8 février 2018

Filipe, Andressa et Jorge ont tous un point commun : ce sont des enfants qui, pour une raison ou une autre, ont été amenés à quitter leur famille et se retrouvent maintenant abrités par les Casas Taiguara.

Fondée il y a 20 ans par Daniel, un Français installé au Brésil depuis de plusieurs décennies, cette ONG s'est fixé comme objectif d'essayer d'apporter son aide à des enfants qui ne pouvaient pas ou ne souhaitaient pas rester chez eux, mais qui avaient également la volonté de sortir de la rue. L'aventure a commencé avec une maison située dans Bela Vista. Depuis, trois autres ont été ouvertes. En tout ce sont deux centres d'accueil (un pour les petits de moins de 12 ans, un autre pour ceux de 13 à 17 ans et onze mois), un foyer pour les enfants placés sous demande d'un juge, ainsi qu'une republica, pour les jeunes hommes majeurs.

Recueillir les enfants qui frappent à leur porte ou ceux que la Croix-Rouge, la Police militaire ou les juges leur confient 24h/24 chaque jour de l'année est une des particularités de cette association ; elle a été la première à mettre cet accueil continu en place, presque dès sa création. Son fondateur insiste sur le caractère important de cette règle de fonctionnement : “Si un enfant veut s'en sortir, on ne peut pas le renvoyer sous prétexte qu'il n'est pas venu à la bonne heure ”. Aider un jeune à sortir de la détresse, c'est à tout moment qu'il faut pouvoir être prêt à le faire.

Mode de vie, mode d'emploi

Pour accomplir cet objectif et accompagner au mieux les enfants logés dans les quatre maisons, une équipe de 50 salariés (assistants sociaux, éducateurs, animateurs d'activités, cuisiniers), ainsi que des volontaires, tous appelés "tio" et "tia" par les enfants, visent à structurer leur mode de vie.

Daniel a insisté sur la mise en avant de cinq règles, clairement établies dès l'entrée dans les maisons :
- ne pas entrer avec de la drogue,
- ne pas entrer avec quelque chose de volé,
- ne pas détenir une arme,
- ne pas se bagarrer,
- participer aux tâches de la maison.

Ainsi, quand les enfants arrivent à l'abri pour la première fois, ils doivent prendre une douche et laver leur linge, ce qui leur permet de gagner du linge propre. Ils doivent aussi faire leur lit et veiller à ranger leurs affaires, et à ce que la maison reste en bon état. Tout est mis en place pour les responsabiliser.

C'est une maison ouverte, c'est-à-dire que ses habitants peuvent en sortir librement à condition de prévenir du lieu où ils se rendent : "Il ne faut pas qu'on loge et nourrisse les enfants, mais que par ailleurs, dans la journée ils sortent pour faire des bêtises."

Alphabétisation, désintoxication et aide à la construction d'un futur

L'alphabétisation et la surveillance du travail scolaire des enfants sont une priorité. Ils sont donc scolarisés dans des écoles publiques et parfois même privées. Daniel explique en effet que certaines écoles refusent d'accueillir leurs protégés, il faut donc se battre pour pouvoir leur obtenir des places dans des classes. Assumer le coût d'une scolarisation dans le privé est une difficulté de plus à surmonter : la participation de la mairie et les donations ne sont pas suffisantes pour assumer les dépenses. Pour les plus grands, les besoins sont différents : une formation professionnalisante et l'entrée dans le monde du travail sont les points phare.

Certains jeunes arrivent dépendants au crack, cette drogue qui ravage et tue des milliers de personnes. L'association prend en charge leur désintoxication, les emmenant dans une fazendaà Bragança Paulista qui met en place les traitements nécessaires. Cela coûte 750 reais par mois, par enfant.

Heureusement, parfois, certaines bonnes fées se penchent au-dessus des Casas Taiguara : ainsi, Christian Morales, vice-président d'Intel pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, a financé l'achat d'une des maisons. Certains donateurs choisissent de verser ponctuellement des sommes précieuses pour l'ONG, lui permettant de continuer à fonctionner, ou encore de faire don de matériel électroménager, de biens culturels... Toute aide est évidemment bienvenue.

Activités, sorties et voyages
Rien n'est laissé au hasard pour pouvoir offrir une vie épanouissante aux enfants. Sont notamment organisées des activités dans chacun
e des maisons : théâtre, littérature, création de bijoux... Mais l'association dispose également d'une maison de la culture, dans Bela Vista, qui propose entre autres des cours de capoeira, de percussion, de danse.

L'organisation d'“expéditions” leur donne aussi la chance de sortir de la ville et de découvrir d'autres horizons. Des voyages dans le Pantanal, dans le Minas Gerais, à Ubatuba, au Parque Estadual e Turístico do Alto Ribeira ont déjà été organisés, ou encore un séjour en France, durant lequel neuf jeunes, âgés de 9 à 14 ans, ont pu partir grâce à l'aide du Secours Populaire. Outre le plaisir de la découverte, les voyages ont un attrait pédagogique, offrant l'opportunité d'instaurer les notions de vie en communauté, de travail en groupe. Rien qu'à voir le pétillement dans les yeux des enfants qui racontent leur voyage, on ne peut qu'assurer que ce sont des pratiques à renouveler le plus possible !

Un accompagnement complet est donc mis en oeuvre par des gens généreux pour donner une chance à ces enfants dont les débuts de vie n'ont pas été des plus évidents. Compte tenu du nombre d'enfants vivant dans des conditions déplorables au Brésil, les ONG leur apportant de l'aide doivent recevoir notre aide.

Amélie PERRAUD-BOULARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion actualisée

Pour plus d'informations sur l'association, faire une donation ou leur offrir la valeur de vos coupons fiscaux, allez découvrir leur site : http://www.casataiguara.org.br/. Vous y trouverez également des photos et vidéos des activités organisées.

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 6 décembre 2016, mis à jour le 8 février 2018

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